La position des Etats-Unis d’Amérique sur la crise postélectorale reste intacte. C’est ADO qui est le Président élu de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, selon la responsable des Affaires de l’Afrique de l’Ouest, Mary Beth, la Communauté internationale s’attelle à faire respecter la volonté du peuple de Côte d’Ivoire.
Q : La communauté internationale s’est levée comme un seul homme pour reconnaître la victoire de Alassane Ouattara, cependant Laurent Gbagbo est toujours là.
R : Effectivement. Mais comme vous le savez, il y a beaucoup d’efforts qui sont faits pour amener l’ancien Chef de l’Etat à accepter le résultat des urnes, pour aussi faire accepter le verdict tel que certifié par les Nations Unies. L’élément clé de tout cela est que le candidat qui n’a pas gagné accepte le résultat pour permettre au nouveau gouvernement de démarrer ses fonctions.
Q : Laurent Gbagbo a avec lui l’armée, il a une partie de la population, il a les richesses du sud du pays, le cacao, le pétrole, est-ce que vous n’êtes pas allés un peu vite en besogne en lançant ces ultimatums ?
R : Je ne crois pas que ce soit aussi compliqué comme vous le dites. Il y avait un processus accepté par tous les candidats et qui impliquait la certification de l’ONU. En clair, le représentant spécial devait certifier les résultats. Maintenant, la communauté internationale insiste pour que tous les candidats acceptent les résultats.
Q : Est-ce que cela marche ?
R : Je l’espère bien. Je crois qu’il y a plusieurs options qui sont en cours. Il y a en premier lieu l’option diplomatique, les représentants de l’Union africaine et de la CEDEAO continuent de discuter. Il y a aussi les sanctions économiques. Vous savez que la semaine dernière, les Etats-Unis d’Amérique ont annoncé des sanctions économiques contre Laurent Gbagbo, son épouse et 3 de ses collaborateurs. L’Union européenne en a fait de même. Il y a d’autres sanctions qui font toujours l’objet de discussion au sein des Nations Unies. Il y a même l’option militaire qui a été évoquée par la CEDEAO. Je pense qu’il y a toujours un processus qui est en cours. Bien sûr, notre souhait est que Laurent Gbagbo accepte les résultats, parce que plus la situation traîne, plus ça se complique. Non seulement pour les deux candidats, mais pour tout le peuple ivoirien. L’élection doit conduire au bien-être du peuple, mais pas aux individus.
Q : Vous avez parlé de l’option militaire, est-ce qu’elle vous parait réaliste ?
R : Je crois qu’il n’y a aucune option qu’il faut mettre de côté. Comme je le disais tantôt, on espère bien que tout le monde acceptera le résultat des urnes. On n’a pas intérêt à aller plus loin. Mais pour l’instant, je ne vois pas l’avantage de ne pas recourir à n’importe quelle option.
Q : Vous avez parlé de sanctions économiques, est-ce que vous avez demandé, vous le département d’Etat, aux Compagnies américaines de payer leurs impôts à Alassane Ouattara, je pense aux grandes Compagnies qui traitent du café et du cacao par exemple ?
R : Nous avons des dialogues avec toutes les sociétés, qui sont d’ailleurs très conscientes de l’évolution des sanctions. Nous prenons contact avec elles. Je crois que ce ne sont pas seulement les impôts ou les revenus qui sont concernés, il y a également plusieurs volets, il y a par exemple les actions sur la BCEAO pour la gestion des comptes de l’Etat. Nous examinons quelles sont les possibilités et quelles sont les exigences, qu’est-ce qu’il faut faire.
Q : Donc, ces sociétés continuent de payer leurs impôts au gouvernement de Laurent Gbagbo ?
R : C’est une question qui est très compliquée…
Q : Pourquoi les Etats-Unis d’Amérique se sont-ils beaucoup impliqués dans cette crise ?
R : Nous sommes là avec tous nos partenaires, avec les institutions africaines, avec nos partenaires européens. C’est un sujet qui a été beaucoup discuté au sein des Nations Unies qui se sont bien engagées dans ce processus.
Ce qu’il faut dire est qu’il y a plusieurs raisons qui expliquent l’implication des Etats-Unis d’Amérique. C’est d’abord que la Côte d’Ivoire était par le passé, le moteur économique de la sous-région ouest africaine. Il y a beaucoup de pays enclavés qui dépendent du port de la Côte d’Ivoire. Il y a surtout l’implication de la communauté internationale tout au long du processus. Il fallait respecter l’engagement qui a été pris.
