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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Notre Voie

Vie politique ivoirienne /Ouattara et la violence, les 2 faces d’une même médaille

© Notre Voie Par Aristide
Sortie de crise: le Président Alassane Ouattara a reçu les émissaires de la Cedeao et de l`Union africaine
Lundi 3 janvier 2011. Abidjan.
Les médiateurs de la CEDEAO et de l’Union africaine (UA) dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire en ont édifié lundi dernier. Alassane Dramane Ouattara n’a pour leitmotiv que la violence. Depuis 1990 qu’il a fait irruption sur la scène politique ivoirienne, l’ancien fonctionnaire de la BCEAO, à la fois ivoirien et burkinabé, est cité dans tous les coups tordus contre la Côte d’Ivoire. Notre analyse. Le Premier ministre Kenyan, Raila Odinga, médiateur de l’UA, est de loin, soutiennent des sources proches du dossier, celui qui fut le plus abasourdi par l’attitude rétive d’Alassane Dramane Ouattara, candidat malheureux du RDR au second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, à toute initiative de paix visant à régler par le dialogue la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Avant de prendre connaissance du rapport de l’ex-chef de l’Etat sud africain Thabo M’Béki sur la crise postélectorale ivoirienne et de fouler, par la suite, le sol d’Abidjan afin d’échanger avec les différents acteurs, M. Odinga, abreuvé à la source de l’intox sur la crise ivoirienne menée à travers le monde par l’Elysée via une presse française aux ordres, soutenait les yeux fermés la cause Ouattara. Venu sur place à Abidjan en compagnie des trois chefs d’Etat (Yayi Boni du Bénin, Ernest Baï Koroma de la Sierre Léone et Pedro Pires du Cap Vert), médiateurs de la CEDEAO, Raila Odinga a découvert la vérité dans toute sa nudité : vérité relative au déroulement véritable et aux vrais résultats de la présidentielle ainsi que vérité concernant la nature réelle des acteurs en présence. A savoir le président réélu, Laurent Gbagbo, et le candidat mauvais perdant, Alassane Ouattara. Alors que les médiateurs de l’UA et de la CEDEAO ont grandement apprécié, nous a-t-on dit, l’esprit d’ouverture et l’attachement de Gbagbo à la résolution de la crise par le dialogue et la paix ; ils ont fait face à un Ouattara opposé au dialogue et à la paix comme moyen de sortie de crise. Tout en s’offusquant que la CEDEAO ait abandonné «la voie de l’intervention armée pour écarter Gbagbo du pouvoir», Ouattara a montré une aversion pour le dialogue. Il a réaffirmé son engagement pour la violence et le blocage. Une réalité qui a visiblement surpris les médiateurs, notamment Raila Odinga. Nom de code : putschiste

Contrairement aux médiateurs de la CEDEAO et de l’UA, les Ivoiriens ne sont pas surpris de l’attitude de Ouattara. Puisque le président du RDR et la violence constituent les deux faces d’une même médaille. Qui n’est rien d’autre que la déstabilisation. Si la déstabilisation est la médaille, Ouattara et la violence sont les deux faces de ladite médaille. Les Ivoiriens en ont toujours été les victimes. Tout a commencé en 1990, lorsqu’Alassane Dramane Ouattara fait irruption sur la scène politique ivoirienne avec l’aide, consciente ou inconsciente d’Houphouët-Boigny qui le nomme Premier ministre. Ouattara se sert de certains jeunes du PDCI-RDA, ex-parti unique, dont Ahmed Bakayoko (ex-ministre des NTIC sous Guillaume Soro) pour introduire la violence à l’Université et dans les établissements secondaires. La FESCI, syndicat étudiant, devient la cible de Ouattara. Après avoir embrasé l’école, le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara lance l’idée d’une sécession du nord du pays à travers la promulgation d’un tract baptisé « la charte du nord ». Il accentue sa vision de violence suite au décès d’Houphouët en décembre 1993. Ouattara s’oppose à l’application de l’article 11 de la Constitution qui désigne le président de l’Assemblée nationale d’alors, Henri Konan Bédié, dauphin constitutionnel. Il mobilise même la police pour interdire toute intervention de Bédié sur les antennes de la télévision nationale dans ce sens. L’on a frôlé l’affrontement armé lorsqu’Henri Konan Bédié accompagné par la gendarmerie nationale a investi le siège de la télévision, dans la nuit du 7 décembre 1993, pour demander à tous de «se mettre à sa disposition». La guerre entre Bédié et Ouattara, les «héritiers» d’Houphouët, prend une tournure plus préoccupante, lorsqu’en décembre 1999, Bédié est victime d’un coup d’Etat militaire. Un coup d’Etat bien curieux pour lequel tous les indices montrent clairement que Ouattara n’y est pas étranger. Quelque temps avant ce putsch, Alassane Ouattara qui était successivement en poste au FMI aux Etats-Unis puis en «exil» volontaire en France, menace le pouvoir Bédié en soutenant : «Je frapperai, le moment venu ce pouvoir moribond et il tombera». Chose promise, chose faite. En décembre 1999, alors qu’il regagnait Abidjan à la faveur du coup d’Etat, Ouattara sabre le champagne sur un vol Air France. Il y est d’ailleurs présenté aux autres passagers comme le futur président de la République de Côte d’Ivoire. Ouattara qualifie ce coup d’Etat de «révolution des œillets». Autre fait accablant, le triumvirat de la junte militaire est composé outre du général Robert Guéï, chef de la junte, des généraux Coulibaly et Palenfo, des proches de Ouattara. Les soldats, auteurs du putsch, sont en majorité des proches de Ouattara. Certains comme le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB , Zagazaga etc. ont été ses gardes du corps et ceux des enfants de son épouse, Dominique Nouvian Ouattara. Décembre 1999 marque le premier putsch réussi par Ouattara.

