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Politique Publié le mardi 18 janvier 2011 | Le Patriote

Interview / Mabri Toikeusse à propos de l’attitude de la BCEAO - “Il faut situer les responsabilités ”

Depuis Dakar où il est en mission, Albert Mabri Toikeusse, ministre du Plan et du Développement revient, dans cette interview, sur la non exécution des décisions prises par le Conseil des ministres de l’UEMOA, en ce qui concerne les comptes de la Côte d’Ivoire, par les fonctionnaires de cette institution. Aussi, exige-t-il de situer les responsabilités….
Q : Le gouvernement semble avoir du mal à faire respecter les engagements pris au sein de l’UEMOA par rapport au compte de la Côte d’Ivoire logé à la BCEAO ?
Albert Mabri Toikeusse : Comme vous pouvez le constater, je suis depuis trois jours à Dakar pour échanger avec les responsables de la BCEAO sur l’évolution des exigences assignées aux responsables …Effectivement en dehors de notre autorité, il n’y a rien d’autre qui ait été fait. L’engagement de bloquer le fonds n’a pas été respecté. Il y a toujours des mouvements sur le compte de la Côte d’Ivoire dans les livres de la BCEAO. Mais à la BCEAO on nous parle de problèmes de sécurité, mais lorsque des contacts publics sont accrédités et qu’ils demandent qu’on suspende l’accréditation, je pense que c’est le minimum à faire. Voici la situation qui se présente. J’ai eu une séance de travail avec les responsables de la BCEAO. Ils se sont engagés à nouveau à améliorer cette situation. Nous observons. Il y a des rencontres importantes la semaine prochaine. Si les choses n’évoluent pas, nous rendrons compte. Pour l’instant, l’UEMOA étant incompétente, en ce moment-là, je pense que les décisions qui doivent être prises seront prises pour que les dispositions du conseil des ministres et de la conférence des présidents soient respectées. Je crois que ces décisions-là seront prises et seront appliquées.

Q : Est-ce que vous confirmez que plus de 70 milliards de FCFA ont été décaissés des comptes du trésor à la BCEAO ?
AMT : Je pense que vous pouvez avoir des précisions sur les chiffres avec le directeur général du trésor et de la comptabilité, Adama Koné. Moi, je suis les rapports issus de la Commission de l’UEMOA basée à Ouagadougou et auprès de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Je ne veux pas me tromper de chiffres. Mais ce que je sais, c’est que le compte est mouvementé contrairement aux instructions données depuis le 23 décembre dernier.

Q : le gouvernement a nommément désigné le Gouverneur de la BCEAO, Philippe Dakoury Tabley, et le directeur national Denis N’Gbé, comme étant les responsables du fait que vous n’arrivez pas à mettre en exécution les décisions de l’UEMOA ?
AMT : Oui, mais vous savez quand le conseil des ministres décide, c’est au Gouverneur d’exécuter, de donner des instructions à ses collaborateurs qui mettent en œuvre les dispositions qui ont été prises. Le Premier ministre a totalement raison de situer les responsabilités à ce niveau. Comme je le disais, si les choses n’évoluent pas, le conseil des ministres et la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui suivra vont certainement pouvoir entendre la Côte d’Ivoire et je suis convaincu que ni le conseil des ministres ni la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement n’accepteront que les décisions prises par les organes compétentes de l’UEMOA ne soient pas exécutées par des gens qui sont réputés pour ce travail, des gens qui ne sont que de hauts fonctionnaires et qui doivent exécuter les décisions qui sont prises.

Q : Justement, qu’attendez-vous de ces prochaines réunions de l’UEMOA ? Est-ce que les décisions ne pourraient pas pousser la Côte d’Ivoire à sortir de l’organisation ?
AMT : Non ! Il est hors de question pour nous de sortir de cette organisation. Je ne crois pas que ce soit les organes compétents de l’UEMOA qui soient responsables, il s’agit de fonctionnaires qui ne respectent pas les décisions. Il faut leur demander des comptes. Il faut prendre, vis-à-vis d’eux, des mesures qui fassent que les décisions soient respectées désormais. La Côte d’Ivoire, c’est quand même 40% du poids de l’UEMOA. Depuis l’indépendance, nous nous sommes engagés sous le Président Houphouët-Boigny, à être le moteur de l’intégration sous-régionale. C’est le cas au niveau de l’UEMOA, c’est le cas au niveau du Conseil de l’Entente, c’est le cas au niveau de la CEDEAO et même de l’Union africaine, hier Organisation de l’unité africaine. Donc, la Côte d’Ivoire a un destin, la Côte d’Ivoire a un rôle. On nous respecte pour cela. Nous devons, partout, essayer de soutenir la solidarité régionale. Nous nous inscrivons résolument dans cet ordre là. Mais ceci dit, nous devons nous faire respecter. Nous devons faire en sorte que ces organisations soient des organisations respectables, parce que les décisions prises dans le cadre des rencontres des organes de ces instances sont exécutées par des gens qui sont payées pour travailler pour la communauté.
Q : Le gouvernement semble avoir du mal à faire respecter les engagements pris au sein de l’UEMOA par rapport au compte de la Côte d’Ivoire logé à la BCEAO ?
AMT: Comme vous pouvez le constater, je suis depuis trois jours à Dakar pour échanger avec les responsables de la BCEAO sur l’évolution des exigences assignées aux responsables …Effectivement en dehors de notre autorité, il n’y a rien d’autre qui ait été fait. L’engagement de bloquer le fonds n’a pas été respecté. Il y a toujours des mouvements sur le compte de la Côte d’Ivoire dans les livres de la BCEAO. Mais à la BCEAO on nous parle de problèmes de sécurité, mais lorsque des contacts publics sont accrédités et qu’ils demandent qu’on suspende l’accréditation, je pense que c’est le minimum à faire. Voici la situation qui se présente. J’ai eu une séance de travail avec les responsables de la BCEAO. Ils se sont engagés à nouveau à améliorer cette situation. Nous observons. Il y a des rencontres importantes la semaine prochaine. Si les choses n’évoluent pas, nous rendrons compte. Pour l’instant, l’UEMOA étant incompétente, en ce moment-là, je pense que les décisions qui doivent être prises seront prises pour que les dispositions du conseil des ministres et de la conférence des présidents soient respectées. Je crois que ces décisions-là seront prises et seront appliquées.

Retranscrits par Thiery Latt
(source : onuci fm)

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