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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Nord-Sud

Confiscation du pouvoir : Pourquoi Gbagbo va partir

Le départ de Laurent Gbagbo est un défi pour le monde entier qui se mobilise à cet effet.

On ne le dira jamais assez, le départ de Laurent Gbagbo, au terme du second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier, est un défi grandeur nature pour tout le monde. Alors qu'il a régulièrement été battu aux urnes, le candidat de La majorité présidentielle, s'adossant à une armée infestée de miliciens, tente de s'accrocher au pouvoir. Après que les pseudo-preuves d'irrégularité dans le fief de son rival, Alassane Ouattara, fabriquées de toutes pièces ont montré leurs limites, notamment auprès de la Commission électorale indépendante (Cei), M. Gbagbo a eu recours à son camarade de lutte au sein du Front populaire ivoirien (Fpi), Paul Yao-N'Dré. Celui-ci a été bombardé à la tête du Conseil constitutionnel, pour la cause, le 7 août 2009. Le défi que les Ivoiriens sont appelés à relever consiste, pour eux, à faire respecter leur choix exprimé le 28 novembre dernier par la voix des urnes. Peuvent-ils en effet s'accommoder d'un dirigeant qu'ils n'ont pas élu ? Là est la question. Pour la communauté internationale, notamment les grandes nations qui sont éprises de démocratie, le défi à relever est de faire échec au hold-up électoral que sont en train d'opérer Laurent Gbagbo et ses partisans. Le laisser faire équivaudrait à donner carte blanche à tous les dictateurs, assoiffés de pouvoir. Pour assurer leur maintien à la tête de leur pays, il leur suffirait désormais, de s'inspirer du modèle que tente, par ailleurs, de théoriser Laurent Gbagbo. Celui-ci, après avoir promis de battre à plate couture (aidé en cela par des sondages réalisés à grands frais), ses adversaires à la présidentielle, fut contraint à un second tour au cours duquel, il s'était encore engagé à faire de son challenger, Alassane Ouattara, une bouchée. Pour agrémenter son pronostic, il s'était même permis de proférer des injures aussi bien à l'encontre du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) que du principal soutien intérieur de M. Ouattara, à savoir l'ancien président Henri Konan Bédié en déclarant qu'il « a bu le nansidji de Ouattara ». Mais, visiblement, rien n'y fit. Echec cuisant au second tour où il est pris dans les lacs de son challenger.
Très tôt, la communauté internationale avait choisi de se ranger du côté du choix du peuple. Si elle s’était tue en effet, elle aurait eu fort à faire dans la mesure où pas moins de 19 pays africains ont rendez-vous avec les joutes électorales cette année. Après avoir expérimenté le partage du pouvoir comme moyen de régler les différends post-électoraux, les pays africains, aidés par les grandes nations dites démocratiques, veulent donc donner un signal fort aux dictateurs et autres timoniers. « Les dirigeants africains ont décidé de frapper fort, dans la perspective des prochaines échéances électorales. La Côte d`Ivoire peut être un tournant dans la façon dont l`Afrique gère ses conflits. Il n`y a jamais eu une unité aussi nette », analyse, Pascal Boniface, directeur de l`Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) de Paris. D'où la fin de non-recevoir opposé par certains d'entre eux à l'idée de probable partage du pouvoir entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo pour régler la crise. A qui le tour après Laurent!

Marc Dossa
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