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Politique Publié le mardi 18 janvier 2011 | Le Patriote

Escadrons de la mort, charniers, affaire Kieffer, affairisme, pillage…

Tout la prédestinait à la politique. Et comme dans ce domaine, tous les coups sont permis et que la fin justifie les moyens, Simone Ehivet Gbagbo, l’une des épouses du chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo, depuis l’avènement de son parti à la magistrature suprême, en octobre 2000, est au centre de plusieurs intrigues. Mais aussi et surtout au centre de nombreux scandales. Et c’est l’hebdomadaire français, ‘’L’Express’’ dans sa parution du 20 février 2003 qui le confirme. Dans un article sous forme d’enquête publié sous le titre ‘’Simone Gbagbo, femme fatale’’, l’auteur dresse un portrait on ne peut plus exhaustif de celle qui, jusqu’au résultat de la présidentielle de novembre 2010, était encore la Première Dame de Côte d’Ivoire. Au fil des temps et de la crise, cette ancienne dirigeante de la Jeunesse étudiante catholique (JEC) se trouve souvent citée et parfois même impliquée dans de nombreux scandales juridico-politiques. Lorsqu’éclate l’ex-rébellion dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, elle fait des pieds et des mains pour que le pouvoir n’échappe pas à son époux et au clan. Des enquêtes onusiennes ainsi que de la presse internationale la présentent comme la marraine des fameux escadrons de la mort, ces tueurs sans visages qui ont tué ou fait assassiner plusieurs personnes aussi célèbres qu’anonymes. On peut citer pêle-mêle, Benoit Dakoury-Tabley, le frère aîné de Louis André Dakoury-Tabley et d’Henry Philipe Dakoury-Tabley, l’actuel Gouverneur de la BCEAO, qui, quelques jours auparavant, avait rejoint la rébellion. Il y a aussi l’homme politique Emile Téhé, le comédien Camarah Yêrêfê dit ‘’H’’, ainsi que des dizaines de militants de l’opposition. Bien sûr, la mise en cause, par l’intermédiaire de son Conseil, a porté plainte estimant que les accusations contre elle portées, n’étaient pas fondées. Soit. Seulement voilà, à peine ce débat est-il clos qu’un autre scandale éclate. C’est la fameuse disparition du journaliste franco- Canadien Guy-André Kieffer. Dans cette affaire également, le nom de l’ex-Première Dame est encore cité. Son beau-frère, Michel Légré ayant été l’une des toutes dernières personnes à avoir vu et échangé avec le journaliste dans le hall d’un grand magasin de la capitale ivoirienne. Alors que tout porte à croire que le journaliste est mort, la rivale de Nady Bamba, une autre épouse de Gbagbo, soutient le contraire. Elle est allée jusqu’à laisser entendre que ce dernier se trouverait au Ghana. Des propos qui ont fâché, à juste titre d’ailleurs, Osange Kieffer, l’épouse du journaliste et Bernard Kieffer, le frère de Guy-André. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a des nouvelles de Guy-André, toute chose qui confirme, si besoin en était encore, que celui-ci est bel et bien mort, comme le soutiennent beaucoup d’observateurs de la scène politique ivoirienne. En outre à l’actif des propos et comportements anti-démocratiques de Simone, l’on se souvient très bien des événements de décembre 2000. En effet, le 5 décembre, le RDR appelle ses militants à un grand rassemblement au stade Houphouët-Boigny. La manifestation qui n’a même pas encore débuté est réprimée dans le sang par les Forces de défense et de sécurité. De nombreuses femmes sont violées par ces ‘’hommes en treillis’’. La désolation est à son comble. L’amertume aussi. Tout le monde condamne ces actes d’une rare barbarie. Mais Simone trouve une ‘’excuse’’ aux violeurs. Selon elle, ces femmes ont eu ce qu’elles cherchaient, elles n’auraient pas dû être là. Des propos qui ont choqué et continuent encore de choquer l’opinion nationale et internationale, notamment les associations et mouvements de défense des droits des femmes. Par ailleurs, Simone reste convaincue qu’en Côte d’Ivoire, la politique se fait avec de l’argent. Pour ce faire, elle s’est bâti une fortune. Un journal suisse, Le Matin dimanche, lui attribue près de 3, 23 milliards de Francs suisses. Elle est d’ailleurs l’une des rares premières dames à se doter d’un cabinet, une sorte de ‘’gouvernement bis’’ ou parallèle qui fonctionne avec les moyens de l’Etat de Côte d’Ivoire. Avec cette fortune, elle n’hésite point à financer les activités de tous ceux qui œuvrent au maintien de son époux au pouvoir. Mais jusqu’à quand?
Yves-M. ABIET

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