Ils ont décidé, depuis la crise postélectorale, de jouer à fond la carte de l'intoxication et de la diversion. Les médias d'Etat, puisqu'il s'agit bien d'eux, n'hésitent pas à servir du faux aux Ivoiriens. Dans sa parution d'hier, le quotidien gouvernemental a cru confondre l'ONUCI en rappelant ce que le patron de l'ONU, Ban Ki Moon disait de la certification, devant le Conseil de sécurité le 14 mai 2007: «Le rôle de certification des Nations Unies ne saurait se substituer aux prérogatives qui appartiennent aux institutions nationales en ce qui concerne la certification des différents aspects du processus électoral, mais il vient se greffer sur ces prérogatives», a rapporté le journal. Une belle façon de dire que le Conseil constitutionnel est dans son droit lorsque son président Yao-N'Dré a invalidé la victoire du candidat du RHDP. Ce qui veut dire que l'ONUCI, par la certification, s'est invitée dans un débat qui n'est pas le sien. Pourtant, sur cette question précise, le Premier ministre Guillaume Soro qui revendique - à juste titre d'ailleurs - son statut de ''doyen des accords'' sur la Côte d'Ivoire, a mis les points sur les ''i''. Dans une interview publiée avant-hier par les quotidiens privés de la place, le Premier ministre d'Alassane Ouattara a tenu à faire cette précision: « (…) Je suis un témoin vivant (…) Choi a donc mis en place une cellule au sein de l'ONUCI. Il est donc clair que nous étions tous d'accord que l'ONU qui est au dessus de la mêlée et de tout soupçon, devrait, par son implication, trancher la question si d'aventure, il y avait matière à contestation. Nous nous étions mis d'accord pour reconnaître celui dont la victoire serait déclarée par l'ONU. Donc l'ONU est parfaitement dans son rôle de certification». En outre, le chef du gouvernement légitime de Côte d'Ivoire a éclairé la lanterne des uns et des autres sur le non moins mesquin argument selon lequel Choi a validé les résultats avant les institutions nationales. Précision de Guillaume Soro sur cet aspect : « (…) Le représentant du secrétaire général de l'ONU devait certifier les résultats après les institutions nationales. Et c'est ce qu'il a fait. Au premier tour, il a attendu que les institutions nationales se prononcent et il a certifié. Pourquoi les gens n'ont pas crié à l'époque? Alors quand on gagne au premier tour, et qu'on est en tête, tout va bien. On applaudit l'ONU. Mais quand on perd au second tour, ils deviennent des démons. C'est de la manipulation. Que personne ne se laisse tromper par cette diversion,» a préconisé celui qui a offert à son pays, les élections les plus démocratiques de son histoire.
YMA
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