La gestion de la crise ivoirienne qui dure depuis 2002 vient de dévoiler ses dernières intrigues, à la suite de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010.
La prise de position de la France, ancienne puissance colonisatrice de la Côte d’Ivoire, soutenue par l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique, finit par isoler la Côte d’Ivoire, en apparence lâchée par la majorité des pays africains.
On se demande pourquoi la France prend à contre-pied l’arrêt du Conseil constitutionnel ivoirien. Si pour le fonctionnaire de l’Onu “en mission’’, on peut trouver des explications, la partialité de la France laisse tout simplement perplexe.
En privilégeant le résultat proclamé pour un fonctionnaire de l’Onu, en mission de certification, la France a franchi le seuil de l’acceptable. En effet, la Commission nationale indépendante n’ayant pas pu proclamer les résultats provisoires dans les délais prescrits par les textes, quel resultat Monsieur Choi a-t-il certifié, avant de proclamer un candidat élu Président de la République de Côte d’Ivoire ? S’accrocher, comme le fait la France, à la déclaration hors délai du Président de la Cei, entouré de deux hommes armés, au Golf Hotel, montre à quel point ce pays est décidé à tordre le cou au droit. Cette ingérance maladroite des dirigeants français dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire souveraine cache mal les vrais enjeux. On est tenté de penser que les dirigeants français continuent de croire que leurs ex-colonies sont leurs propriétés privées, et qu’ils peuvent continuer d’abuser des richesses de leurs anciennes colonies pour se maintenir dans le peleton des grandes Nations du monde. La grande France des valeurs, reconnue comme telle depuis sa revolution mémorable de 1789 aurait-t-elle perdu ses répères ? Certainement ! Parce que ce pays est depuis un certain temps à la recherche de grands dirigeants !
La Côte d’Ivoire mérite-t-elle le traitement que la France veut lui faire subir ? Comment comprendre qu’elle s’acharne sur le chef d’Etat ivoirien ? Elle a pourtant eu le monopole, comme par le passé, dans des secteurs essentiels et stratégiques tels la gestion du port, de l’eau, la distribution de l’énergie électrique, et bien d’autres grands chantiers à l’image
de la construction du troisième pont, les travaux d’agrandissement du port, etc. La réalité,
c’est que la France voit venir la fin de la Françafrique mise à mal par le décès des derniers
chefs d’Etat africains inconditionnels de la France, et l’avènement d’un Laurent Gbagbo,
militant convaincu de la lutte pour la dignité des peuples noirs à la tête d’un pays qui compte
en Afrique ? Ce dernier changement indispose l’Etat français qui y voit la fin des privilèges
qu’elle s’est otroyés sans contrepartie, dans la gestion des matières premières du continent.
Les temps ont changé et les hommes aussi. Chaque génération a sa propre lecture de la vie !
Ne pas intégrer cette règle universselle, dans ses rapports avec les autres, c’est faire preuve
de cécité, ou de mépris pour la race noire. Comment les dirigeants français d’aujourd’hui,
peuvent-ils penser pouvoir agir comme leurs prédécesseurs des années d’indépendance de
l’Afrique? Attavisme notoire !
La France est le seul pays colonisateur à avoir des relations d’exploitation injuste avec ses
anciennes colonies, comme si les dirigeants français regrettaient l’octroie de l’indépendance
aux pays d’afrique. On est en droit de le croire, au regard du comportement maladroit de
l’Etat français, dans une banale affaire de contentieux d’élection dans un pays souverain,
fut–il petit.
La fébrilité qui fait perdre le Nord aux dirigeants français dans la crise ivoirienne trouverait
son explication dans la réponse à la question :
Que sera la France sans ses anciennes colonies ? Pourra-t-elle se maintenir dans le peleton
de tête des pays les plus developpés du monde, devant l’Espagne et le Portugal? Ces deux
ex-puissances colonisatrices ont le mérite de vivre sur leurs propres ressources depuis
l’indépendance de leurs colonies !
Le combat que mène le Président Gbagbo pour libérer son pays va s’étendre à toutes
les anciennes colonies françaises qui sont les seules à subir, depuis leur accession à
l’indépendance, des ponctions arbitraires de leurs matières premières par leur ancien
tuteur. Dans tous les cas, quel que soit le dénouement de la crise ivoirienne, rien ne sera
plus jamais comme avant. Avec ou sans Laurent Gbagbo, le vent de la liberté vraie soufflera
désormais sur tous les pays encore sous domination politique et surtout économique de la
France.
Un nouvel ordre est en train de s’instaurer dans les relations entre Etats. Si la France veut
demeurer un pays de référence, elle doit se donner de grands dirigeants, capables de
lui permettre d’apprendre à voler de ses propres ailes, comme l’Allemagne, l’Angleterre
et autres qui, comme elle, ont eu des colonies, et ont tourné la page coloniale pour un
partenariat dans la dignité avec leurs anciens obligés.
Autrement, tout ce que la France obtiendra, c’est qu’à force de vouloir être partout et dans
tout, ce pays, sans être le plus grand pays de la planète, continue de demeurer, celui qui a le
plus de ressortissants retenus comme otages, à travers le monde ! C’est certainement le prix
à payer si on veut jouer les premiers rôles sans en avoir l’étoffe.
