Cher frère,
Je suis au Golf depuis le jeudi 16 décembre, pas pour combattre le frère Laurent Gbagbo,
mais pour féliciter le frère que toi et moi avions en commun, le Président Alassane Ouattara.
Vous vous appeliez «frère ! », comme il m’ appelle sa sœur Colette.
Je me souviens, comme si c’ était hier, ce que tu m’ as dit au 1er congrès des femmes du RDR.
Tu m’ avais appelée « Gnonsso », expression par laquelle se désignent, en bété, notre ethnie
d’ origine, des personnes dont les parents maternels viennent du même village et sont donc
parents. A cette occasion, tu m’ as conseillé de rester au RDR pendant que toi tu es au FPI.
Ainsi, m’ expliquais-tu, le pouvoir ne pouvait pas nous échapper. Si le RDR gagne, tu ne perds
pas. Si le FPI gagne, c’ est pareil. Tu as été Président de la République depuis 2000. Je me
passe des détails de ton mandat.
Si depuis cette date, je ne me suis jamais approchée de toi, c’ est parce que je me suis rendue
compte qu’ un maillon de notre chaîne s’ était brisé. Et ce maillon n’ était personne d’ autre que
le Président Alassane Ouattara. Jusqu’ au aujourd’ hui, mon choc est grand et ma peine est telle
que parfois, je me demande si vraiment le pouvoir transforme les gens.
Malgré les coups que j’ ai reçus de nos parents tant de Nékédi (Ouragahio) d’ où vient ta
mère que de Guibéroua où je suis née, je continue de dire à ceux qui veulent m’ entendre
que tu n’ étais pas informé des maux qu’ on m’ infligeait tout simplement parce que j’ étais un
Alassaniste pure et dure et de surcroît, militante du RDR.
Cher frère Laurent, quand avant le deuxième tour de la présidentielle, chacun des deux
candidats que vous étiez a dit qu’ il féliciterait le vainqueur, j’ étais aux anges. Je me suis dit,
voilà une occasion pour ces deux frères de se retrouver. Que s’ est il donc passé entre-temps
pour que la hache de guerre soit déterrée ?
J’ ai mal, si mal que je voudrais te demander humblement de ne pas te rendre responsable
des maux des Ivoiriens et de tous ceux qui ne jurent et n’ avaient juré que par toi. Beaucoup
de personnes t’ aiment sincèrement, mais ceux-là sont manipulés par ceux là même qui ont
profité de tes largesses et continuent d’ en profiter. Ceux-là même que nous côtoyions hier et
qui te traitaient de tous les noms pendant que le Président Ouattara t’ ouvrait ses portes aussi
bien à Abidjan qu’ à Washington. Cet homme a été un martyr comme toi dans ton passé. Car
à un moment donné de la vie d’ un être humain, il peut avoir le tumulte et Dieu peut finir par
l’ équilibrer.
C’ est le cas pour le Président Alassane Ouattara en ce moment. Il a gagné l’ élection
présidentielle avec plus de 54 % des voix. Qui l’ eut cru ? Les anges du ciel ont voté pour lui,
laisse-le gouverner. Fais ce que tu m’ avais dit, il y a de cela quelques années. Notre frère ne
sera pas en joie d’ avoir ton sang et celui du peuple sur sa conscience. Ce n’ est pas son genre
pour le peu qu’ on sait de lui. N’ oublie surtout pas que parce qu’ il est un homme juste et bon,
Dieu l’ a toujours eu sous sa protection.
Monsieur le Président, cher frère Laurent. En vérité, en vérité je te le dis, passe le pouvoir.
Le sang a assez coulé et je sais aussi que de ton côté, ce n’ est pas la joie, car tu es un homme
que l’ on dit bon. Epargne des vies humaines et Dieu te le rendra. Car vois-tu, cher frère,
quelle que soit la longueur d’ une corde, on arrive toujours au bout… la preuve. C’ est la loi
de la nature. Je ne saurais terminer mon adresse, sans t’ adresser le bonjour de tous ceux qui
t’ admirent à leur façon et qui sont confinés au Golf comme des malfaiteurs.
