ABIDJAN - Un couvre-feu nocturne a été instauré de mercredi à vendredi dans deux quartiers d`Abidjan, après des affrontements violents les deux nuits précédentes qui ont fait au moins onze tués, dont huit parmi les forces de l`ordre.
Le couvre-feu a été "institué dans les communes d`Abobo et d`Anyama"
jusqu`à vendredi, de 19H00 (locales et GMT) à 6H00, selon un décret du
président sortant Laurent Gbagbo lu à la télévision publique ivoirienne.
Fief d`Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo
(nord d`Abidjan) a été ces deux dernières nuits le théâtre de violents
affrontements entre des éléments armés non identifiés et des membres des
Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au chef d`Etat sortant.
M. Ouattara est également fortement implanté dans le quartier voisin
d`Anyama.
Six policiers et un civil ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi,
selon un bilan donné par le ministère de l`Intérieur, et deux civils et deux
FDS la première nuit.
Les policiers tués dans la nuit de mardi à mercredi ont été "attaqués" au
lance-roquettes RPG 7, selon une source policière.
Un agent de sécurité d`une agence bancaire a également été tué, ont constaté des journalistes de l`AFP. Son corps gisait sur le toit d`une maison où il s`était réfugié quand il y a eu des tirs et a été atteint par une balle,
selon des témoins.
Le même nuit à Abobo, trois Casques bleus de la force onusienne en Côte
d`Ivoire (Onuci) ont été "légèrement blessés" dans une "embuscade" tendue par
les forces pro-Gbagbo, a affirmé l`Onuci.
Mercredi, des échanges de tirs "violents" ont été entendus entre minuit et
02H00, selon des témoins. Des coups de feu sporadiques ont continué dans la
matinée et le calme est revenu l`après-midi.
"Les enfants ont crié et pleuré toute la nuit, nous ne pouvions pas dormir,
on a eu très peur", a dit à l`AFP un habitant. "Nous, on n`a pas d`armée,
l`armée de Gbagbo vient ici et tire sur les gens et on n`a pas de quoi se
protéger", a déclaré un autre témoin, sous couvert d`anonymat.
Quatre véhicules calcinés, dont deux camionnettes des forces de sécurité,
gisaient sur le bord d`une voie express.
Ces violences illustrent un peu plus la persistance de la crise dans
laquelle la Côte d`Ivoire est plongée depuis l`élection présidentielle du 28
novembre, pour laquelle le président sortant Laurent Gbagbo et son rival
Alassane Ouattara revendiquent chacun la victoire.
Elles interviennent alors qu`une nouvelle médiation africaine est attendue
ce week-end à Abidjan pour tenter de lever le blocage, avec la venue du
Premier ministre kényan Raila Odinga.
Après un entretien à Nairobi avec le président de la commission de l`Union
africaine Jean Ping, M. Odinga a "une nouvelle fois" estimé que le recours à
la force contre M. Gbagbo devait être considéré comme un dernier recours.
M. Gbagbo est sous la menace d`une opération militaire, actuellement en
préparation au niveau de la Communauté économique des Etats d`Afrique de
l`Ouest (Cédéao), s`il ne cède pas le pouvoir à M. Ouattara, reconnu président
légitime par la communauté internationale.
Mais les présidents guinéen Alpha Condé et bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha
ont appelé à un "règlement pacifique" de la crise. La force n`est "pas la
solution", a aussi jugé le président tchadien Idriss Deby, tout en considérant
M. Ouattara comme vainqueur de l`élection.
La crise postélectorale a fait environ 200 morts depuis la mi-décembre,
selon le bilan donné la semaine dernière par l`ONU.
Mais, dans un entretien à la chaîne de télévision française Canal+, M.
Gbagbo a assuré que "la Côte d`Ivoire n`est pas au bord d`un bain de sang,
n`est pas au bord d`une guerre civile, n`est pas au bord d`un génocide", comme
l`affirme le camp Ouattara.
L`ex-puissance coloniale française, qui comme l`Union européenne ne
reconnaît que M. Ouattara, a par ailleurs entériné la nomination par ce
dernier d`un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, Ali Coulibaly, un ancien
journaliste qui était jusque-là son conseiller diplomatique.