Koné Opêh Martin
La prise de position de la France, ancienne puissance colonisatrice de la Côte d’Ivoire, soutenue par l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique, finit par isoler la Côte d’Ivoire, en apparence lâchée par la majorité des pays africains.
On se demande pourquoi la France prend à contre-pied l’arrêt du Conseil constitutionnel ivoirien. Si pour le fonctionnaire de l’Onu “en mission’’, on peut trouver des explications, la partialité de la France laisse tout simplement perplexe.
En privilégeant le résultat proclamé pour un fonctionnaire de l’Onu, en mission de certification, la France a franchi le seuil de l’acceptable. En effet, la Commission nationale indépendante n’ayant pas pu proclamer les résultats provisoires dans les délais prescrits par les textes, quel resultat Monsieur Choi a-t-il certifié, avant de proclamer un candidat élu Président de la République de Côte d’Ivoire ? S’accrocher, comme le fait la France, à la déclaration hors délai du Président de la Cei, entouré de deux hommes armés, au Golf Hotel, montre à quel point ce pays est décidé à tordre le cou au droit. Cette ingérance maladroite des dirigeants français dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire souveraine cache mal les vrais enjeux. On est tenté de penser que les dirigeants français continuent de croire que leurs ex-colonies sont leurs propriétés privées, et qu’ils peuvent continuer d’abuser des richesses de leurs anciennes colonies pour se maintenir dans le peleton des grandes Nations du monde. La grande France des valeurs, reconnue comme telle depuis sa revolution mémorable de 1789 aurait-t-elle perdu ses répères ? Certainement ! Parce que ce pays est depuis un certain temps à la recherche de grands dirigeants !
La Côte d’Ivoire mérite-t-elle le traitement que la France veut lui faire subir ? Comment comprendre qu’elle s’acharne sur le chef d’Etat ivoirien ? Elle a pourtant eu le monopole, comme par le passé, dans des secteurs essentiels et stratégiques tels la gestion du port, de l’eau, la distribution de l’énergie électrique, et bien d’autres grands chantiers à l’image
de la construction du troisième pont, les travaux d’agrandissement du port, etc. La réalité,
c’est que la France voit venir la fin de la Françafrique mise à mal par le décès des derniers
chefs d’Etat africains inconditionnels de la France, et l’avènement d’un Laurent Gbagbo,
militant convaincu de la lutte pour la dignité des peuples noirs à la tête d’un pays qui compte
en Afrique ? Ce dernier changement indispose l’Etat français qui y voit la fin des privilèges
qu’elle s’est otroyés sans contrepartie, dans la gestion des matières premières du continent.
Les temps ont changé et les hommes aussi. Chaque génération a sa propre lecture de la vie !
Ne pas intégrer cette règle universselle, dans ses rapports avec les autres, c’est faire preuve
de cécité, ou de mépris pour la race noire. Comment les dirigeants français d’aujourd’hui,
peuvent-ils penser pouvoir agir comme leurs prédécesseurs des années d’indépendance de
l’Afrique? Attavisme notoire !
La France est le seul pays colonisateur à avoir des relations d’exploitation injuste avec ses
anciennes colonies, comme si les dirigeants français regrettaient l’octroie de l’indépendance
aux pays d’afrique. On est en droit de le croire, au regard du comportement maladroit de
l’Etat français, dans une banale affaire de contentieux d’élection dans un pays souverain,
fut–il petit.
La fébrilité qui fait perdre le Nord aux dirigeants français dans la crise ivoirienne trouverait
son explication dans la réponse à la question :
Que sera la France sans ses anciennes colonies ? Pourra-t-elle se maintenir dans le peleton
de tête des pays les plus developpés du monde, devant l’Espagne et le Portugal? Ces deux
ex-puissances colonisatrices ont le mérite de vivre sur leurs propres ressources depuis
l’indépendance de leurs colonies !
Le combat que mène le Président Gbagbo pour libérer son pays va s’étendre à toutes
les anciennes colonies françaises qui sont les seules à subir, depuis leur accession à
l’indépendance, des ponctions arbitraires de leurs matières premières par leur ancien
tuteur. Dans tous les cas, quel que soit le dénouement de la crise ivoirienne, rien ne sera
plus jamais comme avant. Avec ou sans Laurent Gbagbo, le vent de la liberté vraie soufflera
désormais sur tous les pays encore sous domination politique et surtout économique de la
France.
Un nouvel ordre est en train de s’instaurer dans les relations entre Etats. Si la France veut
demeurer un pays de référence, elle doit se donner de grands dirigeants, capables de
lui permettre d’apprendre à voler de ses propres ailes, comme l’Allemagne, l’Angleterre
et autres qui, comme elle, ont eu des colonies, et ont tourné la page coloniale pour un
partenariat dans la dignité avec leurs anciens obligés.
Autrement, tout ce que la France obtiendra, c’est qu’à force de vouloir être partout et dans
tout, ce pays, sans être le plus grand pays de la planète, continue de demeurer, celui qui a le
plus de ressortissants retenus comme otages, à travers le monde ! C’est certainement le prix
à payer si on veut jouer les premiers rôles sans en avoir l’étoffe.
Koné Opêh Martin