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Editorial Publié le jeudi 13 janvier 2011 | Le Mandat

Edito : L’exception cutlurelle n’est pas convertible en exception juridique

Aucune civilisation n’est supérieure à une autre. C’est connu ! Un peu comme la souveraineté des Etats. Elles se valent toutes. Aussi, chaque peuple se comporte à la convenance de sa civilisation. Au début des années quatre vingt dix, la France qui refusait d’admettre certaines critiques de la part de certains pays européens a lancé le slogan de l’exception culturelle pour expliquer sa spécificité d’agir face aux accords Européens tant que ces pratiques ne sont pas contraire au
droit. Nous, Ivoiriens, nous nous sommes saisis comme support de notre ivoirité (il faut bien que ce mot s’emploi là où il doit être) pour revendiquer au grand jour notre façon de faire. Nous avions notre démocratie à l’ivoirienne, notre français ivoiriens, nous avons une créativité culturelle à l’ivoirienne etc. Nous nous en contentons si bien que nous ne voyons plus les normes internationales, les ratios et autres conditionnalités des qualités internationales. Aux termes
de ‘‘ça va ller’’, nous sommes devenus des paresseux et des tricheurs éhontés. Depuis dix ans, tout cela s’est accentué avec l’avènement des agoras et parlements. Ces tribunes où on deverse toute sorte de contre-vérités, mais surtout où l’on chante que la Côte d’Ivoire est le plus beau pays du monde, le peuple béni de Dieu dont le sous-sol est le plus riche en minerais de toute sorte, la terre où bientôt Dieu va descendre pour juger le monde etc… La crise militaro- politique, ou crise armée, intervenue en septembre 2002 avec le processus de règlement enclenché a finit par étaler aux yeux du monde notre exception culturelle qui n’est autre qu’une exception de médiocrité. Ainsi, nous aurions voulu que le monde qui nous tolère notre spécificité nous reconnaisse dans cette
manière de faire. Heureusement que ceux qui ont fondé le pays, ces grands hommes de grands exprits ont établi des relations inter-Etats qui conduissent au devoir d’ingérence pour sauver le peuple. La logique des cessions de souveraineté, où de souscription à des conventions entraîne des conséquences universelles. Mgr Salomon Lezoutié, l’un de nos rares hommes de Dieu à
rechercher la vérité et à la proclamer au yeux de Dieu son maître, l’a tellement si bien dit dans une contribution dans la presse que je me suis permis de soumettre l’extrait qui suit à votre attention.

En ce qui concerne l’ONU, la certification n`étant pas obligatoire, j`ai du mal à comprendre que les plus hautes personnalités de la Nation se soient concertées, ensuite entendues, pour signer librement un accord avec l’ONU, tout simplement parce qu`elles s`attendaient à ce qu`il soit sans effet, et donc inutile, au moment convenu pour l`appliquer !

Si leur confiance en la probité de nos institutions nationales (CEI et Conseil constitutionnel) était sans faille, pourquoi, avoir engagé avant les élections, un organisme international de la trempe de l’ONU, pour une certification ? Mais si c`est en prévision d`éventuelles défaillances de nos institutions, que nos dirigeants eux-mêmes sont allés solliciter cet arbitrage extérieur, pour rassurer les citoyens, et garantir la fiabilité des résultats, alors, que l`autorité que l`accord
confère à l`arbitre, soit respectée et ait tout son effet, conformément aux termes mêmes de l`accord signé par tous !

Et pourquoi faut-il toujours qu`en Côte d`Ivoire, il y ait cette race de dirigeants qui signent des accords, pour s`en repentir après ? A Marcoussis comme à Pretoria, on a signé ; puis une fois à la maison, on s`est rétracté, et réfugié derrière des motifs ``très valables``, qui étaient pourtant prévisibles, parce qu`ils n`étaient pas absents, quand on signait ! C`est à croire que certains s`amusent à prendre le bus, avant de savoir où il les mène.

Pour revenir à la certification de l’ONU, j`avoue que je ne suis pas un complexé de la communauté internationale ; je suis plutôt le type d`ivoirien ``patriote``, qui parle sa langue et passe ses vacances au village et qui sait contourner les humiliations de certains visa… je n`ai pas encore mis pied en France ; je sais aussi que cette certification est purement circonstancielle. Sauf que le
citoyen que je suis qui hier, pour la résolution de la même crise, était d`accord, quand il s`est agi, sous l`égide de l’ONU, de proroger d`une année, le mandat présidentiel, d`accroître les pouvoirs du Premier Ministre etc., au-delà de tout ce que prévoyait la Constitution, ne saurait qu`être d`accord aujourd`hui, que le même organisme, librement sollicité par mon Pays, pour la certification des élections, prime encore une fois sur la même Constitution, comme par le passé.

Je me demande comment celui qui de bonne foi, était d`accord hier, peut-il sans être de mauvaise foi, ne pas être d`accord aujourd`hui, alors qu`il s`agit de la même crise, de la même Constitution et du même organisme sollicité : l’ONU ; l`entorse à la Constitution décriée serait-elle plus grave aujourd`hui qu`hier ? Et pourquoi ?

Mgr Jean Salomon Lezoutié est Evêque coadjuteur du diocèse de Yopougon, je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais en tout cas, c’est un Evêque. Il sera lui aussi Cardinal un jour. Pour le bonheur des chrétiens ivoiriens qui ont besoin que leur foi ne soit pas un fonds de commerce pour le compte des serviteurs ‘’Dieu m’a dit’’ qui ne sont rien d’autres que des charlatans. Finissons mon propos du jour pour dire aux Ivoiriens que les normes mondiales s’imposent à tous les Etats et leurs composants. On peut tolérer la spécificité ou l’exception culturelle, mais on ne peut laisser chaque communauté ou chaque peuple établir le contraire du droit, même si ce peule s’en accommode.

Georges Amani
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