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Politique Publié le samedi 8 janvier 2011 | Nord-Sud

Tentative de confiscation du pouvoir - Gbagbo : les dessous d`un suicide

© Nord-Sud Par Emma
Présidentielle du 31 octobre 2010 : Laurent Gbagbo lance sa campagne à Guiglo
Vendredi 15 octobre 2010. Guiglo
L`ancien chef de l`Etat semble insensible à l`étau qui se resserre chaque jour davantage. Les raisons.

Dans son obstination à ne pas rendre le pouvoir au président élu, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo fonce, tête baissée, dans un cul-de-sac. Cela, tous les observateurs avertis le savent. Une vraie attitude suicidaire.
Car, après avoir perdu dans les urnes le 28 novembre, l`ancien chef de l`Etat s`apprête à perdre le bras-de-fer qu`il a engagé avec le monde entier.
L`attitude suicidaire de Gbagbo se conjugue mal avec sa position au plan interne. Malgré le ballet des courtisans à la télévision aux ordres, il fait l`unanimité contre lui. Les principales forces politiques du pays sont du côté du
pouvoir légitime. Soit plus de 70% des Ivoiriens. Au plan militaire, il doit assumer la division et l`anarchie qu`il a installées au sein des forces de défense et de sécurité. Les recrutements et les promotions à caractère népotique et ethnique ont divisé les hommes en armes. Ce n`est pas un hasard si les casernes ont voté à plus de 65% pour le changement représenté par Alassane Ouattara. Les violations massives des droits de l`Homme par des mercenaires ont accru le nombre des mécontents au sein des Fds. Par ailleurs, Gbagbo et ses hommes doivent faire face aux militaires des Forces armées des Forces nouvelles qui se sont engagées à défendre le pouvoir légitime et légal. Le secrétaire général des Forces nouvelles est le Premier ministre en fonction. Certes, l`ex-rébellion ne veut pas briser le cessez-le-feu, mais elle ne restera pas les bras croisés si l`occasion lui en était donnée. Depuis que Gbagbo a entamé sa dernière aventure, les FaFn sont en alerte maximale, prêtes à toute éventualité.
En plus de ces forces nationales, le pouvoir illégitime doit écarquiller les yeux sur une présence massive de forces internationales très bien équipées: Casques bleus, soldats de la force française Licorne, et bientôt des soldats de l`Ecomog, force de la Cedeao.
Le cul-de-sac dans lequel s`est engagé Gbagbo est aussi financier et diplomatique. Les caisses et les comptes publics et privés vont progressivement s`assécher. Plus d`interlocuteurs au plan international. Plus de voyage, même au Ghana. Et, c`est le clan Gbagbo qui va cristalliser toutes les rancœurs d`une population soumise à des pénuries et spéculations sur les prix.

Pourquoi Gbagbo va-t-il continuer
Malgré l`évidence, Laurent Gbagbo va avancer vers nulle part. Il va continuer à s`accrocher avec l`énergie du désespoir à son plan B. Celui au terme duquel le Conseil constitutionnel, présidé par l`ami Paul Yao-N`dré, devait le proclamer vainqueur, après la mise hors-jeu de la Commission électorale indépendante (Cei). Le plan a bien fonctionné jusqu`au petit grain de sable qui va tout remettre en cause. Car, si le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, n`avait pas proclamé la victoire d`Alassane Ouattara, le seul résultat disponible aurait été celui favorable à Gbagbo. Avec un bon lobbying, l`ancien chef de l`Etat aurait facilement divisé la communauté internationale. Il lui était alors loisible de faire passer M. Ouattara comme celui qui ne veut pas respecter les institutions et les lois ivoiriennes. Le passage en force aurait été consommé, même sans la certification de l`Onu. Malheureusement pour Laurent Gbagbo, il a fallu d`un petit moment d`inattention pour que Youssouf Bakayoko parle. Ce qui a permis au vainqueur et à son Premier ministre de lancer un rouleau compresseur diplomatique et financier.
Malgré l`échec patent, Gbagbo continue à exécuter son plan : tentative de lobbying, terreur interne, manifestations de soutien orchestrées, etc.
Tout simplement parce qu`il n`a jamais intégré qu`il devra rendre le pouvoir par les urnes. D`origine modeste, l`ancien chef de l`Etat aime rappeler qu`il a dû manger chez les autres pour pouvoir aller à l`école. Il a donc une revanche à prendre sur la vie. Ce reflexe de survie va influencer toute sa carrière. Il croit pouvoir trouver une solution à chaque obstacle croisé. Son action politique est ainsi marquée par des alliances, autant surprenantes qu`éphémères : avec le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) de Francis Wodié, le Rassemblement des républicains (Rdr) d`Alassane Ouattara, l`Union pour la démocratie et la paix (Udpci) de Robert Guéi et le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci-Rda), d`Henri Konan Bédié. Cette promptitude à faire le grand écart, sans aucune considération éthique, explique sa longévité politique et son accession au pouvoir, en 2000, dans des conditions calamiteuses. Laurent Gbagbo n`obéit qu`à une seule logique : la sienne. A l`évidence, celle-ci ne lui a pas encore démontré que la voie qu`il a empruntée était sans issue. En sera-t-il autrement avant l`arrivée de l`Ecomog ? Rien n`est moins sûr.

Kesy B. Jacob
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