La reprise des cours après les congés de Noël n’a pu avoir lieu jeudi, dans les établissements publics de la région du Denguélé. Du lycée, au collège moderne, en passant par tous les établissements primaires de la cité du Kabadougou, rares sont les élèves qui ont pu prendre les cours, la plupart ayant vite regagné leurs domiciles respectifs. «Nous avons trouvé toutes les classes fermées. Aucun professeur n’était présent », témoigne Koné Karim, élève en classe de 2nd A au lycée Moderne. Encore dans sa tenue scolaire kaki, il est accompagné de Barry Ibrahim, un élève du même établissement. Celui-ci a soutenu n’avoir pas effectué le rendez-vous de ce jeudi. « Je savais qu’il n’y aurait pas cours, compte tenu de la situation post-électorale. Je ne me suis donc pas fatigué pour me rendre à l’école », a expliqué l’élève en classe de 2nd. C. M. Gbané, secrétaire général de la Direction régionale de l’Education nationale, explique ce rendez-vous manqué par la situation de crise, vu ce qui se passe à Duékoué. « Vous savez que la seule voie qui mène dans les autres villes est celle qui passe par Duekoué. Les enseignants et les élèves qui se sont déplacés vers le Sud pour passer les congés, ne peuvent plus revenir. Avec les informations qui nous parviennent faisant état que la route est totalement fermée dans cette ville, vous comprenez que ceux qui sont partis ne peuvent venir. Certains d’entre eux nous appellent pour nous dire leur angoisse face à cette situation », soutient-il. Il dit espérer que la crise ne se prolonge pas. Quant à M. Touré Mamadou, secrétaire général local du Synesci et enseignant au lycée, la reprise des cours ne pourra être effective qu’avec la résolution de la crise : «nous observons les directives du gouvernement légitime qui nous demande de ne plus obéir aux ordres qui que ce soit. Nous attendons que Gbagbo parte pour reprendre les cours». Quant aux menaces qui planent sur l’éducation, la Dren rassure. «Nous allons tout faire pour que l’école vive dans la région. Nous avons déjà réfléchi, dans le cadre du groupe sectoriel, la dren et les partenaires de l’école (Ong Save the children, Pam, et Irc), aux mesures à prendre pour ne pas laisser l’école mourir pour quelque raison que ce soit ». Ne cesse de laisser entendre le Dren, Barro Mamadou. Si la quasi-totalité des établissements du Denguélé n’a pas ouvert lundi, il convient de noter que la rentrée a été effective au Groupe scolaire Mamadou Coulibaly. « A part notre professeur d’Eps qui est malade, tous nos enseignants sont sur place. Et, près de 60% de nos élèves du secondaire sont présents. Pour le primaire, le pourcentage des présences est de 69,23%», révèle M. Ouattara, éducateur dans cet établissement privé, expliquant ce fait par le caractère privé de l’établissement. « Dans le privé, quand on ne travaille pas, nous n’avons rien. Nous devons donc travailler pour espérer avoir quelque chose », a justifié l’éducateur.
Ténin Bè Ousmane à Odienné
Ténin Bè Ousmane à Odienné