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Politique Publié le samedi 15 janvier 2011 | Nord-Sud

La communauté internationale peut-elle sauver les Ivoiriens ?

Après avoir tenté de déloger, par un mouvement populaire, Laurent Gbagbo du pouvoir, les Ivoiriens ont, semble-t-il, confié leur destin à la communauté internationale. Mais, là encore, l'espoir qu'ils avaient placé en la France, aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne puis à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, tend à s'évanouir face à ce qui apparaît comme une tergiversation des ''amis de la Côte d'Ivoire''. En lieu et place de la ''force légitime'' qu'elle avait promise pour faire partir Laurent Gbagbo, ce sont les médiateurs et autres émissaires qui se succèdent à Abidjan, sans obtenir grand'chose. Ce qui renforce ce désespoir ambiant, c'est le fait que, finalement, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) est attaquée aussi bien par les civils que par des forces de défense et de sécurité se réclamant de Laurent Gbagbo sans que celle-ci donne un début de réplique à cette provocation qui commence à faire tâche d'huile. Jeudi dernier, ce sont au moins trois véhicules de l'Onuci qui ont été vandalisés par les partisans de Laurent Gbagbo. « Le communauté internationale a un mode de fonctionnement que les gens ne comprennent pas toujours. Ce qui est certain, c'est qu'elle ne peut pas abandonner les Ivoiriens à leur sort puisque le défi qu'elle a à relever, va au-delà de la Côte d'Ivoire. En cette année où pas moins de 20 pays africains doivent organiser des élections, la communauté internationale ne peut pas perdre la face en Côte d'Ivoire », soutient un politologue ivoirien, s'appuyant sur un principe énoncé par l'ancien Secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan. « L'Onu est lente mais quand elle agit, elle le fait efficacement », avait soutenu celui-ci. On peut donc se risquer à croire que les ''amis de la Côte d'Ivoire'' n'ont pas laissé tomber les Ivoiriens meurtris par les brusqueries du Front populaire ivoiriens (Fpi). La preuve, la Cedeao, sans doute dans la perspective de la solution ultime, a décidé d'échanger avec quelques grandes puissances, le principe étant de minimiser l'impact de la transition entre l'ancien et le nouveau régimes. Surtout que le président élu, Alassane Ouattara, tient à ne pas prendre fonction dans une mare de sang comme l'a fait son prédécesseur en 2000.

M.D.
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