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Politique Publié le mercredi 12 janvier 2011 | Le Patriote

Descente musclée de l’armée à Abobo PK 18 - Plus de quatre personnes tuées et plusieurs blessés

Des dizaines de véhicules saccagés, des débris de vitre jonchant l’artère, des portes fracturées, une population au regard hagard nous accueille avec une certaine méfiance quand nous arrivons sur les lieux, à Abobo PK 18, à 15heures. Deux corps sans vie gisent dans une mare de sang. A côté d’eux, un corbillard s’apprête à les enlever. Il s’agit d’un sexagénaire du nom de Ouattara et un jeune, la trentaine révolue, Coulibaly Kassim dit « vieux », tous habitants du quartier. Aux dires des témoins, deux autres corps se trouvent en un lieu auquel nous n’avons pas pu avoir accès. La population encore sous le choc, rumine sa colère. La scène est désolante et dénote de la violence de la descente musclée de l’armée dans ce sous quartier de la commune d’Abobo. Officiellement, il s’agit d’une simple opération de sécurisation. “Faux !”, rétorquent les riverains que nous avons interrogés. Ces derniers sont formels : « c’est une expédition punitive dirigée contre notre quartier. Ils disent qu’il y a des rebelles ici ». Et notre interlocuteur, témoin oculaire de l’événement tragique, de poursuivre : « nous avons dénombré une trentaine de cargos bourrés d’éléments en treillis militaires qui ont investi le quartier aux environs de 5h du matin. Ils ont alors commencé à fracturer les portes et réquisitionner les domiciles », installant ainsi la terreur au sein de la population pendant près de 6 heures d’horloge. De longues heures au cours desquelles des tirs à balles réelles ont été entendus, traumatisant ainsi les populations, qui, prises de court ont cependant eu le temps d’organiser la résistance.
Quel est le bilan après cet assaut militaro-policier au sein des forces de l’ordre ? Les avis divergent. Selon certains témoins, deux ou trois éléments des FDS auraient été tués dans les affrontements. D’autres affirment que ce serait le résultat de bavures entre les agresseurs eux-mêmes. En tout état de cause, on retiendra que des FDS ont décidé hier un nettoyage au PK 18, après des dénonciations d’individus faisant état de la présence de rebelles dans ce quartier. C’est fort de cette dénonciation - le fait certainement de militants du FPI - que cette répression sauvage a eu lieu. Des témoins affirment que les éléments de FDS avoisinaient les trois cents (300) hommes, un vrai bataillon pour massacrer des populations innocentes. La raison, selon certaines sources : le meeting de Blé Goudé prévue à Abobo et qui devait être précédé d’un nettoyage.
Ibrahima B. Kamagaté

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