Il était tout confiant quant à sa nouvelle médiation. Mais, Raila Odinga a dû repartir, désillusionné, comme la première fois.
“Premier gaou n’est pas gaou ! C’est deuxième gaou qui est gnata ! », dit-on en Côte d’Ivoire. Et l’envoyé de l’Union africaine, Raila Odinga, l’apprend à ses dépens. En effet, il s’est, une fois de plus, laissé abuser par le président sortant, Laurent Gbagbo. Au cours d’un point-presse animé au salon d’honneur de l’aéroport international d’Abidjan, le Premier ministre kenyan a dénoncé : « Il était impératif que le blocus de l’hôtel du Golf soit levé. M. Gbagbo m’avait donné l’assurance que ce blocage serait levé hier (mardi, ndlr). Mais, il n’a pas tenu sa promesse, pour la deuxième fois en deux semaines ».
Si l’ex-chef de l’Etat n’a pas tenu parole, on ne peut pas en dire autant du président élu qui a donné des assurances au médiateur, concernant ses propositions : « Du côté de M. Ouattara, je lui avais indiqué qu’il serait nécessaire de nommer un certain nombre de proches de M. Gbagbo dans le gouvernement qu’il formerait comme président, afin que les divisions profondes du pays puissent commencer à guérir. Je lui ai aussi indiqué que dans le cas d’un règlement rapide et pacifique de la crise, il devrait fournir à M. Gbagbo des garanties quant à sa sécurité et sa liberté de choisir avec dignité ses futures options, y compris celle de continuer dans la vie politique en Côte d’Ivoire ou de s’installer dans un pays africain de son choix. M. Ouattara a confirmé que les proches de M. Gbagbo seraient nommés à 25% des postes dans son gouvernement », a-t-il ajouté.
Ce deuxième voyage en terre ivoirienne, dans le cadre de sa mission, a laissé au médiateur de l’UA un arrière-goût amer, lui qui espérait tant trouver une solution pacifique à la crise post-électorale dans ce pays. Reconnaissant l’échec de sa médiation, Raila Odinga ne s’avoue toutefois pas vaincu. « Malgré la défaite d’hier (mardi, ndlr), j’ose encore espérer qu’une résolution pacifique est à notre portée, et je suis prêt à retourner si la situation l’exige. Personne en Côte d’Ivoire ne devrait envisager une solution alternative à cette impasse électorale, qui nécessiterait des sanctions économiques et financières supplémentaires et, peut-être, l’utilisation de la force que l’Union africaine et la Cedeao ont définie comme leur dernier recours. Pour éviter cette voie, je fais appel à tous les dirigeants africains de continuer à parler d’une seule voix pour appuyer les positions de principe que les deux organisations ont adoptées », a-t-il dit.
Selon l’émissaire de l’UA, l’autre point essentiel de sa mission était de convaincre M. Gbagbo d’accepter que la question de son maintien à la présidence figure à l’ordre du jour des discussions. Mais, il reconnaît que ce ne sera pas chose aisée que de réussir une telle médiation.
Anne-Marie Eba
“Premier gaou n’est pas gaou ! C’est deuxième gaou qui est gnata ! », dit-on en Côte d’Ivoire. Et l’envoyé de l’Union africaine, Raila Odinga, l’apprend à ses dépens. En effet, il s’est, une fois de plus, laissé abuser par le président sortant, Laurent Gbagbo. Au cours d’un point-presse animé au salon d’honneur de l’aéroport international d’Abidjan, le Premier ministre kenyan a dénoncé : « Il était impératif que le blocus de l’hôtel du Golf soit levé. M. Gbagbo m’avait donné l’assurance que ce blocage serait levé hier (mardi, ndlr). Mais, il n’a pas tenu sa promesse, pour la deuxième fois en deux semaines ».
Si l’ex-chef de l’Etat n’a pas tenu parole, on ne peut pas en dire autant du président élu qui a donné des assurances au médiateur, concernant ses propositions : « Du côté de M. Ouattara, je lui avais indiqué qu’il serait nécessaire de nommer un certain nombre de proches de M. Gbagbo dans le gouvernement qu’il formerait comme président, afin que les divisions profondes du pays puissent commencer à guérir. Je lui ai aussi indiqué que dans le cas d’un règlement rapide et pacifique de la crise, il devrait fournir à M. Gbagbo des garanties quant à sa sécurité et sa liberté de choisir avec dignité ses futures options, y compris celle de continuer dans la vie politique en Côte d’Ivoire ou de s’installer dans un pays africain de son choix. M. Ouattara a confirmé que les proches de M. Gbagbo seraient nommés à 25% des postes dans son gouvernement », a-t-il ajouté.
Ce deuxième voyage en terre ivoirienne, dans le cadre de sa mission, a laissé au médiateur de l’UA un arrière-goût amer, lui qui espérait tant trouver une solution pacifique à la crise post-électorale dans ce pays. Reconnaissant l’échec de sa médiation, Raila Odinga ne s’avoue toutefois pas vaincu. « Malgré la défaite d’hier (mardi, ndlr), j’ose encore espérer qu’une résolution pacifique est à notre portée, et je suis prêt à retourner si la situation l’exige. Personne en Côte d’Ivoire ne devrait envisager une solution alternative à cette impasse électorale, qui nécessiterait des sanctions économiques et financières supplémentaires et, peut-être, l’utilisation de la force que l’Union africaine et la Cedeao ont définie comme leur dernier recours. Pour éviter cette voie, je fais appel à tous les dirigeants africains de continuer à parler d’une seule voix pour appuyer les positions de principe que les deux organisations ont adoptées », a-t-il dit.
Selon l’émissaire de l’UA, l’autre point essentiel de sa mission était de convaincre M. Gbagbo d’accepter que la question de son maintien à la présidence figure à l’ordre du jour des discussions. Mais, il reconnaît que ce ne sera pas chose aisée que de réussir une telle médiation.
Anne-Marie Eba