“Nous attendons que nos cadres s'investissent dans les actions de mobilisation pour faire respecter le mot d'ordre de désobéissance civile », soutient Assane Cissé, un militant du Rhdp. « Quand nous avons mené les premières actions, nous avons paralysé la ville. Aujourd'hui, nous observons, comme tout le monde que le mot d'ordre n'est pas suivi et c'est dommage », peste M.K., chauffeur de taxi et militant du Rhdp. En attendant, la cohésion sociale insufflée par sa majesté Nanan Boa Kouassi III continue de faire tâche d'huile, et personne ne veut porter le chapeau d'une quelconque paralysie de la cité royale. A Abengourou, le mot d'ordre de désobéissance civile lancé par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) tarde à entrer en exécution. Les secteurs saillants que sont les commerces, le transport et l'éducation continuent de fonctionner normalment. Les transporteurs de minicars et de cars ont recommencé le trafic routier inter-urbain. Quant aux établissements préscolaires, primaires et secondaires, ils ont rouvert leurs portes depuis le 3 janvier. Au lycée moderne d' Abengourou, le découpage pédagogique prend en compte les 3 trimestres. Les calculs de moyennes pour ce 1er trimestre, ont même commencé. « Il y va de l'avenir des enfants. En arrêtant les cours, qu'est-ce que ces derniers vont devenir. On nous demande de désobéir, mais on ne nous dit pas quelle est la garantie. Si on ne travaille pas, qu'allons-nous faire pour nourrir nos familles. Ce problème n'est pas encore clarifié. En tant qu'enseignants, nous travaillons pour l'Etat en attendant que les politiques trouvent une solution », argumente un professeur de lycée sous le couvert de l'anonymat. Une situation qui laisse supposer que les lieutenants du président sortant, Laurent Gbagbo, ont une emprise directe sur le Moyen-Comoé ce que dénoncent les militants du Rhdp d'Abengourou. Nommément, ils accusent Nicolas Kouassi Akon Yao et Amoakon Edjampan Thiémélé, respectivement maire de la commune d'Abengourou et président du Conseil général, d'immobilisme. Avec leur casquette de directeur départemental de campagne du Rhdp à Abengourou et directeur régional de campagne du Moyen-Comoé, ces derniers n'ont pas encore marqué de leur touche, les directives du Rhdp. Les militants et sympathisants qui attendaient d'eux, une action de mobilisation, s'interrogent sur leur tiédeur. La mairie et le conseil général où ils sont les premiers responsables, fonctionnent normalement. Une attitude qui contraste avec l'appel à la désobéissance civile.
Koffi Jean Luc à Abengourou
Koffi Jean Luc à Abengourou