Q : Beaucoup de gens sont surpris des voir les Etats-Unis d’Amérique travailler avec les Français, êtes vous surpris, vous, de voir ces deux pays travailler comme ils le font et parler d’une même voix ?
R : Il faut reconnaître que nous travaillons étroitement avec tous nos partenaires européens, y compris ceux de la CEDEAO et de l’Union africaine. Il faut dire aussi que le sujet concerne tous les pays, d’autant plus que c’est la communauté internationale dans son ensemble qui est concernée par ce qui se passe en Côte d’Ivoire.
Q : On parle de la Côte d’Ivoire, un pays qui a une longue histoire avec le France et là on voit les Etats-Unis impliqués, les gens ne comprennent pas nécessairement pourquoi ?
R : Il faut aussi reconnaître l’implication de la CEDEAO et de l’Union africaine. Ce n’est pas que les Etats-Unis d’Amérique qui travaillent avec la France. La Côte d’Ivoire doit servir d’exemple en Afrique de l’Ouest et dans l’Afrique tout entière.
Q : Vous avez été une fois en poste au Mali, pour vous, est-ce que l’instabilité en Côte d’Ivoire peut affecter les autres pays de la sous-région ?
R : I y a beaucoup de pays qui ont fait des efforts énormes pour sortir de la crise, il vaut mieux que la Côte d’Ivoire reprenne sa place et ait une stabilité. Non pas seulement pour son propre développement, mais aussi pour assurer la stabilité et le développement de toute la région.
Q : Visiblement, ce n’est pas le cas aujourd’hui, on voit les deux camps campés sur leur position?
R : C’est la raison pour laquelle la communauté internationale s’implique sur le plan politique, économique, financier, etc.
Q : Est-ce la situation peut se retourner contre la communauté internationale, si à terme Laurent Gbagbo ne part pas ?
R : Non, tout ce que je peux dire est que nous faisons tous les efforts pour qu’il parte. Je reviens sur le fait que si Gbagbo ne reconnaît pas ces résultats, c’est le peuple ivoirien qui va en souffrir. L’élément clé n’est pas la personne du Président Gbagbo, mais le bien-être de la population.
Retranscrit par Thiery Latt (source France 24)
Q : La communauté internationale s’est levée comme un seul homme pour reconnaître la victoire de Alassane Ouattara, cependant Laurent Gbagbo est toujours là.
R : Effectivement. Mais comme vous le savez, il y a beaucoup d’efforts qui sont faits pour amener l’ancien Chef de l’Etat à accepter le résultat des urnes, pour aussi faire accepter le verdict tel que certifié par les Nations Unies. L’élément clé de tout cela est que le candidat qui n’a pas gagné accepte le résultat pour permettre au nouveau gouvernement de démarrer ses fonctions.
Q : Laurent Gbagbo a avec lui l’armée, il a une partie de la population, il a les richesses du sud du pays, le cacao, le pétrole, est-ce que vous n’êtes pas allés un peu vite en besogne en lançant ces ultimatums ?
R : Je ne crois pas que ce soit aussi compliqué comme vous le dites. Il y avait un processus accepté par tous les candidats et qui impliquait la certification de l’ONU. En clair, le représentant spécial devait certifier les résultats. Maintenant, la communauté internationale insiste pour que tous les candidats acceptent les résultats.
Q : Est-ce que cela marche ?
R : Je l’espère bien. Je crois qu’il y a plusieurs options qui sont en cours. Il y a en premier lieu l’option diplomatique, les représentants de l’Union africaine et de la CEDEAO continuent de discuter. Il y a aussi les sanctions économiques. Vous savez que la semaine dernière, les Etats-Unis d’Amérique ont annoncé des sanctions économiques contre Laurent Gbagbo, son épouse et 3 de ses collaborateurs. L’Union européenne en a fait de même. Il y a d’autres sanctions qui font toujours l’objet de discussion au sein des Nations Unies. Il y a même l’option militaire qui a été évoquée par la CEDEAO. Je pense qu’il y a toujours un processus qui est en cours. Bien sûr, notre souhait est que Laurent Gbagbo accepte les résultats, parce que plus la situation traîne, plus ça se complique. Non seulement pour les deux candidats, mais pour tout le peuple ivoirien. L’élection doit conduire au bien-être du peuple, mais pas aux individus.