Pour Paris, il remplace Pierre Kipré, un proche de Laurent Gbagbo.
Le couvre-feu a été "institué dans les communes d`Abobo et d`Anyama"
jusqu`à vendredi, de 19H00 (locales et GMT) à 6H00, selon un décret du
président sortant Laurent Gbagbo lu à la télévision publique ivoirienne.
Fief d`Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo
(nord d`Abidjan) a été ces deux dernières nuits le théâtre de violents
affrontements entre des éléments armés non identifiés et des membres des
Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au chef d`Etat sortant.
M. Ouattara est également fortement implanté dans le quartier voisin
d`Anyama.
Six policiers et un civil ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi,
selon un bilan donné par le ministère de l`Intérieur, et deux civils et deux
FDS la première nuit.
Les policiers tués dans la nuit de mardi à mercredi ont été "attaqués" au
lance-roquettes RPG 7, selon une source policière.
Un agent de sécurité d`une agence bancaire a également été tué, ont constaté des journalistes de l`AFP. Son corps gisait sur le toit d`une maison où il s`était réfugié quand il y a eu des tirs et a été atteint par une balle,
selon des témoins.
Le même nuit à Abobo, trois Casques bleus de la force onusienne en Côte
d`Ivoire (Onuci) ont été "légèrement blessés" dans une "embuscade" tendue par
les forces pro-Gbagbo, a affirmé l`Onuci.
Mercredi, des échanges de tirs "violents" ont été entendus entre minuit et
02H00, selon des témoins. Des coups de feu sporadiques ont continué dans la
matinée et le calme est revenu l`après-midi.
"Les enfants ont crié et pleuré toute la nuit, nous ne pouvions pas dormir,
on a eu très peur", a dit à l`AFP un habitant. "Nous, on n`a pas d`armée,
l`armée de Gbagbo vient ici et tire sur les gens et on n`a pas de quoi se
protéger", a déclaré un autre témoin, sous couvert d`anonymat.
Quatre véhicules calcinés, dont deux camionnettes des forces de sécurité,
gisaient sur le bord d`une voie express.
Ces violences illustrent un peu plus la persistance de la crise dans
laquelle la Côte d`Ivoire est plongée depuis l`élection présidentielle du 28
novembre, pour laquelle le président sortant Laurent Gbagbo et son rival
Alassane Ouattara revendiquent chacun la victoire.
Elles interviennent alors qu`une nouvelle médiation africaine est attendue
ce week-end à Abidjan pour tenter de lever le blocage, avec la venue du
Premier ministre kényan Raila Odinga.
Après un entretien à Nairobi avec le président de la commission de l`Union
africaine Jean Ping, M. Odinga a "une nouvelle fois" estimé que le recours à
la force contre M. Gbagbo devait être considéré comme un dernier recours.
M. Gbagbo est sous la menace d`une opération militaire, actuellement en
préparation au niveau de la Communauté économique des Etats d`Afrique de
l`Ouest (Cédéao), s`il ne cède pas le pouvoir à M. Ouattara, reconnu président
légitime par la communauté internationale.
Mais les présidents guinéen Alpha Condé et bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha
ont appelé à un "règlement pacifique" de la crise. La force n`est "pas la
solution", a aussi jugé le président tchadien Idriss Deby, tout en considérant
M. Ouattara comme vainqueur de l`élection.
La crise postélectorale a fait environ 200 morts depuis la mi-décembre,
selon le bilan donné la semaine dernière par l`ONU.
Mais, dans un entretien à la chaîne de télévision française Canal+, M.
Gbagbo a assuré que "la Côte d`Ivoire n`est pas au bord d`un bain de sang,
n`est pas au bord d`une guerre civile, n`est pas au bord d`un génocide", comme
l`affirme le camp Ouattara.
L`ex-puissance coloniale française, qui comme l`Union européenne ne
reconnaît que M. Ouattara, a par ailleurs entériné la nomination par ce
dernier d`un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, Ali Coulibaly, un ancien
journaliste qui était jusque-là son conseiller diplomatique.
Pour Paris, il remplace Pierre Kipré, un proche de Laurent Gbagbo.