Les apprenants de l’Université de Cocody devront patienter avant de se voir dispenser des cours. Si dans certaines facultés, quelques étudiants reçoivent le savoir, dans la majorité des départements, ils doivent patienter.
L’université de Cocody grouillait de monde hier matin. Les étudiants ont pris d’assaut les amphithéâtres et mais les cours n’ont pas repris leurs droits dans la majorité des départements de ce temple du savoir. A l’Unité de formation et de recherche des Sciences juridiques, administrative et politique (Ufr-Sjap), malgré la présence de nombreux étudiants et de quelques enseignants, les cours n’avaient pas lieu. «Les résultats de la 2ème session de l’année 2009-2010 de la licence publique et de la première année viennent d’être publiés. Pour les autres années, nous ne sommes pas encore fixés et ne savons pas si on fera cours. Mieux vaut être présent pour ne rien manquer», explique Carine G., étudiante en droit public. Même son de cloche du côté du département de biosciences où certains étudiants, pour tromper leur ennui, errent sous les arbres. Dans certaines salles, d’autres patientent dans l’espoir de voir affiché leur emploi du temps. Un étudiant en géologie marine confie sous le sceau de l’anonymat, cependant, qu’ils ont eu cours la veille (le mardi, ndlr) mais pas hier car les professeurs étaient sur le littoral. Les étudiants en maîtrise de sciences de la terre (licence de géologie) sont quant à eux présents sur le terrain dans les villes d’Aboisso et de Toumodi. Au département de psychologie, seuls les étudiants de la Formation initiale permanent (Fip) 2 se voient dispensés des cours. Les cours n’y ont pas encore repris leurs droits. En Dea, les étudiants sont convoqués à une réunion de rentrée aujourd’hui à l’amphithéâtre Cavally de 8h30 à 9h30. Bien que les cours tardent dans certains départements, les préinscriptions par contre ont débuté. «Elles devraient prendre fin lundi dernier, mais compte tenu de la situation politique, ce délai n’a pas été respecté», a révélé une source proche de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Du côté d’Abobo-Adjamé, le constat est le même. Les étudiants, qui ont pris d’assaut les amphithéâtres depuis lundi, se sont vite rendu compte de l’absence de leurs maîtres. «Les cours se déroulaient un peu bien avant les fêtes. Mais, depuis lundi, on n’a reçu aucun professeur», raconte Ouattara Adama, inscrit en deuxième année de Sciences naturelles (SN). Chez la majorité de ces étudiants, la morosité des cours provoque un manque de concentration et d’intérêt. «C’est depuis décembre qu’on devait composer pour la seconde session et j’avoue qu’à force de report, j’ai fini par oublier tout ce que j’ai appris», confie Béda Gislaine du même département. Ce qui est certain, c’est que les étudiants ignorent les raisons de ce blocage. Pendant que certains excluent l’argument de la crise post-électorale, d’autres estiment que “c’est la même grève du syndicat des enseignants chercheurs (Cnec) qui continue“. La situation n’est guère reluisante dans les résidences universitaires.
Les résidences “U“ toujours vides
Dans les cités universitaires, ce n’est plus la grande horreur, mais les étudiants s’y font rares. A la faveur des fêtes de fin d’année, beaucoup d’entre eux ont choisi d’accueillir 2011 en famille, loin du regard régalien des “méchants“ de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Mais une semaine après les fêtes, leur absence est toujours prolongée. Ces résidents qui d’habitude sont pressés de regagner leurs chambres en cité, car ne se sentant pas à l’aise en familles, mettent du temps à regagner leurs résidences universitaires. Ayant en mémoire les récentes atrocités qui ont rythmé leurs nuits dans ces lieux transformés en camp de miliciens après le second tour de la présidentielle, ils ont cessé d’être friands des cités. Et préfèrent, pour la plupart, rester à la maison jusqu’à ce que l’orage politique s’estompe. Ce n’est pas Abdoul, un résident d’Abobo I, qui dira le contraire. «Dieu merci, je n’ai eu aucun problème avec la Fesci pendant les tensions de ces derniers jours. Mais je suis venu chercher des affaires pour rester en famille quelque temps, car beaucoup de mes proches ont été brimés par la Fesci», raconte-t-il. Il semble alors évident que les occupants des résidences universitaires traînent encore les pas à cause d’une éventuelle reprise de violences dans ces territoires de la Fesci, et aussi et surtout parce que de nombreuses sources avancent que certains mercenaires libériens de Laurent Gbagbo seraient logés à la résidence universitaire ‘’cité rouge’’. Vrai ou faux, le temps nous le dira. Mais les commerçants, occupants les abords de ces cités, ont jugé bon de fermer leurs commerces. Certainement qu’ils ont leurs raisons.
