Les activités économiques et commerciales ont fonctionné relativement à la normale, hier, à Bouaké. L’opération ‘’pays mort’’ lancée par le directoire politique du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix était donc peu suivie. Décrivant cette situation, certains commerçants rencontrés affirment qu’ils sont conscients du mot d’ordre mais, selon eux, le problème compte tenu du fait qu’ils vivent au jour le jour, ils sont obligés d’appliquer partiellement le mot d’ordre. « Nous sommes en phase avec le Rhdp, nous soutenons Alassane Ouattara. Mais depuis la crise du 19 septembre 2002, il n’y a pratiquement pas d’activité à Bouaké. Chacun essaie de se débrouiller comme il peut, pour se prendre en charge au quotidien et nourrir sa famille », soutient Diabaté Moussa, un commerçant de friperie. Même son de cloche chez Sylla Sibri, un boutiquier exerçant au grand marché : « avant le mot d’ordre, Bouaké était déjà une ville-morte. Depuis que le pouvoir a été confisqué, nous avons pris les devants de la contestation en organisant une marche pacifique réprimée dans le sang. Par la suite, nous avons initié l’opération ‘’blocus du Sud’’ », explique-t-il cette situation. De son côté, Diabaté Mamadou, militant du Rhdp affirme que Bouaké, particulièrement frappée par la crise, essaie de relever la tête. Pour lui, c’est au Sud que le combat mérite véritablement d’être mené. Il faut noter qu’à Bouaké, c’est au niveau de l’administration publique que le mot d’ordre est véritablement suivi.
Denis Koné à Bouaké
Denis Koné à Bouaké