Y aura-t-il, oui ou non, attaque de la ville de San-Pedro à partir du 22 de ce mois ? Dans le langage populaire des jeunes, c'est « le son » qui envahit actuellement la ville. En clair, c est la question qui est sur toutes les lèvres. C'est le sujet à débat à la suite de l'article du quotidien Le Patriote n°3368 du jeudi 13 janvier dernier, en page 12. « …Gbagbo Laurent veut par tous les moyens, installé la chienlit dans le pays avant de céder le pouvoir… a mis sur pied, une poudrière a San-Pedro. Ainsi, la guerre civile dont parle le perdant de l'élection présidentielle, partira de San-Pedro, le 22 janvier prochain… ». Dans la ville balnéaire, cette annonce catastrophe n'est pas tombée dans des oreilles de sourds. Les populations, enveloppées d'un épais manteau de folles rumeurs, sont dans l'expectative et la spéculation. Le sujet se murmure ou se discute partout, selon l'état d'esprit de peur, de prudence, de témérité ou d'insouciance des interlocuteurs. Au marché, dans les gares routières, dans les bars et maquis, dans les lieux de rencontre et d'échanges et dans les taxis, c'est le même sujet. Un chauffeur de taxi qui a eu à commenter le sujet devant ses passagers, se souviendra encore longtemps de sa mésaventure. « Le 22 on va chauffer le coin. Ça va barder à San-Pedro. On va voir qui est qui», lança- t-il à l'attention de ses clients, me confia une source. A sa descente, l'un des passagers releva le numéro de son véhicule et alla le dénoncer à la brigade ville de la Gendarmerie. Il fut donc retrouvé le lendemain et pris manu militari pour être entendu. Au moment où nous mettions sur presse il était encore dans les geôles de la gendarmerie. Ce chauffeur aujourd'hui dans de beaux draps, à-t-il réellement u n lien avec cette attaque annoncée ? Ou bien voulait-t-il lancer un sujet à débattre entre ses clients et lui question de juste mettre un peu d'ambiance ? Etait-il indiqué d'aborder un sujet aussi délicat en ce lieu et en cette période où chacun a peur de son ombre ? Les populations de San-Pedro, malgré un calme apparent et une sérénité feinte, vivent dans l'angoisse et la fébrilité d'une imminente attaque. En attendant la fameuse date du 22 janvier, chacun retient son souffle.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)