Le Républicain Mali - Crise ivoirienne - Les locaux de l’Agence principale de la BCEAO à Bamako ont été, cette semaine, le lieu d’intenses activités de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) : Conseil d’Administration de la BCEAO sous la présidence de son Gouverneur Philippe Henri Dacoury Tabley et Conseil des ministres de l’Union sous la présidence Jose Mario Vaz, ministre des Finances de la République de Guinée Bissau.
Puis une conférence de presse du Gouverneur de la BCEAO qui était annoncée pour vendredi après midi et reportée sine die. Les raisons de ce report ? Elles ne sont certainement pas étrangères à la crise ivoirienne qui sera d’ailleurs à l’ordre du jour de la prochaine conférence des chefs d’Etats de l’UEMOA prévue à Bamako le 22 janvier prochain.
La situation en Côte d’Ivoire a vite fait de mettre la Banque centrale au centre de la scène, le cordon de la bourse étant le « nerf de la guerre ». Pour trouver une solution au bras de fer engagé entre les deux rivaux politiques, Alassane Dramane Ouattara président élu et Laurent Gbagbo le président sortant, les organisations internationales et celles de l’intégration sous régionales se sont impliquées, multipliant les rencontres et les décisions. Une des solutions envisagées par l’Union est de rompre la résistance de Laurent Gbagbo par l’usure, en le privant d’argent. Cette solution passe nécessairement par la BCEAO sur laquelle un doute a fortement plané à la fin du mois de décembre, quand s’est répandue telle une traînée de poudre l’information selon laquelle les fonctionnaires de la Côte d’Ivoire ont été payés grâce à une autorisation qui aurait été donnée par le président de la conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA, et cela via la Banque centrale. Le président malien, Amadou Toumani Touré, s’est trouvé ainsi au centre d’une accusation par cette information vite démentie par le gouvernement malien et la direction de la BCEAO-Mali. A la faveur des activités de l’Union, le Gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury Tabley voulait donner une conférence de presse dans les locaux de l’Agence principale le vendredi passé à Bamako. Mais cette conférence été reportée au grand dam des journalistes qui avaient pris d’assaut le siège de l’institution bancaire communautaire. Ils se sont vus signifier la décision de report.
Le Gouverneur de la BCEAO a-t-il été privé de parole ? Que veut-on l’empêcher de dire ? Tous les regards sont depuis ce report tournés vers la prochaine réunion des chefs d’Etat de l’Union. D’ici cette date, 22 janvier, Gbagbo sera-t-il encore dans un fauteuil que lui conteste la communauté internationale ?
En tout cas, pour les observateurs avertis, la position de la BCEAO ne souffre plus d’aucune ambiguïté avec la participation à la réunion de Bamako des ministres de Alassane Ouattara.
B. Daou
Le Républicain du 10 Janvier 2011
Puis une conférence de presse du Gouverneur de la BCEAO qui était annoncée pour vendredi après midi et reportée sine die. Les raisons de ce report ? Elles ne sont certainement pas étrangères à la crise ivoirienne qui sera d’ailleurs à l’ordre du jour de la prochaine conférence des chefs d’Etats de l’UEMOA prévue à Bamako le 22 janvier prochain.
La situation en Côte d’Ivoire a vite fait de mettre la Banque centrale au centre de la scène, le cordon de la bourse étant le « nerf de la guerre ». Pour trouver une solution au bras de fer engagé entre les deux rivaux politiques, Alassane Dramane Ouattara président élu et Laurent Gbagbo le président sortant, les organisations internationales et celles de l’intégration sous régionales se sont impliquées, multipliant les rencontres et les décisions. Une des solutions envisagées par l’Union est de rompre la résistance de Laurent Gbagbo par l’usure, en le privant d’argent. Cette solution passe nécessairement par la BCEAO sur laquelle un doute a fortement plané à la fin du mois de décembre, quand s’est répandue telle une traînée de poudre l’information selon laquelle les fonctionnaires de la Côte d’Ivoire ont été payés grâce à une autorisation qui aurait été donnée par le président de la conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA, et cela via la Banque centrale. Le président malien, Amadou Toumani Touré, s’est trouvé ainsi au centre d’une accusation par cette information vite démentie par le gouvernement malien et la direction de la BCEAO-Mali. A la faveur des activités de l’Union, le Gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury Tabley voulait donner une conférence de presse dans les locaux de l’Agence principale le vendredi passé à Bamako. Mais cette conférence été reportée au grand dam des journalistes qui avaient pris d’assaut le siège de l’institution bancaire communautaire. Ils se sont vus signifier la décision de report.
Le Gouverneur de la BCEAO a-t-il été privé de parole ? Que veut-on l’empêcher de dire ? Tous les regards sont depuis ce report tournés vers la prochaine réunion des chefs d’Etat de l’Union. D’ici cette date, 22 janvier, Gbagbo sera-t-il encore dans un fauteuil que lui conteste la communauté internationale ?
En tout cas, pour les observateurs avertis, la position de la BCEAO ne souffre plus d’aucune ambiguïté avec la participation à la réunion de Bamako des ministres de Alassane Ouattara.
B. Daou
Le Républicain du 10 Janvier 2011