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International Publié le samedi 15 janvier 2011 | AFP

Sarkozy confronté aux crises d`ex-colonies en crise, sous les critiques de l`opposition

© AFP Par DR
Tunisie : le général Ben Ali cède devant la pression de la rue et quitte le pouvoir
Le vendredi 14 janvier 2011, le général Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans en Tunisie, cède face aux mouvements de rue et s`enfuit en Arabie Saoudite
Tunisie, Côte d`Ivoire, Sahel : depuis plusieurs semaines, le président Nicolas Sarkozy doit gérer une série de crises dans plusieurs des ex-colonies françaises, l`obligeant à une gestion délicate sous l`oeil critique de l`opposition.
Devant "la complexité" de la situation en Tunisie, "plus on est discret,
plus on est efficace", plaidait-on dans l`entourage du chef de l`Etat encore
vendredi soir.
C`était juste avant la révélation de la fuite de Zine El Abidine Ben Ali,
aujourd`hui réfugié en Arabie saoudite, après un mois de manifestations
réprimées dans le sang.
Dès la nouvelle connue, le président organisait la première réunion, avec
le Premier ministre, François Fillon, consacrée à ce dossier brûlant d`une
ex-colonie où résident au moins 22.000 ressortissants français (dont les
deux-tiers sont des bi-nationaux).
Jusque-là, Nicolas Sarkozy avait renoncé --du moins officiellement-- à
intervenir personnellement, laissant le porte-parole du gouvernement François
Baroin défendre la "position équilibrée" de la France, alors que le PS
dénonçait le "silence coupable" de Paris.
Le chef de l`Etat a choisi samedi de sortir de ce silence en affirmant par
un communiqué que la France apportait "un soutien déterminé" au peuple
tunisien et appelait à "des élections libres dans les meilleurs délais".
Mais pour l`opposition, ces déclarations arrivent "un peu tard", selon Noël
Mamère (Europe Ecologie-Les Verts). "La France a soutenu la dictature de Ben
Ali jusqu`au dernier moment", selon Cécile Duflot, secrétaire nationale du
même parti.
L`ex-Premier secrétaire PS, François Hollande, s`est dit une nouvelle fois
samedi "frappé par le silence de Nicolas Sarkozy" dans les heures qui ont
suivi l`annonce de la fuite de Ben Ali.
Pourtant, "toute prise de position" de M. Sarkozy "aurait immédiatement eu
pour conséquence de radicaliser la situation", a plaidé le député UMP Jacques
Myard.
"On voit aujourd`hui que les islamistes ne sont pas dans les
manifestations, qu`il y a une voie de passage vers la démocratie en Tunisie.
Mais (...) nous sommes hantés par le traumatisme des élections en Algérie (en
1992, qui avaient donné le pouvoir aux islamistes avant d`être annulées,
ndlr)", a plaidé samedi auprès de l`AFP un ministre pour expliquer la
"discrétion", observée jusque-là par Paris.
"Il faut être attentif à ce qu`on fait car si c`est pour se retrouver avec
les intégristes au pouvoir, on n`a pas gagné grand-chose", ajoute le même.
Autre argument avancé pour ne pas alimenter la colère des Tunisiens, alors
que les violences continuaient de plus belle samedi: la présence des Français
sur place, dont beaucoup d`entrepreneurs ayant partie liée avec des proches du
régime.
Avec ce même souci revendiqué de "prudence", la France, où résident
plusieurs centaines de milliers de Tunisiens, la plupart anti-Ben Ali, a
refusé la venue sur son sol de l`ex-président tunisien. "Il n`en a jamais été
question", a dit samedi M. Baroin.
Nicolas Sarkozy a également été critiqué par l`opposition pour sa gestion
de la crise en Côte d`Ivoire. Cette fois, pour être intervenu dans cet autre
dossier brûlant. "Ce n`est pas à Sarkozy de prendre des initiatives mais aux
Nations Unies et à l`Union africaine", lui avait reproché M. Hollande
Enfin, au Sahel, où deux otages Français ont été tués le 8 janvier, le chef
de l`Etat affronte également le courroux de l`opposition en raison de l`assaut
mené par des forces spéciales françaises pour tenter les libérer.
La polémique pourrait encore enfler après les affirmations d`Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi) selon lesquelles l`un des otages a été tué par des
frappes françaises.
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