Malheureusement, il n’accèdera pas au pouvoir. D’autant que son «allié» Robert Géï prend goût au pouvoir. Ouattara et ses hommes en armes présents au sein de la junte ouvrent le feu sur Guéï. Le chef de la junte essuie deux tentatives de coups d’Etat violentes en 2000 dont la plus célèbre fut «le coup d’Etat du cheval blanc». Du nom du cheval blanc de Robert Guéï tué à son domicile par les putschistes au motif qu’il incarnerait l’âme du général Robert Guéi. D’octobre 2000 à septembre 2002

Alassane Ouattara et ses partisans continuent de porter l’étendard de la violence à une autre étape en octobre 2000 durant l’élection présidentielle. Après la victoire du civil, Laurent Gbagbo, face au militaire, Robert Guéï, Ouattara demande à ses partisans d’investir la rue pour «ramasser le pouvoir». Il sollicite que le PDCI, provisoirement dirigé par Laurent Dona Fologo en l’absence de Bédié contraint à l’exil par la junte militaire, se joigne à lui. Initiative vaine. Fologo refuse de s’associer aux actions de violence de Ouattara. Le président élu, Laurent Gbagbo, prône la paix. Il organise un forum national de la réconciliation nationale. Gbagbo, Bédié, Guéï et Ouattara y participent et disent leurs vérités respectives. L’opinion publique pensait que le mal était exorcisé. Rien n’y fit. En janvier 2001, le jeune pouvoir du Président Laurent Gbagbo essuie un violent coup d’Etat qui fait de nombreux morts. Les auteurs qui se sont refugiés au Mali et au Burkina Faso sont tous des proches d’Alassane Ouattara. Ce sont entre autres IB, Zagazaga, Kass etc. Ils embouchent la cause du RDR qui refuse d’entrer au gouvernement d’ouverture formé par Laurent Gbagbo. Le chef de l’Etat relance le processus de paix. Après plusieurs mois de négociations, Ouattara et son parti, le RDR, acceptent d’intégrer le gouvernement. Ils le font en août 2002. Un mois plus tard, soit le 19 septembre, un nouveau coup d’Etat est perpétré. Il se mue en rébellion armée qui fait plusieurs milliers d’Ivoiriens tués. Des femmes violées et éventrées. Une fois encore, les auteurs sont tous des proches de Ouattara. Mieux, un des chefs de guerre, Koné Zakaria, avoue lors d’un meeting en 2003 dans le nord du pays (zone contrôlée par les rebelles) qu’ils ont pris les armes pour Ouattara. C’est d’ailleurs «Alassane qui nous envoyait 25 millions par mois quand on se préparait au Burkina», ajoute Zakaria. Au fur et à mesure, les Ivoiriens sauront que le vrai patron de la rébellion n’est rien d’autre que Ouattara. Soro tout comme IB étaient des écrans. Après s’être pendant longtemps camouflé derrière IB puis Guillaume Soro, Ouattara a pris officiellement depuis son échec au second tour de la présidentielle, le 28 novembre dernier, la tête de la rébellion armée. Comme en 2000, 2002 et 2007, le Président Gbagbo tend la paix du dialogue et de la paix à Ouattara et ses rebelles. Comme hier, Ouattara rétorque par la violence. Puisqu’il s’agit de sa nature. Une nature que l’intox menée par la France de Chirac et de Sarkozy ne saurait gommer

Didier Depry ddierdepri@yahoo.fr
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