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Politique Publié le samedi 8 janvier 2011 | Le Mandat

M. Gbagbo, ça suffit maintenant !- Errare humanum est, Perseverare diabolicum

La Côte d’Ivoire vit l’après élection depuis le 28 novembre 2010. Et la politique que nous voudrions traduire en sport, donc un gagnant et un perdant qui se congratulent sous le regard de l’arbitre, s’est transformée en une partie de traque et de massacre. Il en résulte des morts, des blessés qui pour, la plupart, meurent de leurs blessures puisqu’ils sont gardés par les kidnappeurs qui les laissent mourir faute de soins. Parfois, des hommes en tenues militaires descendent dans les hôpitaux et interdissent aux médecins et aux infirmiers de les soigner. D’ailleurs, pour être tué, il n’est plus besoin de participer à une marche ou à une quelconque manifestation de protestation contre le refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir qu’il a perdu par voie d’élection, jugée globalement transparente et démocratique par tous les observateurs venus du monde entier. Au plan local, aucun sous-préfet, aucun préfet, aucun chef de communauté ni religieux, aucun chef de commandement de forces militaires intégrés, personne donc n’a protesté avec preuve à l’appui sur des éventuels empêchements de vote, d’intimidations et de tueries dans les zones CNO, en dehors de l’incident de Korhogo, commune dont les explications sont venues du seul bord LMP portent de d’incohérences. Je parle des départements CNO car ce sont eux qui ont fait l’objet d’annulation. Pourtant, les cas graves de perturbation se sont produits plutôt dans le Centre Ouest et dans certains des départements du sud où des ivoiriens ont subi toutes sortes de tracasseries sans pouvoir voter.
Bref, le résultat de tout cela n’empêche pas la victoire claire et nette de Monsieur Alassane Ouattara. Mais Monsieur Gbagbo "refuse de céder le pouvoir à un mossi". Pour ça seulement ? Qui d’entre les grands groupes ethniques de ce pays ne porte pas l’origine de l’autre côté de la frontière. Les Baoulé ne sont-ils pas des cousins ashantis du Ghana, les Sénoufo ne sont-ils pas au Burkina et en Côte d’Ivoire comme les lobi sont en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Burkina ? Les Guérés ne sont-ils pas en Côte d’Ivoire et au Libéria ? Et puis, quelle est cette histoire bidon de ne pas laisser le pays à un étranger, thèse que développent sans honte les sbires de M. Gbagbo ? Soit ! Mais qu’a fait Laurent Gbagbo, le 100% ivoirien, qui a confié à un cabinet français sa campagne, tandis que Ouattara et Bédié, les moins ivoiriens, ont fait confiance à des ivoiriens et à des africains pour leur campagne ? Après dix ans de pouvoir, qu’a fait monsieur Gbagbo de la Côte d’Ivoire ? Un bilan nul. Franchement nul puisqu’il n’y a aucun existant à évaluer. De tous les anciens présidents, il est le seul qui n’a pas un passé professionnel à même de susciter l’admiration. De tous les présidents, il restera celui qui n’aura rien réalisé en dix ans de règne. Et maintenant, il est celui qui aura suscité et déclaré une guerre qu’il a perdue. Il est celui qui restera certainement à jamais le président qui aura payé des mercenaires pour venir tuer ses compatriotes qui ne pensent pas comme lui. C’est sous lui que les ivoiriens sont enlevés chez eux, nuitamment ou même en plein jour, et emmenés vers des destinations inconnues. C’est sous son règne qu’on parle d’escadrons de la mort, de charniers et de crimes de toutes sortes. Combien sommes-nous aujourd’hui sur la liste des personnes à abattre par les hommes de M. Gbagbo ? M. Gbagbo a réussi la prouesse de mettre le monde entier contre lui et de pouvoir tuer tranquillement et dans l’impunité ses concitoyens. Combien de morts veut-il avant de comprendre que le peuple de Côte d’Ivoire ne veut plus de lui ? Lui, qui se proclame Houphouëtiste de la dernière heure, se souvient-il de ce que le vieux disait et répétait dans toutes les grandes tribunes : « … j’ai juré de ne pas verser une goutte de sang humain ni par moi, ni que l’on le fasse en mon nom ». La citation n’est pas exacte, mais c’est l’esprit. Que reste-t-il de valeur à M. Gbagbo aujourd’hui ? Difficile de le dire. Croit-il encore à ces nombreux pasteurs et prophètes "Dieu m’a dit" qui lui raconte le "message de Dieu". Quel Dieu laisse battre dans les urnes son élu avant de l’installer dans le sang de ses semblables ? Il est temps que monsieur Gbagbo se ressaisisse et crie le holà pour se dire, on m’a trop trompé. L’erreur est humaine et je me suis fais avoir. Je ne peux plus persévérer dans cette voie car cela devient diabolique. Alors, ça suffit maintenant. Rêve pieux de journaliste ? Ne dit-on pas que Dieu fait des miracles ?

Georges Amani


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