Q : Vous avez parlé de l’option militaire, est-ce qu’elle vous parait réaliste ?
R : Je crois qu’il n’y a aucune option qu’il faut mettre de côté. Comme je le disais tantôt, on espère bien que tout le monde acceptera le résultat des urnes. On n’a pas intérêt à aller plus loin. Mais pour l’instant, je ne vois pas l’avantage de ne pas recourir à n’importe quelle option.
Q : Vous avez parlé de sanctions économiques, est-ce que vous avez demandé, vous le département d’Etat, aux Compagnies américaines de payer leurs impôts à Alassane Ouattara, je pense aux grandes Compagnies qui traitent du café et du cacao par exemple ?
R : Nous avons des dialogues avec toutes les sociétés, qui sont d’ailleurs très conscientes de l’évolution des sanctions. Nous prenons contact avec elles. Je crois que ce ne sont pas seulement les impôts ou les revenus qui sont concernés, il y a également plusieurs volets, il y a par exemple les actions sur la BCEAO pour la gestion des comptes de l’Etat. Nous examinons quelles sont les possibilités et quelles sont les exigences, qu’est-ce qu’il faut faire.
Q : Donc, ces sociétés continuent de payer leurs impôts au gouvernement de Laurent Gbagbo ?
R : C’est une question qui est très compliquée…
Q : Pourquoi les Etats-Unis d’Amérique se sont-ils beaucoup impliqués dans cette crise ?
R : Nous sommes là avec tous nos partenaires, avec les institutions africaines, avec nos partenaires européens. C’est un sujet qui a été beaucoup discuté au sein des Nations Unies qui se sont bien engagées dans ce processus.
Ce qu’il faut dire est qu’il y a plusieurs raisons qui expliquent l’implication des Etats-Unis d’Amérique. C’est d’abord que la Côte d’Ivoire était par le passé, le moteur économique de la sous-région ouest africaine. Il y a beaucoup de pays enclavés qui dépendent du port de la Côte d’Ivoire. Il y a surtout l’implication de la communauté internationale tout au long du processus. Il fallait respecter l’engagement qui a été pris.
Q : Beaucoup de gens sont surpris des voir les Etats-Unis d’Amérique travailler avec les Français, êtes vous surpris, vous, de voir ces deux pays travailler comme ils le font et parler d’une même voix ?
R : Il faut reconnaître que nous travaillons étroitement avec tous nos partenaires européens, y compris ceux de la CEDEAO et de l’Union africaine. Il faut dire aussi que le sujet concerne tous les pays, d’autant plus que c’est la communauté internationale dans son ensemble qui est concernée par ce qui se passe en Côte d’Ivoire.
Q : On parle de la Côte d’Ivoire, un pays qui a une longue histoire avec le France et là on voit les Etats-Unis impliqués, les gens ne comprennent pas nécessairement pourquoi ?
R : Il faut aussi reconnaître l’implication de la CEDEAO et de l’Union africaine. Ce n’est pas que les Etats-Unis d’Amérique qui travaillent avec la France. La Côte d’Ivoire doit servir d’exemple en Afrique de l’Ouest et dans l’Afrique tout entière.
Q : Vous avez été une fois en poste au Mali, pour vous, est-ce que l’instabilité en Côte d’Ivoire peut affecter les autres pays de la sous-région ?
R : I y a beaucoup de pays qui ont fait des efforts énormes pour sortir de la crise, il vaut mieux que la Côte d’Ivoire reprenne sa place et ait une stabilité. Non pas seulement pour son propre développement, mais aussi pour assurer la stabilité et le développement de toute la région.
Q : Visiblement, ce n’est pas le cas aujourd’hui, on voit les deux camps campés sur leur position?
R : C’est la raison pour laquelle la communauté internationale s’implique sur le plan politique, économique, financier, etc.
Q : Est-ce la situation peut se retourner contre la communauté internationale, si à terme Laurent Gbagbo ne part pas ?
R : Non, tout ce que je peux dire est que nous faisons tous les efforts pour qu’il parte. Je reviens sur le fait que si Gbagbo ne reconnaît pas ces résultats, c’est le peuple ivoirien qui va en souffrir. L’élément clé n’est pas la personne du Président Gbagbo, mais le bien-être de la population.
Retranscrit par Thiery Latt (source France 24)