N. Marie et S. Assamoi
Légende : Les étudiants attendent toujours que les cours leur soient dispensés.
L’université de Cocody grouillait de monde hier matin. Les étudiants ont pris d’assaut les amphithéâtres et mais les cours n’ont pas repris leurs droits dans la majorité des départements de ce temple du savoir. A l’Unité de formation et de recherche des Sciences juridiques, administrative et politique (Ufr-Sjap), malgré la présence de nombreux étudiants et de quelques enseignants, les cours n’avaient pas lieu. «Les résultats de la 2ème session de l’année 2009-2010 de la licence publique et de la première année viennent d’être publiés. Pour les autres années, nous ne sommes pas encore fixés et ne savons pas si on fera cours. Mieux vaut être présent pour ne rien manquer», explique Carine G., étudiante en droit public. Même son de cloche du côté du département de biosciences où certains étudiants, pour tromper leur ennui, errent sous les arbres. Dans certaines salles, d’autres patientent dans l’espoir de voir affiché leur emploi du temps. Un étudiant en géologie marine confie sous le sceau de l’anonymat, cependant, qu’ils ont eu cours la veille (le mardi, ndlr) mais pas hier car les professeurs étaient sur le littoral. Les étudiants en maîtrise de sciences de la terre (licence de géologie) sont quant à eux présents sur le terrain dans les villes d’Aboisso et de Toumodi. Au département de psychologie, seuls les étudiants de la Formation initiale permanent (Fip) 2 se voient dispensés des cours. Les cours n’y ont pas encore repris leurs droits. En Dea, les étudiants sont convoqués à une réunion de rentrée aujourd’hui à l’amphithéâtre Cavally de 8h30 à 9h30. Bien que les cours tardent dans certains départements, les préinscriptions par contre ont débuté. «Elles devraient prendre fin lundi dernier, mais compte tenu de la situation politique, ce délai n’a pas été respecté», a révélé une source proche de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Du côté d’Abobo-Adjamé, le constat est le même. Les étudiants, qui ont pris d’assaut les amphithéâtres depuis lundi, se sont vite rendu compte de l’absence de leurs maîtres. «Les cours se déroulaient un peu bien avant les fêtes. Mais, depuis lundi, on n’a reçu aucun professeur», raconte Ouattara Adama, inscrit en deuxième année de Sciences naturelles (SN). Chez la majorité de ces étudiants, la morosité des cours provoque un manque de concentration et d’intérêt. «C’est depuis décembre qu’on devait composer pour la seconde session et j’avoue qu’à force de report, j’ai fini par oublier tout ce que j’ai appris», confie Béda Gislaine du même département. Ce qui est certain, c’est que les étudiants ignorent les raisons de ce blocage. Pendant que certains excluent l’argument de la crise post-électorale, d’autres estiment que “c’est la même grève du syndicat des enseignants chercheurs (Cnec) qui continue“. La situation n’est guère reluisante dans les résidences universitaires.
Les résidences “U“ toujours vides
Dans les cités universitaires, ce n’est plus la grande horreur, mais les étudiants s’y font rares. A la faveur des fêtes de fin d’année, beaucoup d’entre eux ont choisi d’accueillir 2011 en famille, loin du regard régalien des “méchants“ de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Mais une semaine après les fêtes, leur absence est toujours prolongée. Ces résidents qui d’habitude sont pressés de regagner leurs chambres en cité, car ne se sentant pas à l’aise en familles, mettent du temps à regagner leurs résidences universitaires. Ayant en mémoire les récentes atrocités qui ont rythmé leurs nuits dans ces lieux transformés en camp de miliciens après le second tour de la présidentielle, ils ont cessé d’être friands des cités. Et préfèrent, pour la plupart, rester à la maison jusqu’à ce que l’orage politique s’estompe. Ce n’est pas Abdoul, un résident d’Abobo I, qui dira le contraire. «Dieu merci, je n’ai eu aucun problème avec la Fesci pendant les tensions de ces derniers jours. Mais je suis venu chercher des affaires pour rester en famille quelque temps, car beaucoup de mes proches ont été brimés par la Fesci», raconte-t-il. Il semble alors évident que les occupants des résidences universitaires traînent encore les pas à cause d’une éventuelle reprise de violences dans ces territoires de la Fesci, et aussi et surtout parce que de nombreuses sources avancent que certains mercenaires libériens de Laurent Gbagbo seraient logés à la résidence universitaire ‘’cité rouge’’. Vrai ou faux, le temps nous le dira. Mais les commerçants, occupants les abords de ces cités, ont jugé bon de fermer leurs commerces. Certainement qu’ils ont leurs raisons.
N. Marie et S. Assamoi
Légende : Les étudiants attendent toujours que les cours leur soient dispensés.