“Si je tombe, vous tombez aussi », avait dit ouvertement Laurent Gbagbo à ses Généraux à qui il venait de donner des grades, le 7 août dernier. Ce discours n’a pas échappé à la compréhension des concernés, encore moins à celle des Ivoiriens. Il s’agissait de se barricader derrière l’armée, en cas de défaite à la présidentielle et espérer garder par la force, les rênes du pouvoir. C’est à ce scénario qu’assiste la Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre dernier, où le deuxième tour du scrutin a consacré la victoire du Dr Alassane Ouattara. Depuis, pendant que le Président démocratiquement élu est retranché à l’Hôtel du Golf, avec son Premier ministre, son gouvernement et ses collaborateurs, l’ancien président fait de la résistance et occupe illégalement le palais, aidé dans sa tentation suicidaire par une faction de l’Armée, notamment les Généraux Dogbo Blé, Guai Bi Poin et Détoh Leto, et une flopée de mercenaires et de miliciens. Que ne ferait donc pas Gbagbo pour se donner l’illusion d’être toujours le maître en Côte d’Ivoire ? De sources concordantes, en plus des galons octroyés, Laurent Gbagbo a décidé de donner quinze millions de francs par semaine à chaque Général. Depuis le 28 novembre, c’est la donne qui se précise. C’est un pactole de 75 millions de francs hebdomadaires qui sont soutirés irrégulièrement des caisses du contribuable. Donc en un mois de résistance, c’est au total la somme de 300 millions reçus par la hiérarchie de l’armée. On comprend aisément l’entêtement d’un Dogbo Blé à opérer le sacrifice de sa vie pour maintenir la dictature en place, nonobstant le verdict des urnes. Si on ajoute à cette manne, les « émoluments » des mercenaires libériens et angolais recrutés pour assassiner les Ivoiriens, on mesure bien à propos la saignée économique que la refondation fait vivre à la Côte d’Ivoire. Coupé de sphères économiques et financières, Laurent Gbagbo a opté pour le braquage des banques, par l’entremise d’éléments de la garde républicaine. Comme des hors-la-loi du Far West, lui et les siens mettent à mal le patrimoine national. Pour sûr, en cautionnant la tentative de confiscation du pouvoir, nos Généraux montrent clairement qu’ils ne sont pas au service de la République, comme ils nous le faisaient croire, mais qu’ils sont tout simplement des militants du FPI. Des partisans qui ont décidé de conduire le candidat malheureux dans ses errements, mettant en mal la cohésion nationale. C’est donc avec raison que pour la plupart d’entre eux, ils ont été épinglés par l’ONU et l’UE dans la liste des personnalités tenues pour responsables dans ce qui pourrait arriver à la Côte d’Ivoire.
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