La cité universitaire de Williamsville, à Adjamé, est une poudrière selon des riverains rencontrés sur place. « Depuis quelques jours, l'armée, la gendarmerie et la police massacrent les populations à Abobo à la recherche de prétendues caches d'armes. Or, toutes les cités universitaires notamment celle de Williamsville sont des poudrières. Il y a des armes dans cette cité. Ils doivent venir pacifier la zone pour que nous soyons tous en sécurité», indique K. Fulgence, un autre habitant près de la cité «les 4 villas». Selon lui, la présence du camp de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs1) ne dissuade pas les étudiants de la Fesci qui sèment chaque jour la terreur au sein de la population. Comme Lamine et Fulgence, les militants du Rhdp à Williamsville estiment que les forces de l'ordre ne doivent pas faire du «deux poids deux mesures» en massacrant «les Abobolais et les Anyamalais». La preuve, D. Lamine, un habitant de la cité Sogefia non loin du terminus du bus 14, nous confie que lors de la marche pacifique du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rdhp) du 16 décembre dernier, pour installer Brou Aka Pascal, le nouveau directeur général de la Rti, les étudiants, membres de la section Fesci n'ont pas hésité à faire sortir de leurs chambres des armes blanches (gourdins, machettes, barres de fer) mais aussi des pistolets automatiques. «Nous étions au balcon de notre immeuble. J'ai vu ces étudiants dont certains étaient vêtus de chemise treillis et portant sur leurs têtes des casques de militaires. Ils étaient regroupés non-loin du stade municipal. Ils ont attaqué puis dépouillé ce jour-là (le jeudi 16 décembre, ndlr) tous ceux qui ont eu le malheur de passer par-là », affirme-t-il en ajoutant que ces violences ont été commises au nez et à la barbe des éléments du commissariat de police du 11ème arrondissement situé à quelques mètres de la cité universitaire. Faut-il rappeler que, depuis mercredi dernier, un couvre-feu a été instauré à Abobo et à la cité de cola.
O. M.
O. M.