Après les missions de l’UA et de CEDEAO, en grande pompe, l’heure est, peut être, venue de donner sa chance à la diplomatie discrète. Olusegun Obasanjo, est au bord de la Lagune Ebrié. L’ancien Président nigérian, commis, selon certaines sources, par le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki Moon, est venu de façon discrète, rencontrer les différents acteurs de la crise ivoirienne pour tenter, à sa manière, d’obtenir le dénouement pacifique de la situation qui prévaut. Arrivé le samedi en début de soirée, l’ex-chef de l’Etat nigérian, a pris ses quartiers à l’Hôtel Tiama au Plateau. En fin connaisseur de la crise ivoirienne et surtout des personnalités en présence, Obasanjo n’a pas perdu de temps. Dans la soirée du samedi, il a rencontré coup sur coup, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, M YJ Choi, le président sortant, Laurent Gbagbo et le nouveau chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Hier, Obasanjo a mis toute la journée dominicale à profit pour retrouver les mêmes acteurs. De façon discrète l’homme qui jouit du grand respect de tous les camps, a repris langue avec Gbagbo Laurent, le Président Alassane Ouattara et Choi pour tenter de dénouer la crise. Peut-il réussir là ou plusieurs médiateurs avant lui ont échoué ? Même si le fil de l’espoir est plus que mince, il convient de noter que l’ancien président nigérian n’est pas n’importe qui. Médiateur tantôt pour l’UA tantôt pour la CEDEAO entre 2002 et 2006, Obasanjo sait où il met les pieds. C’est une personnalité qui est vraiment au fait de la situation que vit la Côte d’Ivoire. Déjà en 2000, Président au Nigeria, il était d’un groupe de chefs d’Etats (G 10) qui étaient venus demander à Guei Robert d’organiser une élection inclusive laissant tous candidats, se présenter à l’élection présidentielle. Et quand la guerre a éclaté en 2002, au moment où la Côte d’Ivoire sombrait dans la crise, le président Obasanjo a pesé de tout son poids pour amener les protagonistes à la table de négociation. Il fut l’un des acteurs clés des différents accords obtenus sur le continent. Aujourd’hui, il tente de dénouer une situation plus que difficile. Au moment où Laurent Gbagbo semble ne plus laisser que l’usage de la force légitime à la CEDEAO, Obasanjo tente un dernier coup de poker. Fort du respect et de l’estime que lui vouent l’ancien président ivoirien, Gbagbo et le nouveau chef de l’Etat, Alassane Ouattara, Olusegun (qui outre la mission du SG de l’ONU, serait également en mission pour la CEDEAO et son président, Jonathan Goodluck, pour voir s’il est possible d’éviter une option militaire), pense pouvoir obtenir le départ pacifique de Gbagbo Laurent. L’homme semble si décidé qu’il a même confié qu’il ne quittera la capitale économique ivoirienne que s’il obtient ce pour quoi il est venu. C’est-à-dire, faire respecter le choix du peuple ivoirien et permettre au président sortant de sortir de l’impasse dans laquelle il s’est enfermé, sans trop de casses. Gbagbo lui aurait confié, au dernier moment, qu’il mettait en forme de nouvelles propositions qu’il lui soumettrait ce lundi. Obasanjo va-t-il réussir là où Mbeki, Pedro Pires, Ernest Koroma, Yayi Boni, Raila Odinga et Jean Ping, ont échoué ? Rien n’est moins sûr ! En tout cas, le nigérian tente sa chance.
KONE Lassiné
KONE Lassiné