La commune d'Abobo est la cible de toutes sortes d'exactions ces temps-ci. Cette situation devient de plus en plus intenable. Un ras-le-bol qu'exprime ici M. Yéo Klotioloma, responsable RHDP de la localité.
Le Patriote : Depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle donnant le président Alassane Ouattara vainqueur, Abobo est le théâtre d'affrontements et de diverses exactions. Aujourd'hui, quel est le bilan de toute cette situation ?
Yéo Klotioloma : Merci. Dans un premier temps, je voudrais préciser que les exactions dont Abobo est victime de la part du pouvoir de M. Laurent Gbagbo ne datent pas seulement à partir de la proclamation des résultats du second tour. Car bien avant cela, nombreux sont les militants du RHDP qui ont subi des exactions de toutes sortes à Abobo. Ces exactions ont débuté à partir du 20 novembre, jour où il y a eu le lancement de la campagne du candidat Ouattara pour le deuxième tour à Treichville. C'est à partir de cette date que les habitants d'Abobo subissent quotidiennement les exactions de la part de Laurent Gbagbo et de ses sbires. Cette situation s'est accentuée après la proclamation des résultats qui ont donné le Dr Alassane Ouattara largement vainqueur. Et comme vous le savez, chaque fois que le pouvoir de M. Gbagbo est en difficulté, c'est Abobo qui est la première des victimes. Le décompte macabre qu'on peut faire, de la date du 20 novembre à ce jour (le vendredi, ndlr), fait état d'une centaine de morts pour la seule commune d'Abobo. Il y a même des corps qui sont encore dans les rues. Et dans la soirée d'hier (le jeudi dernier, ndlr), on m'annonçait la découverte de sept (7) nouveaux corps au quartier ''Avocatier''. Des gens qui auraient été assassinés par des jeunes du LMP, appuyés par certains éléments des Forces de l'ordre.
LP : Mais dans quel état d'esprit vit aujourd'hui cette population d'Abobo ?
YK : La population se sent indignée. Elle se sent attaquée. Une situation encore aggravée par le dernier couvre-feu, qui ne concerne malheureusement qu'une partie du district d'Abidjan. Nous ne pouvons pas comprendre que la commune d'Abobo soit stigmatisée à ce point. Pour le régime de Laurent Gbagbo, Abobo est composée de personnes indésirables qu'il faut abattre à tout prix. Le couvre-feu est donc le prétexte pour mieux accomplir leurs sales besognes.
LP : Mais Gbagbo et ses hommes justifient ce couvre-feu par le fait que, selon eux, Abobo et Anyama seraient des zones d'insécurité. Qu'en pensez-vous ?
YK : Qu'est-ce qu'ils appellent insécurité ? C'est très facile de créer l'insécurité et de crier ensuite au loup. Les populations d'Abobo n'aspirent qu'à la paix. Et c'est une question de bon sens. Parce que, que gagneraient les populations d'Abobo à faire régner un climat d'insécurité ? Rien du tout. Ce sont des éléments zélés des Forces de l'ordre, à la solde de Gbagbo, qui, de façon quotidienne, harcèlent les populations dans les quartiers à travers des descentes musclées. Ecoutez, la dernière fois, nous avions cru que c'était le début de la troisième guerre mondiale, compte-tenu de l'arsenal qui a été déployé à Abobo. Des chars, des pick-up, des cargos, des armes de toutes sortes,… pour faire quoi ? Tuer des civils ? Non, les populations d'Abobo ne veulent pas mourir ainsi.
LP : Comment expliquez-vous le fait que des éléments des Forces de l'ordre soient également tués au cours de ces descentes dans les quartiers d'Abobo ?
YK : D'abord, au nom des militants RHDP et au nom des populations d'Abobo, nous tenons à présenter nos condoléances les plus attristées aux parents des victimes de toutes ces barbaries. Aussi voudrions-nous préciser que la population d'Abobo n'est pas armée. Les militants RHDP d'Abobo ne sont pas armés. Il faut que cela soit clair dans les esprits. Que ce soit des populations civiles ou des éléments des Forces de l'ordre, une mort est une mort. Et nous déplorons cela. Cependant, je comprends mal qu'on puisse nous accuser d'avoir tué des policiers. Comme tout le monde, nous avons constaté ce qui s'est passé. Ce sont eux (le pouvoir Gbagbo) qui nous ont dit que des policiers ont été tués. Nous, nous ne savions pas. Nous ne sommes pas armés. Et bien au contraire, nous sommes victimes. Maintenant, s'il se trouve qu'il y a une discordance entre eux là-bas, c'est leur problème. En tout cas, on ne peut pas imputer ces tueries aux militants RHDP ou aux populations d'Abobo. Parce que pour nous à Abobo, ce ne sont pas les Forces de l'ordre qui posent problème. Notre problème, c'est le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir qu'il a décidé de confisquer. Nous refusons la dictature de M. Gbagbo. C'est pourquoi, nous souhaitons que les exactions s'arrêtent le plus rapidement possible. Parce que nos populations sont fatiguées. Elles sont confrontées aux difficultés quotidiennes de la vie, notamment la pauvreté, la cherté des denrées, etc. Si en plus de ces problèmes auxquels elles doivent faire face, les populations doivent se cacher de jour comme de nuit, la situation devient intenable. C'est pourquoi, nous souhaitons que les exactions s'arrêtent et que la Communauté internationale, joignant ses efforts à l'opinion nationale, puisse mettre tout en œuvre pour que la situation soit définitivement réglée. Et que le président Alassane Ouattara soit rétabli dans ses droits de président de la République de Côte d'Ivoire.
