Les Communicateurs citoyens bénévoles ont repris du service, après deux mois de trêve consécutive à la crise née de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle donnant Laurent Gbagbo vainqueur selon le verdict du Conseil constitutif. Pour donc relancer ses activités, la Coordination des communicateurs citoyens bénévoles pour le plébisicte du Président Laurent Gbagbo a changé de dénomination. Désormais, la structure dirigée par Eric Ané s’appelle Coordination des communicateurs citoyens bénévoles pour le rayonnement de la démocratie. C’est avec cette nouvelle dénomination qu’elle a ouvert sa conférence inaugurale, hier, à l’hôtel Novotel d’Abidjan Plateau sur un thème d’actualité : «Monnaie et souveraineté de l’Etat en Afrique : Rôle et importance de la Côte d’Ivoire au sein de l’Uemoa». En présence de nombreux spécialistes en économie, et sous la modération de George Aboké ancien Directeur général de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti), le Pr Pierre Dagbo Godé enseignant chercheur à l’Université de Cocody et Directeur du Centre pour l’innovation politique et économique en Afrique (Cipec), a instruit les journalistes nationaux et internationaux. Mais avant d’en arriver à la conférence, c’est le ministre Délégué au Budget, Koné Katinan Justin qui a ouvert les travaux. D’entrée de jeu, le membre du gouvernement Aké N’Gbo Premier ministre de Côte d’Ivoire, Koné Katinan a tenu à rassurer : «Notre premier souci, c’est de rendre les Ivoiriens heureux. Nous avons les yeux rivés sur la réunion de l’Uemoa par rapport à la crise ivoirienne». Koné Katinan a qualifié ladite crise de «surfaite» et «exagérément grossie», de laquelle la Côte d’Ivoire sortira, a-t-il déclaré. En entendant que «le Premier ministre Aké N’Gbo lui-même fasse une grande communication dans ce sens», le ministre chargé du Budget a rappelé le devoir celui de l’Etat ivoirien. «Le devoir d’un Etat, c’est de payer ses employés. Ça ne devrait pas être un problème et on ne devrait pas s’en inquiéter. Car, il n’y a pas de raison qu’on (le Président de la République Sem. Laurent Gbagbo et le gouvernement Aké N’Gbo, ndlr) n’arrive pas à le faire». Et le ministre Katinan d’appeler les Ivoiriens à la sérénité : «Soyons sereins, le chef de l’Etat est serein. Le gouvernement est serein. Il y a des questions d’ordre de la souveraineté sur lesquelles nous n’allons pas négocier». A indiqué le ministre délégué du Budget en prélude à la réunion de l’Union monétaire ouest-africaine qui se tiendra, le 22 janvier à Bamako au Mali. Pour ce qui est de la conférence du Pr Dagbo Godé, elle a été très enrichissante au vu des débats parfois passionnés. Retraçant l’historique de la monnaie et la souveraineté de l’Etat en Afrique, le spécialiste des questions économiques a indiqué que l’histoire économique démontre depuis toujours que la monnaie est d’abord un «attribut de la souveraineté et un facteur de puissance des Etats avant d’être un instrument d’intégration de ceux-ci». En Afrique a-t-il instruit, deux tendances se dégagent. Il y a d’une part les pays francophones. Ces derniers ont reconduit l’intégration monétaire coloniale avec la France, malgré leur situation d’Etats indépendants. De ce point de vue selon le conférencier, ceux-ci n’ont jamais pu au plan individuel exercer leur souveraineté monétaire, ils y ont tout simplement renoncé «au profit d’un cadre intégré de gestion monétaire». D’autre part, il y a les pays anglophones, arabophones et lusophones qui, eux, ont choisi la voie de la souveraineté monétaire. Mais, quelle que soit la voie empruntée, le Pr Dagbo arrive à la conclusion que «tous souffrent d’une dépendance du Dollar ou de l’Euro, dans leurs transactions internationales». De ce qui précède, l’éminent économiste conseille d’envisager et au plus vite, dans le cadre de la renaissance africaine, «une intégration monétaire». Soit par zone géographique et économique. Soit au niveau continental. Mais pour y parvenir, il serait bon selon le Directeur de Cipec- Afrique, de mettre en place un Fonds monétaire africain qui se chargera de la période de transition en mettant en place tous les critères de convergence des économies africaines afin d’envisager de façon globale, les questions de croissance et de développement de l’Afrique dans un contexte de mondialisation.
S. Allard
S. Allard