Par ces temps qui courent, la fonction de ministre a quelquefois un goût amer pour certains. A Bondoukou, l'on a frôlé le pire. Arrivé dans la ville aux mille mosquées, vendredi dernier, Kouamé Sécré Richard, ministre du Tourisme et de l'artisanat dans le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo, a été contraint de fuir dès le lendemain, samedi, devant la colère indescriptible d'environ un millier de militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) prêts à en découdre avec lui. Traqué par la population, le proche collaborateur de l'ancien chef de l'Etat, a eu la vie sauve grâce à la promptitude dans l'action et à la détermination des gendarmes et des policiers chargés de sa sécurité personnelle qui l'ont extirpé des griffes des manifestants et engouffré dans un véhicule de type 4x4, pour échapper in extremis à un copieux lynchage. Toutefois, sa résidence a été saccagée. Les manifestants lui reprochent « d'avoir accusé dans la presse le député de Tanda, Kobenan Kouassi Adjoumani, l'ancien Dg de Fraternité Matin, Michel Kouamé et d'autres leaders de la région de cacher des armes et de préparer une rébellion». Une accusation, on se rappelle, qui a suscité des fouilles en certains points de la ville dont le chantier de station d'essence en construction du commandant Fofié des Forces nouvelles par des éléments des forces de défense et de sécurité. « Nous sommes indignés par les propos de Sécré Richard qui traite la population de Bondoukou de rebelle. Tant qu'il n'apportera pas de démenti à ces accusations, il ne mettra plus les pieds dans cette ville », a averti Ayé Alain Raphaël, porte-parole du Rhdp de Bondoukou. C'est donc gonflés à bloc que des militants Rhdp attendaient de pied ferme Sécré Richard. Dès lors, des voix se sont élevées pour demander au ministre du Tourisme et de l'artisanat de l'ancien président, Laurent Gbagbo, d'ajourner sa visite à Bondoukou. Mais sans succès. Vraisemblablement, le député Sécré Richard qui refuse de s'amender, n'a pas voulu laisser transparaître un quelconque signe de faiblesse. Soutenu par une impressionnante escorte de gendarmes et de policiers, il exécute, vendredi, une entrée triomphale dans la ville. Son cortège est même équipé d'un gyrophare. A son arrivée, le président du conseil général de Bondoukou semblait contrôler la situation malgré la vive tension perceptible dans les rues de la ville. Pour faire baisser la tension, Sécré Richard n'hésite pas à mettre la main à la poche. Il promet une forte somme à un groupe de 10 jeunes gens qu'il juge les plus redoutables d'entre les manifestants du Rhdp de la ville. Peine perdue puisque la ville aux mille mosquées est contrôlée par le Rhdp. Très vite, d'autres jeunes gens se sont mobilisés pour «
défendre leur intégrité ». Alors, Sécré Richard demande à l'imam intérimaire de ville, El hadj Timité Kolonga d'intervenir afin de dissuader les manifestants. Toutes ces mesures ont semblé rassurer le député Sécré Richard qui a décidé de tenir une réunion, samedi, au siège du conseil général.
Mais dans la salle des fêtes de la mairie, se tient une autre réunion, initiée par le préfet de région, Goun François Germain, pour tenter de débloquer l'école qui peine à ouvrir ses classes à Bondoukou à cause de la crise post-électorale. Une rencontre qui s'achève en queue de poisson. Manifestement, les participants à cette réunion ne semblaient pas apprécier les propos du préfet. Devant le refus catégorique des populations à permettre l'ouverture des classes,
le préfet de région décide de lever la séance. Au sortir de cette réunion, l'ambiance se dégrade subitement. Le directeur régional de l'éducation nationale, Charles Kambiré, est pris à partie par des manifestants en colère. La prompte intervention du commandant du groupement-Est, Kakou Hubert et du commandant Tangba de la gendarmerie, a permis d'éviter le pire. Les manifestants qui ne décolèrent pas décident de se rendre, à présent, au domicile du député, Kouamé Sécré Richard au quartier lycée résidentiel afin qu'il leur explique les grossiers mensonges des faits qu'il a attribués à des fils de la région. Les gendarmes et les policiers présents tentent comme ils peuvent, de repousser pacifiquement les manifestants. Mais, très vite, ils sont débordés. Devant la menace, une seule alternative s'offre à eux : évacuer de toute urgence, le ministre du tourisme et de l'artisanat du gouvernement illégitime avant qu'il ne soit trop tard. Les manifestants pénètrent dans l'enceinte de sa résidence qu'ils mettent à sac. 10 minutes plus tard, des militaires arrivent en renfort. Les manifestants qui traînent encore dans les parages, passent un mauvais quart d'heure. « Des militaires m'ont battu à sang. Ensuite, ils m'ont conduit au camp militaire. Pendant tout le trajet, ils m'ont tabassé », affirme un blessé, rencontré aux services des urgences du Chr de Bondoukou.
Jean Michel Ouattara à Bondoukou
défendre leur intégrité ». Alors, Sécré Richard demande à l'imam intérimaire de ville, El hadj Timité Kolonga d'intervenir afin de dissuader les manifestants. Toutes ces mesures ont semblé rassurer le député Sécré Richard qui a décidé de tenir une réunion, samedi, au siège du conseil général.
Mais dans la salle des fêtes de la mairie, se tient une autre réunion, initiée par le préfet de région, Goun François Germain, pour tenter de débloquer l'école qui peine à ouvrir ses classes à Bondoukou à cause de la crise post-électorale. Une rencontre qui s'achève en queue de poisson. Manifestement, les participants à cette réunion ne semblaient pas apprécier les propos du préfet. Devant le refus catégorique des populations à permettre l'ouverture des classes,
le préfet de région décide de lever la séance. Au sortir de cette réunion, l'ambiance se dégrade subitement. Le directeur régional de l'éducation nationale, Charles Kambiré, est pris à partie par des manifestants en colère. La prompte intervention du commandant du groupement-Est, Kakou Hubert et du commandant Tangba de la gendarmerie, a permis d'éviter le pire. Les manifestants qui ne décolèrent pas décident de se rendre, à présent, au domicile du député, Kouamé Sécré Richard au quartier lycée résidentiel afin qu'il leur explique les grossiers mensonges des faits qu'il a attribués à des fils de la région. Les gendarmes et les policiers présents tentent comme ils peuvent, de repousser pacifiquement les manifestants. Mais, très vite, ils sont débordés. Devant la menace, une seule alternative s'offre à eux : évacuer de toute urgence, le ministre du tourisme et de l'artisanat du gouvernement illégitime avant qu'il ne soit trop tard. Les manifestants pénètrent dans l'enceinte de sa résidence qu'ils mettent à sac. 10 minutes plus tard, des militaires arrivent en renfort. Les manifestants qui traînent encore dans les parages, passent un mauvais quart d'heure. « Des militaires m'ont battu à sang. Ensuite, ils m'ont conduit au camp militaire. Pendant tout le trajet, ils m'ont tabassé », affirme un blessé, rencontré aux services des urgences du Chr de Bondoukou.
Jean Michel Ouattara à Bondoukou