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Politique Publié le mardi 18 janvier 2011 | Le Patriote

Crise postélectorale / Invité de la communauté CEDEAO et des Ivoiriens du Mali/ Touré Al Moustapha: “Si la communauté internationale échoue à faire partir Gbagbo, elle perd sa crédibilité”

© Le Patriote Par DR
Contestation du résultat des urnes: Al Moustapha, président du "Mouvement j’aime Gbagbo"
Convaincu de la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre dernier, Touré Al Moustapha est résolument engagé à faire éclater la vérité. Invité par la communauté CEDEAO du Mali et les Ivoiriens résidant dans ce pays, le président du Mouvement J’aime Gbagbo (MJG) a instruit ses hôtes sur le déroulement du processus électoral en Côte d’Ivoire. Dans une salle comble de 500 personnes de l’Hôtel Salam de Bamako le conférencier a, d’emblée, fustigé la mauvaise foi du candidat LMP qui s’obstine à confisquer le pouvoir malgré sa cinglante défaite. «Pendant la campagne électorale, j’ai fait campagne au nord du pays pour Gbagbo. J’ai sillonné Bouaké, Ferké et Korhogo. Donc, je suis bien placé pour vous dire ce qui s’est passé. Le 29 novembre déjà à 1h du matin, on savait tous au QG que notre candidat, Gbagbo Laurent avait perdu. C’est à partir de cet instant que toute la direction de campagne a commencé la mise en place d’une stratégie pour empêcher la proclamation des résultats. La victoire de Ouattara est incontestable. La coalition qui a affronté Gbagbo au second tour fait plus de 60% de l’électorat et quand les militants du PDCI suivent les mots d’ordre de leur leader, c’est normal que Gbagbo perde. Et les 54% du président Ouattara traduisent une réalité au pays. Les Ivoiriens sont fatigués de Gbagbo qui ne leur a offert que de la souffrance en dix années de pouvoir», a dit Al Moustapha devant une assistance médusée, composée également de députés et de représentants de partis politiques maliens. Et depuis cette date, a-t-il ajouté, «la Côte d’Ivoire est plongée dans un tourbillon politico-militaire». Pour lui, il ne sert à rien de s’accrocher à un pouvoir que le peuple t’a arraché, parlant de Gbagbo qu’il n’hésite pas à qualifier de dictateur. Sinon, s’est interrogé M. Touré, comment comprendre qu’on sollicite la certification de l’ONU et qu’on refuse le résultat de la certification ? Une question à laquelle il a répondu pour éclairer la lanterne l’assemblée. «C’est Gbagbo qui a sollicité le concours de l’ONU pour la certification. En le faisant, il pensait qu’il allait gagner. Mais ce qu’il semble oublier, c’est que c’est l’ONU qui lui a donné son second mandat après 2005. Là, il n’a pas parlé d’ingérence. Je trouve qu’on veut mentir au monde entier pour justifier un acte criminel. Parce que Gbagbo sait très bien qu’il a perdu et que la certification de l’ONU est au-dessus du Conseil constitutionnel», a-t-il expliqué. Avant d’inviter la communauté internationale à débarrasser la Côte d’Ivoire du despote qui trouve son plaisir dans les souffrances de son peuple. «Gbagbo n’est pas né président et il veut mourir président. C’est inadmissible. Il est la cause des souffrances des Ivoiriens. Le peuple est convaincu de sa défaite. Mais personne n’ose parler parce qu’il a recruté des mercenaires et des miliciens pour tuer tous ceux qui ne dansent pas comme lui. Les Ivoiriens vivent la peur au ventre. Et si moi-même je suis hors de mon pays, c’est parce qu’il a mis à mes trousses ses escadrons de la mort. C’est pour cela que je demande à la communauté internationale de ne pas attendre que Gbagbo tue mille ou deux mille Ivoiriens avant de prendre ses responsabilités. Si cette communauté internationale, qui s’est tant investie dans les élections, échoue à faire partir Gbagbo, elle perd sa crédibilité dans le monde entier», a-t-il averti. Pour lui, il est plus impératif pour le monde entier d’accompagner le président élu à exercer pleinement ses fonctions.
Appelé à intervenir sur les agissements de Blé Goudé, son ex-compagnon de la galaxie patriotique, Touré a indiqué ce dernier ne maitrise plus rien. Aussi a-t-il annoncé son retour prochain pour la bataille finale. «Je rentrerai bientôt pour dire à Blé qu’il n’est pas seul sur le terrain. Nous allons montrer que la majorité est avec Alassane Ouattara et que Gbagbo a la majorité des armes. Gbagbo est un dictateur et il sait comment finissent les dictateurs», a-t-l prévenu. Soulignant la noblesse de son combat, Touré Al Moustapha dit ne pas craindre pour sa vie. «Imaginez-vous qu’on tue Drogba, Alpha Blondy ou Tiken Jah parce qu’ils auraient soutenu Ouattara. Mes amis savent qu’ils ne peuvent pas me tuer parce que je suis le Drogba, le Blondy ou le Tiken de la politique. Je sais que ces gens ont le langage de la mort. S’ils me touchent, ils ne vivront pas quarante-huit heures», a-t-il menacé.
Des propos qui ont convaincu plus d’un et surtout la présidente des Ivoiriens du Mali, Mme Djénéba Fofana. Inconditionnelle de Gbagbo pour qui elle a fait campagne au Mali, elle a regretté d’avoir soutenu «un homme qui a passé tout son temps à mentir au peuple ivoirien». Aussi a-t-elle invité les Ivoiriens à reconnaître l’élection de Ouattara et à la sous-région d’aider à l’instauration de la démocratie. «Je pense que l’arrivée de Touré Al Moustapha a été un tournant décisif dans mon analyse de la situation. Il nous a permis de comprendre que Gbagbo n’est pas ce démocrate qu’il prétend être. Mais un dictateur. On devait organiser une manifestation pour saboter la réunion des chefs d’état-majors de la CEDEAO, mais ce n’est plus d’actualité. Je demande aux Ivoiriens de reconnaître Alassane Ouattara comme président. Nous devons tous contribuer à l’instauration de la démocratie dans notre pays et en Afrique», a conclu Mme Fofana. Après la capitale malienne, Touré Al Moustapha poursuit son périple de mobilisation et d’explication. Dans le courant de la semaine, il se rendra au Maroc avant de mettre le cap sur la France et les Etats-Unis.
OUATTARA Gaoussou
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