x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Ivoire-Presse

Maître Ouattara, ex-étudiant du Président du Conseil Constitutionnel: "Paul Yao N’Dré, un véritable mercenaire du Droit"

© Ivoire-Presse Par DR
Justice - Me Goullom Ouattara, avocat au Barreau de Sarreguemines (France)
Photo: Me Goullom Ouattara, avocat au Barreau de Sarreguemines (France) Consultant en droit économique à Nurenberg (Allemagne)
Depuis Strasbourg, Maitre Goullom Ouattara, actuellement Avocat en droit international économique nous livre son analyse de la crise post électorale et ne manque pas d’interpeller son ancien Professeur de relations internationales à l’Université de Bouaké, le Président du Conseil constitutionnel, Yao Paul N’Dré qu’il qualifie désormais de « mercenaire du Droit ».

La lutte contre la confiscation du pouvoir par l’ancien chef de l’Etat doit s’imposer à chaque Ivoirien comme un engagement moral, intellectuel et physique. Par son refus de reconnaître la victoire du Docteur Alassane OUATTARA et permettre une alternance pacifique dans l'exercice du pouvoir d’Etat, l’ancien chef de l’Etat nargue l’ensemble de la communauté internationale et se comporte en véritable hors la loi des temps modernes. Il se joue des faiblesses de la diplomatie africaine et profite de la nonchalance et des lacunes de l’Organisation des Nations Unies pour espérer se maintenir à la Présidence de la République contre la volonté du peuple de Côte d’Ivoire.

En brandissant l’argument de non-ingérence dans les affaires internes de la Cote d’Ivoire, l’ancien chef de l’Etat piétine, outre le suffrage universel, le respect dû aux conventions internationales exprimé dans le sacro saint principe de droit : « Pacta sunt servanda » ou encore « les conventions légalement formées doivent être exécutées de bonne foi ». En effet par l’accord de Pretoria de 2005, les parties signataires de l’accord politique de Ouagadougou dont l’ancien chef de l’Etat lui même ont en toute responsabilité demandé aux Nations Unies la certification des résultats de l’élection présidentielle censée mettre fin à la crise politico-militaire qui secoue le pays depuis une décennie.
En alléguant de façon dangereuse le respect de la décision du conseil constitutionnel, et partant, des institutions de la République de Côte d’Ivoire, l’ancien chef de l’Etat entretien á dessein un imbroglio juridique et politique savamment orchestré dans le seul but de légitimer la confiscation du pouvoir dont il se rend coupable au risque d’isoler la Côte d’Ivoire en Afrique et partout ailleurs dans le monde.
Cette attitude autocratique de l’ancien chef de l’Etat est inadmissible eu égard à l’intérêt que ces élections a suscité, tant auprès des électeurs ivoiriens, que de la communauté internationale dont les actions sont aujourd’hui injustement remises en cause.

C’est fort de cette totale désinvolture que le Secrétaire General de l’ONU Ban Ki-Moon a récemment affirmé que « le maintien au pouvoir de Laurent GBAGBO conduirait à une parodie de démocratie »: Comment pourrait-il en être autrement lorsque le conseil constitutionnel a lui même donné le ton en prétextant avoir examiné près de 22 000 procès verbaux en l’espace de quelques heures pour ensuite annuler les votes dans 7 départements du centre et du nord, tous favorables au candidat du RHDP. Si en application des articles 60 et 61 du code électoral, la requête du « camp GBAGBO » a été jugé recevable, les motivations de cette requête ont été honteusement reprises par le conseil constitutionnel in extenso pour justifier l’annulation du suffrage de prés de 600 000 électeurs.

À ce sujet, le montage juridico-politique issu de l’attelage Laurent GBABGO-Yao Paul N’DRE est bien visible d’autant plus que le litigieux article 64 du code électoral ivoirien aurait pu permettre une réorganisation des votes dans ces zones avec plus de vigilance dans le but d'éviter les griefs à la base de la requête. Mais en optant pour la facilité et en agissant comme de véritables va-t-en-guerre, le Président du Conseil constitutionnel, Yao Paul N’DRE en bon mercenaire du Droit et les « sages » du Conseil constitutionnel, ont manqué d’indépendance, de conscience et de lumière.

Ils se sont délibérément comportés en véritables mandataires de leur donneur d’ordre: le Candidat GBAGBO. Toujours est-il qu’aujourd’hui les membres de cette respectueuse institution dans ses attributions ont déshonoré la République. Ainsi suivis de quelques piètres intellectuels encore affamés, ils ont organisé un simulacre d’investiture de leur mandant et continuent de le reconnaître comme le Président élu sur les conseils troubles des confrères Vergés et Dumas dont la présence aux côtés du Président déchu ne nous surprend pas !
Par la résolution 1962 du 20 décembre 2010, le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé à tous les acteurs de la vie politique ivoirienne de respecter la volonté du peuple et les résultats du scrutin du 28 octobre 2010. Cette aspiration est aussi celle de l’Union africaine, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, de l’Union européenne et des Etats-Unis. N’en déplaise à l’ancien chef d’Etat qui voit dans la reconnaissance de la victoire de son rival, l’expression d’un néocolonialisme. Ainsi se surprend-il investi de la mission presque divine mais somme toute illusionniste de libérer la Côte d’Ivoire d’un impérialisme occidental, son nouveau credo.
L’année 2011 est celle des élections en Afrique. Le dossier ivoirien est pour l’Organisation des Nations Unies et l’ensemble des organisations régionales et sous-régionales africaines un gage de leur crédibilité et de leur capacité à faire respecter la volonté des peuples sur le continent noir. Loin des tergiversations et autres ballets diplomatiques, la crise post-électorale ivoirienne doit permettre aux acteurs de l’intégration politique africaine, voire économique, d’exprimer et de traduire en acte, l’aspiration profonde et le réel besoin des peuples d’Afrique d’accéder à la démocratie afin de bâtir une véritable unité politique et économique.

Par Goullom OUATTARA,
Avocat au Barreau de Sarreguemines, France
Consultant en droit économique à Nurenberg, Allemagne.
gouattara.avocat@gmail.com
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