Ta « Gnonsso »
Colette Pellaud, épouse Lakpé dont le petit nom que tu connais est « Ohigbo »
Je suis au Golf depuis le jeudi 16 décembre, pas pour combattre le frère Laurent Gbagbo,
mais pour féliciter le frère que toi et moi avions en commun, le Président Alassane Ouattara.
Vous vous appeliez «frère ! », comme il m’ appelle sa sœur Colette.
Je me souviens, comme si c’ était hier, ce que tu m’ as dit au 1er congrès des femmes du RDR.
Tu m’ avais appelée « Gnonsso », expression par laquelle se désignent, en bété, notre ethnie
d’ origine, des personnes dont les parents maternels viennent du même village et sont donc
parents. A cette occasion, tu m’ as conseillé de rester au RDR pendant que toi tu es au FPI.
Ainsi, m’ expliquais-tu, le pouvoir ne pouvait pas nous échapper. Si le RDR gagne, tu ne perds
pas. Si le FPI gagne, c’ est pareil. Tu as été Président de la République depuis 2000. Je me
passe des détails de ton mandat.
Si depuis cette date, je ne me suis jamais approchée de toi, c’ est parce que je me suis rendue
compte qu’ un maillon de notre chaîne s’ était brisé. Et ce maillon n’ était personne d’ autre que
le Président Alassane Ouattara. Jusqu’ au aujourd’ hui, mon choc est grand et ma peine est telle
que parfois, je me demande si vraiment le pouvoir transforme les gens.
Malgré les coups que j’ ai reçus de nos parents tant de Nékédi (Ouragahio) d’ où vient ta
mère que de Guibéroua où je suis née, je continue de dire à ceux qui veulent m’ entendre
que tu n’ étais pas informé des maux qu’ on m’ infligeait tout simplement parce que j’ étais un
Alassaniste pure et dure et de surcroît, militante du RDR.
Cher frère Laurent, quand avant le deuxième tour de la présidentielle, chacun des deux
candidats que vous étiez a dit qu’ il féliciterait le vainqueur, j’ étais aux anges. Je me suis dit,
voilà une occasion pour ces deux frères de se retrouver. Que s’ est il donc passé entre-temps
pour que la hache de guerre soit déterrée ?
J’ ai mal, si mal que je voudrais te demander humblement de ne pas te rendre responsable
des maux des Ivoiriens et de tous ceux qui ne jurent et n’ avaient juré que par toi. Beaucoup
de personnes t’ aiment sincèrement, mais ceux-là sont manipulés par ceux là même qui ont
profité de tes largesses et continuent d’ en profiter. Ceux-là même que nous côtoyions hier et
qui te traitaient de tous les noms pendant que le Président Ouattara t’ ouvrait ses portes aussi
bien à Abidjan qu’ à Washington. Cet homme a été un martyr comme toi dans ton passé. Car
à un moment donné de la vie d’ un être humain, il peut avoir le tumulte et Dieu peut finir par
l’ équilibrer.
C’ est le cas pour le Président Alassane Ouattara en ce moment. Il a gagné l’ élection
présidentielle avec plus de 54 % des voix. Qui l’ eut cru ? Les anges du ciel ont voté pour lui,
laisse-le gouverner. Fais ce que tu m’ avais dit, il y a de cela quelques années. Notre frère ne
sera pas en joie d’ avoir ton sang et celui du peuple sur sa conscience. Ce n’ est pas son genre
pour le peu qu’ on sait de lui. N’ oublie surtout pas que parce qu’ il est un homme juste et bon,
Dieu l’ a toujours eu sous sa protection.
Monsieur le Président, cher frère Laurent. En vérité, en vérité je te le dis, passe le pouvoir.
Le sang a assez coulé et je sais aussi que de ton côté, ce n’ est pas la joie, car tu es un homme
que l’ on dit bon. Epargne des vies humaines et Dieu te le rendra. Car vois-tu, cher frère,
quelle que soit la longueur d’ une corde, on arrive toujours au bout… la preuve. C’ est la loi
de la nature. Je ne saurais terminer mon adresse, sans t’ adresser le bonjour de tous ceux qui
t’ admirent à leur façon et qui sont confinés au Golf comme des malfaiteurs.
Ta « Gnonsso »
Colette Pellaud, épouse Lakpé dont le petit nom que tu connais est « Ohigbo »