Comme vous le savez, c’était ma seconde visite ici en tant que médiateur de l’UA pour la résolution de la crise post électorale en Côte d’Ivoire. Malgré d’intenses discussions lundi avec M. Laurent Gbagbo et le président élu, Alassane Ouattara, et jusque très tard la nuit dernière, je suis au regret de vous annoncer que nous n’avons pu faire aucune percée.
L’une des principales raisons de ma mission était de convaincre M. Gbagbo d’accepter de mettre au calendrier des discussions la nécessité de discuter son poste de président. En plus, il était impératif que le blocus sur le Golf Hôtel soit levé. M. Gbagbo m’avait donné l’assurance que le blocus serait levé hier, mais pour la seconde fois en deux semaines, il n’a pas tenu cette promesse.
Quant au camp de M. Ouattara, je lui avais indiqué la nécessité de nommer un certain nombre de proches de M. Gbagbo dans les différents cabinets qu’il formera en tant que Président de la république afin que le pays, qui est profondément divisé, puisse relever la tête. La mentalité du vainqueur qui prend tout n’a plus sa place dans la nouvelle Afrique d’unité et d’inclusion que nous essayons de construire. J’ai également indiqué à Monsieur Ouattara que dans le cadre d’une résolution rapide de cette crise, il doit fournir à M. Gbagbo des garanties solides de sécurité et de liberté pour qu’il puisse mener ses affaires, y compris politiquement en Côte d’Ivoire ou de s’installer dans le pays de son choix. Monsieur Ouattara m’a confirmé qu’il était disposé à offrir 25% des postes aux proches de M. Gbagbo.
Comme je l’ai déjà souligné, le refus d’accepter le choix des Ivoiriens exprimé à l’élection de Novembre fut un sévère coup d’arrêt dans la vague de démocratie qui déferle sur le continent. Il est prévu cette année 17 élections présidentielles en Afrique, et si les peuples du continent viennent à se rendre compte que leurs choix ne conduisent pas au pouvoir les dirigeants qu’ils choisissent, les élections n’auront plus de sens et ça sera la porte ouverte à l’instabilité sur tout le continent.
Avec les tensions et les difficultés internes liées à l’escalade des violences et de la déstabilisation, on peut dire que le temps est compté pour une issue pacifique. En plus, la fenêtre de l’amnistie se rétrécie pour se fermer davantage chaque fois que les partisans de M. Gbagbo commettent des attaques et crimes contre les casques Bleus et les civils. M. Gbagbo doit savoir que ces actes ne peuvent que conduire les pays amis de la Côte d’Ivoire à recourir à une autre série de mesure en faveur de la démocratie, de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
Malgré le revers d’hier, je reste convaincu qu’une solution pacifique à cette crise est possible. Et je suis disposé à revenir si la situation le permet. Personne en Côte d’Ivoire n’a intérêt à ce que la crise perdure dans cette voie au risque de voir les sanctions économiques et financières s’accentuer, et la possibilité pour l’UA et la CEDEAO d’user de la force en dernier ressort. Et pour éviter que cette voie soit adoptée, je demande à tous les leaders africains de continuer de parler de la même voix pour faire aboutir la principale position de deux organisations de faire partir pacifiquement M. Gbagbo.
(Texte traduit de l’anglais par KL)
L’une des principales raisons de ma mission était de convaincre M. Gbagbo d’accepter de mettre au calendrier des discussions la nécessité de discuter son poste de président. En plus, il était impératif que le blocus sur le Golf Hôtel soit levé. M. Gbagbo m’avait donné l’assurance que le blocus serait levé hier, mais pour la seconde fois en deux semaines, il n’a pas tenu cette promesse.
Quant au camp de M. Ouattara, je lui avais indiqué la nécessité de nommer un certain nombre de proches de M. Gbagbo dans les différents cabinets qu’il formera en tant que Président de la république afin que le pays, qui est profondément divisé, puisse relever la tête. La mentalité du vainqueur qui prend tout n’a plus sa place dans la nouvelle Afrique d’unité et d’inclusion que nous essayons de construire. J’ai également indiqué à Monsieur Ouattara que dans le cadre d’une résolution rapide de cette crise, il doit fournir à M. Gbagbo des garanties solides de sécurité et de liberté pour qu’il puisse mener ses affaires, y compris politiquement en Côte d’Ivoire ou de s’installer dans le pays de son choix. Monsieur Ouattara m’a confirmé qu’il était disposé à offrir 25% des postes aux proches de M. Gbagbo.
Comme je l’ai déjà souligné, le refus d’accepter le choix des Ivoiriens exprimé à l’élection de Novembre fut un sévère coup d’arrêt dans la vague de démocratie qui déferle sur le continent. Il est prévu cette année 17 élections présidentielles en Afrique, et si les peuples du continent viennent à se rendre compte que leurs choix ne conduisent pas au pouvoir les dirigeants qu’ils choisissent, les élections n’auront plus de sens et ça sera la porte ouverte à l’instabilité sur tout le continent.
Avec les tensions et les difficultés internes liées à l’escalade des violences et de la déstabilisation, on peut dire que le temps est compté pour une issue pacifique. En plus, la fenêtre de l’amnistie se rétrécie pour se fermer davantage chaque fois que les partisans de M. Gbagbo commettent des attaques et crimes contre les casques Bleus et les civils. M. Gbagbo doit savoir que ces actes ne peuvent que conduire les pays amis de la Côte d’Ivoire à recourir à une autre série de mesure en faveur de la démocratie, de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
Malgré le revers d’hier, je reste convaincu qu’une solution pacifique à cette crise est possible. Et je suis disposé à revenir si la situation le permet. Personne en Côte d’Ivoire n’a intérêt à ce que la crise perdure dans cette voie au risque de voir les sanctions économiques et financières s’accentuer, et la possibilité pour l’UA et la CEDEAO d’user de la force en dernier ressort. Et pour éviter que cette voie soit adoptée, je demande à tous les leaders africains de continuer de parler de la même voix pour faire aboutir la principale position de deux organisations de faire partir pacifiquement M. Gbagbo.
(Texte traduit de l’anglais par KL)