Odinga est venu taper à nouveau son tamtam. Pensant naïvement pouvoir danser avec Laurent Gbagbo. Mais comme la première fois, il a dansé seul. La deuxième médiation du premier ministre kényan s’est soldée par un échec cuisant. Hier, avant de quitter matinalement la capitale économique ivoirienne, le médiateur de l’Union Africaine à fait le constat de son échec. Au pavillon d’honneur de l’aéroport Félix H Boigny, Odinga gardait le masque. Sans fioritures, il déclarait à la presse que sa médiation n’a pas porté. « Je suis au regret de vous annoncer que nous n’avons pas obtenu de percée », a lancé, très froidement l’émissaire de l’UA. Selon lui, le refus du président sortant de lever le blocus du Golf hôtel et de mettre au calendrier des discussions le poste du président de la République, sont les principales causes de cet échec patent. Pourtant, le Premier ministre Kényan pensait avoir des promesses fermes du président sortant. Mais c’était mal connaitre le boulanger d’Abidjan. « Il m’avait promis la levée du blocus et pour la deuxième fois en deux semaines il n’a pas tenu parole ». Cette déception du médiateur est d’autant grande qu’il dit avoir obtenu du Président Ouattara des garanties de sécurité et de liberté à Laurent Gbagbo. Mieux, Odinga a révélé que le Président Ouattara s’était dit prêt à offrir 25% des postes de nominations aux proches de l’ancien président. Malgré toutes ces avancées, Gbagbo l’a roulé dans la farine. C’est pourquoi il a fait savoir que les attaques des partisans de Laurent Gbagbo contre les Casques bleus et les civils sont de nature à accroitre les sanctions contre lui et son régime. Toutefois, le médiateur n’a pas exclu l’usage de la force légitime pour déloger le dictateur d’Abidjan. Même s’il continue de croire en une solution pacifique pour le départ de Gbagbo Laurent, Odinga sait mieux que quiconque qu’en prenant son avion hier, la Côte d’Ivoire et Gbagbo se sont éloignés de cette voie. D’une voix emprunte d’amertume Raila Odinga a appelés les décideurs africains à s’impliquer et à parler d’une seule et même voix pour la résolution de la crise en Côte d’Ivoire et surtout pour le rétablissement de la démocratie. Car selon lui, cette année est capitale pour la démocratie en Afrique. « Il est prévu cette année 17 élections présidentielles en Afrique, et si les peuples du continent viennent à se rendre compte que leurs choix ne conduisent pas au pouvoir les dirigeants qu’ils choisissent, les élections n’auront plus de sens et ça sera la porte ouverte à l’instabilité sur tout le continent », a-t-il prévenu.
Même si le Kenyan a semblé laisser une porte d’espoir et a parlé d’un éventuel retour à Abidjan, il n’est pas sûr qu’on revoie de si tôt l’envoyé de l’UA.
Koné Lassiné
Même si le Kenyan a semblé laisser une porte d’espoir et a parlé d’un éventuel retour à Abidjan, il n’est pas sûr qu’on revoie de si tôt l’envoyé de l’UA.
Koné Lassiné
