Le statut quo, à défaut du changement. C’est la ligne que défend le Président de l’Angola, Eduardo Dos Santos, dans le dossier ivoirien. Hier, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux au corps diplomatique accrédité dans son pays, le chef de l’Etat angolais s’est prononcé sur la crise postélectorale qui secoue la Côte d’Ivoire. Eduardo Dos Santos a dit, après avoir déploré «la prise de position» du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et celle de la Communauté internationale que «Laurent Gbagbo doit être maintenu jusqu’à l’organisation de nouvelles élections comme l’établit la loi électorale en Côte d’Ivoire». On présume que la presse pro-Gbagbo s’en donnera à pleine gorge. Mais il n’y pas lieu de se réjouir. En fait, si l’Angola ne reconnaît pas la victoire d’Alassane Ouattara, elle n’en reconnaît une à Gbagbo. A défaut de s’aligner sur le concert d’unanimité constaté ces dernières semaines, le Président Dos Santos préfère le statut quo. A ses yeux, «le Président constitutionnel» est celui qui est en place. C’est pourquoi, son gouvernement soutient et encourage «le dialogue afin de trouver une solution qui privilégie les intérêts du peuple ivoirien». «Nous sommes d’avis, indique-t-il, que toute intervention militaire dans ce cas particulier de la Côte d’Ivoire aurait un effet néfaste avec de graves conséquences au delà de ses frontières». Analysant les faits, le Président Dos Santos s’est plutôt montré défenseur de la thèse de Laurent Gbagbo, sans toutefois parvenir à la même conclusion que lui. Pour lui, le seul organe compétent pour valider et publier les résultats définitifs des élections est le Conseil constitutionnel. Toutefois, le Président angolais reconnaît avec l’ensemble de la Communauté internationale que Yao Paul N’Dré n’a pas dit le droit. «En vertu de la loi, le Conseil constitutionnel devrait recommander la tenue de nouvelles élections dans un délai de 45 jours. Mais il ne l’a pas fait et a publié les résultats qui ont donné la victoire à un autre candidat», regrette-t-il, tout en concluant : «après ces faits, il est difficile pour l’Angola d’accepter l’existence d’un Président élu en Côte d’Ivoire». C’est bien clair.
En attendant d’être convaincu par la sincérité du scrutin et les mensonges qui lui ont été fournis sur des prétendues fraudes au Nord, Dos Santos préfère ne pas poser de pas supplémentaire. Pour sûr, la mission gouvernementale conduite récemment par les ministres Gervais Kacou et Hamed Bakayoko y est pour quelque chose dans l’évolution du discours de Luanda.
Charles Sanga
En attendant d’être convaincu par la sincérité du scrutin et les mensonges qui lui ont été fournis sur des prétendues fraudes au Nord, Dos Santos préfère ne pas poser de pas supplémentaire. Pour sûr, la mission gouvernementale conduite récemment par les ministres Gervais Kacou et Hamed Bakayoko y est pour quelque chose dans l’évolution du discours de Luanda.
Charles Sanga