Grand ballet diplomatique. La semaine qui débute aujourd’hui, s’annonce chargée et décisive pour la Côte d’Ivoire. La communauté internationale qui a pris le problème ivoirien à bras-le-corps depuis l’éclatement de la crise postélectorale, sera cette semaine, sur tous les fronts pour tenter de débloquer la crise. En début de semaine, le médiateur de l’UA, le premier ministre kenyan, Raila Odinga sera de nouveau au bord de la lagune Ebrié. Avant d’entamer cette énième médiation, M. Odinga s’est entretenu avec le Président de la CEDEAO, le nigerian Jonathan Goodluck. Certainement pour prendre les avis et propositions du président en exercice de la CEDEAO, en vue d’un départ volontaire du perdant de l’élection présidentielle. Avec cette médiation de plus, les deux organisations espèrent toujours une issue pacifique à la crise ivoirienne. Raila Odinga viendra donc dire au dictateur ivoirien de laisser le pouvoir au vainqueur de l’élection présidentielle, Alassane Ouattara. Et comme deux précautions valent mieux qu’une, ce même mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU, votera une nouvelle Résolution pour renforcer le mandant de l’ONUCI et l’effectif de la mission. Cible des jeunes patriotes du président sortant, la Mission onusienne a demandé un effectif supplémentaire de 2000 éléments et 3 hélicoptères de combats. Parallèlement à la mission africaine, les 17 et 18, les chefs d’Etat Majors de la sous région se réuniront à Bamako, au Mali pour se concerter, au cas où l’option militaire venait à être retenue. Ils débattront des questions de logistique et de coordination. La réunion des chefs d’Etat-major de la CEDEAO se tiendra quelques jours avant la conférence des chefs de l’Etat de l’UEMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). Il s’agira pour la conférence d’entériner la décision du conseil des ministres de l’Union tenue récemment en Guinée-Bissau. Toujours dans le cadre de cette vaste offensive diplomatique, neuf pays africains entament cette même semaine une tournée auprès des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Conduite par les présidents malien, Amani Tounami Touré et béninois, Yayi Boni, la mission se rendra d’abord dans les cinq pays, membres permanents du conseil. Ils expliqueront à ces pays l’importance de recourir à la « force légitime » au cas où la négociation aura montré ses limites. Toutes ces réunions et tournées rendront certainement leur verdict à la réunion du conseil de sécurité et de paix de l’UA, à Addis-Abeba, en prélude au 16ème sommet de l’organisation sur la situation en Côte d’Ivoire, en fin de mois. Comme on le constate, tout risque de s’accélérer cette semaine soit pour un règlement pacifique de la crise, soit pour une intervention militaire. Dao Maïmouna
Politique Publié le lundi 17 janvier 2011 | Le Patriote