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Politique Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Le Mandat

SEM. Phillip Carter III, ambassadeur des USA : “Avant toute négociation, Gbagbo doit reconnaître Alassane Ouattara comme le président élu”

© Le Mandat Par Yacouba Soro/US Embassy Abidjan
Présidentielle du 31 octobre : SEM Phillip Carter III et Mme Mary Beth Leonard expriment les attentes des Etats-Unis d`Amérique
Samedi 16 octobre 2010. Abidjan, résidence de l`Ambassadeur des USA. SEM Phillip Carter III et Mme Mary Beth Leonard, Directrice du Bureau des Affaires Ouest-Africaines au Département d’Etat reçoivent la presse nationale pour échanger sur le thème : "L`importance des élections démocratiques en Côte d`Ivoire : Les attentes des Etats-Unis"
L’ambassadeur des Etat Unis en Côte d’Ivoire, Phillip Carter III, ne recule pas devant l’obstination de Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir. Pour le diplomate américain, avant toute négociation avec l’ex président Gbagbo, ce dernier doit accepter le résultat du scrutin et la victoire du président Alassane Ouattara. Un préalable que Carter III a rappelé hier jeudi 13 janvier au cours d’un entretien sur Onuci-fm.

Bonjour M. Phillip Carter III, comment voyez-vous la résolution de cette crise post électorale ?
Dans une crise politique et la solution est évidente, on doit accepter les résultats du scrutin proclamé et certifié par Choi et ce résultat est que, c’est M. Alassane Ouattara qui est élu président. M. Gbagbo doit accepter ce résultat et partir pour faire une transition pacifique.

Vous parlez de transition pacifique, jusqu’ici c’est ce qu’on a toujours dit et souhaité. Est- ce qu’aujourd’hui on peut toujours rester dans cette logique pacifique de négociation comme vous le dite pour amener Gbagbo à quitter le pouvoir ?
Je suis diplomate et pour moi c’est d’accepter les choses qui sont claires. Avant les élections du 2ème tour, les deux candidats avaient promis respecter les résultats du scrutin. Maintenant que nous avons les résultats certifiés par les Nations Unies d’une manière impeccable, transparente, indépendante et impartiale, j’espère que M. Gbagbo va reconnaître cette vérité et accepter les résultats scrutin et penser à l’avenir de la Côte d’Ivoire. Pour moi, il est clair. Si on doit parler de négociation, de médiation, le fondement c’est deux choses. Accepter le résultat du scrutin et reconnaître que c’est Alassane Ouattara est le gagnant. Pour avoir reconnu cette victoire, on peut faire une transition pacifique. C’est la fondation de l’engagement diplomatique et de l’espoir de la communauté internationale

De l’autre côté, Laurent Gbagbo dit avant toute négociation, toute médiation, pacifique l’on doit d’abord le reconnaître comme président de la République. Finalement on est dans une impasse depuis plus de deux mois. Il y a certains qui ont imaginé une intervention militaire, Est-ce que cette approche est sérieusement envisagée?
Je ne sais pas. C’est la CEDEAO. Cette décision de l’utilisation de la force est une décision africaine. Franchement, pour nous, la solution est très simple c’est la solution pacifique qui est l’acceptation du scrutin. Que monsieur Laurent Gbagbo accepte qu’il a perdu le pouvoir, il doit céder le pouvoir à Alassane Ouattara. C’est l’unique manière pour éviter le problème de forces, de troubles, les problèmes de droit de l’homme, économie. On peut éviter tout cela si Gbagbo accepte de quitter le pouvoir, c’est la meilleure des solutions. L’utilisation des forces est une décision très grave et très sérieuse mais c’est la décision de la CEDEAO et des autres organisations internationales.

A quel échéance et dans combien de temps pensez vous encore qu’on peut rester dans cette perspective pour sortir par la bonne porte et évitez l’option militaire ?
Je ne suis pas ici pour déterminer un temps, mais c’est clair que chaque jour la Côte d’Ivoire souffre, les problèmes économiques, commerciaux et les problèmes de violation des droits de l’homme augmentent et il y a les tensions. Le résultat du scrutin était clair et j’espère que M. Gbagbo va accepter son rôle comme membre de l’opposition et éviter les problèmes à la Côte d’Ivoire. C’est une question de responsabilité.

Les USA ont gelé les comptes de Laurent .G, de son épouse et de trois autres personnalités, alors sur quelle base cela a-t-il été possible ?
Cette sanction concerne des personnes que nous avons trouvées et avons considérées comme des obstacles au processus de paix et au processus politique. Nous ne voulons pas qu’ils utilisent nos systèmes fonciers.

Donc les comptes ont été effectivement gelés aux USA.
Les comptes et les avoirs.

Cela veut dire que s’ils ont de l’argent ils ne peuvent plus le retirer ?
Oui.

Votre pays a été saisi de la demande d’accréditer le nouvel ambassadeur de la Côte d’Ivoire nommé par le président Alassane Ouattara.
Nous avons reçu une demande d’agrément et nous sommes entrain de réviser cette demande.

Le président Gbagbo a dit que chaque pays qui accréditerait les ambassadeurs nommés par Alassane Ouattara, il ferait réciproque en demandant aux ambassadeurs de ces pays de quitter la Côte d’Ivoire. Vous serez certainement dans ce cas là.
Je ne sais pas exactement, je traverserai ce pont quand je me trouverai là. Pour nous c’est clair que c’est Alassane Ouattara qui est le président de la Côte d’Ivoire, et nous avons déjà engagé le président Ouattara dans toutes les questions politiques, économiques et diplomatiques.

Cela veut dire que le président sortant peut demander votre départ.
Il peut demander mais mon départ dépend du président Alassane Ouattara.
Retranscris par Jérôme N’dri
Coll : Mélèdje
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