Réalisée par Diawara Samou
Le Patriote : Depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle donnant le président Alassane Ouattara vainqueur, Abobo est le théâtre d'affrontements et de diverses exactions. Aujourd'hui, quel est le bilan de toute cette situation ?
Yéo Klotioloma : Merci. Dans un premier temps, je voudrais préciser que les exactions dont Abobo est victime de la part du pouvoir de M. Laurent Gbagbo ne datent pas seulement à partir de la proclamation des résultats du second tour. Car bien avant cela, nombreux sont les militants du RHDP qui ont subi des exactions de toutes sortes à Abobo. Ces exactions ont débuté à partir du 20 novembre, jour où il y a eu le lancement de la campagne du candidat Ouattara pour le deuxième tour à Treichville. C'est à partir de cette date que les habitants d'Abobo subissent quotidiennement les exactions de la part de Laurent Gbagbo et de ses sbires. Cette situation s'est accentuée après la proclamation des résultats qui ont donné le Dr Alassane Ouattara largement vainqueur. Et comme vous le savez, chaque fois que le pouvoir de M. Gbagbo est en difficulté, c'est Abobo qui est la première des victimes. Le décompte macabre qu'on peut faire, de la date du 20 novembre à ce jour (le vendredi, ndlr), fait état d'une centaine de morts pour la seule commune d'Abobo. Il y a même des corps qui sont encore dans les rues. Et dans la soirée d'hier (le jeudi dernier, ndlr), on m'annonçait la découverte de sept (7) nouveaux corps au quartier ''Avocatier''. Des gens qui auraient été assassinés par des jeunes du LMP, appuyés par certains éléments des Forces de l'ordre.
LP : Mais dans quel état d'esprit vit aujourd'hui cette population d'Abobo ?
YK : La population se sent indignée. Elle se sent attaquée. Une situation encore aggravée par le dernier couvre-feu, qui ne concerne malheureusement qu'une partie du district d'Abidjan. Nous ne pouvons pas comprendre que la commune d'Abobo soit stigmatisée à ce point. Pour le régime de Laurent Gbagbo, Abobo est composée de personnes indésirables qu'il faut abattre à tout prix. Le couvre-feu est donc le prétexte pour mieux accomplir leurs sales besognes.
LP : Mais Gbagbo et ses hommes justifient ce couvre-feu par le fait que, selon eux, Abobo et Anyama seraient des zones d'insécurité. Qu'en pensez-vous ?
YK : Qu'est-ce qu'ils appellent insécurité ? C'est très facile de créer l'insécurité et de crier ensuite au loup. Les populations d'Abobo n'aspirent qu'à la paix. Et c'est une question de bon sens. Parce que, que gagneraient les populations d'Abobo à faire régner un climat d'insécurité ? Rien du tout. Ce sont des éléments zélés des Forces de l'ordre, à la solde de Gbagbo, qui, de façon quotidienne, harcèlent les populations dans les quartiers à travers des descentes musclées. Ecoutez, la dernière fois, nous avions cru que c'était le début de la troisième guerre mondiale, compte-tenu de l'arsenal qui a été déployé à Abobo. Des chars, des pick-up, des cargos, des armes de toutes sortes,… pour faire quoi ? Tuer des civils ? Non, les populations d'Abobo ne veulent pas mourir ainsi.
LP : Comment expliquez-vous le fait que des éléments des Forces de l'ordre soient également tués au cours de ces descentes dans les quartiers d'Abobo ?
YK : D'abord, au nom des militants RHDP et au nom des populations d'Abobo, nous tenons à présenter nos condoléances les plus attristées aux parents des victimes de toutes ces barbaries. Aussi voudrions-nous préciser que la population d'Abobo n'est pas armée. Les militants RHDP d'Abobo ne sont pas armés. Il faut que cela soit clair dans les esprits. Que ce soit des populations civiles ou des éléments des Forces de l'ordre, une mort est une mort. Et nous déplorons cela. Cependant, je comprends mal qu'on puisse nous accuser d'avoir tué des policiers. Comme tout le monde, nous avons constaté ce qui s'est passé. Ce sont eux (le pouvoir Gbagbo) qui nous ont dit que des policiers ont été tués. Nous, nous ne savions pas. Nous ne sommes pas armés. Et bien au contraire, nous sommes victimes. Maintenant, s'il se trouve qu'il y a une discordance entre eux là-bas, c'est leur problème. En tout cas, on ne peut pas imputer ces tueries aux militants RHDP ou aux populations d'Abobo. Parce que pour nous à Abobo, ce ne sont pas les Forces de l'ordre qui posent problème. Notre problème, c'est le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir qu'il a décidé de confisquer. Nous refusons la dictature de M. Gbagbo. C'est pourquoi, nous souhaitons que les exactions s'arrêtent le plus rapidement possible. Parce que nos populations sont fatiguées. Elles sont confrontées aux difficultés quotidiennes de la vie, notamment la pauvreté, la cherté des denrées, etc. Si en plus de ces problèmes auxquels elles doivent faire face, les populations doivent se cacher de jour comme de nuit, la situation devient intenable. C'est pourquoi, nous souhaitons que les exactions s'arrêtent et que la Communauté internationale, joignant ses efforts à l'opinion nationale, puisse mettre tout en œuvre pour que la situation soit définitivement réglée. Et que le président Alassane Ouattara soit rétabli dans ses droits de président de la République de Côte d'Ivoire.
Réalisée par Diawara Samou