Le Premier ministre kenyan qui devait conduire une mission de médiation dans la crise ivoirienne a précipitamment quitté la capitale abidjanaise sans livrer les conclusions de ces premières consultations.
Euphorique à sa sortie d’audience avec le Président de la République, Laurent Gbagbo, le lundi dernier, en fin d’après-midi, le Premier ministre kenyan mandaté par l’Union africain pour conduire la médiation dans la crise ivoirienne est rentré à Abuja, hier, au petit matin. Ecourtant son séjour dans la capitale ivoirienne, pourtant annoncé pour durer plusieurs jours, par une déclaration dans laquelle il a récité, sans respirer, la leçon Sarkozy. «Les portes pour une amnistie continueront de se refermer si les partisans de monsieur Gbagbo continuent de commettre des crimes contre les civils et les éléments des Forces onusiennes.
Monsieur Gbagbo doit savoir que ses activités peuvent amener les amis de la Côte d’Ivoire à user de diverses mesures en vue de soutenir la démocratie, la sécurité et la stabilité dans le pays», a lancé Raila Odinga, au pied de l’avion devant le conduire à Abuja, après avoir quitté son hôtel à pas de loup. Douchant ainsi les espoirs d’une sortie de crise par les négociations comme le préconise une bonne partie de la communauté internationale.
Cette attitude, pour le moins lâche de l’émissaire de l’organisation panafricaine a suscité la réaction d’Alcide Djédjé Ilahiri, ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire. «Le Président Gbagbo attendait le Premier ministre, Raila Odinga mardi à 16h, après sa sortie d’audience avec Ouattara. Quand on a pris contact avec lui, il a dit qu’il était en réunion. On est donc surpris par ce départ subit et cette déclaration», a indiqué le chef de la diplomatie ivoirienne au cours d’une conférence animée dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères avant d’ajouter : «le gouvernement ivoirien considère que Odinga a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d’Ivoire».
Le gouvernement ivoirien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, récuse donc le Premier ministre kenyan qui, selon Alcide Djédjé se comporte désormais comme un acteur de la crise ivoirienne. En tout cas, l’attitude du médiateur est curieuse. Il n’a pas fait cas de son audience avec Ouattara. Aucun journaliste n’a d’ailleurs été autorisé à couvrir cette rencontre. Mieux, l’émissaire de Jean Ping s’est contenté d’évoquer le blocus devant l’Hôtel du Golf comme la principale raison du blocage de la médiation. Alors que la veille, à sa sortie d’audience avec le chef de l’Etat ivoirien, il avait parlé de «progrès» sur des points. Promettant, par ailleurs, de créer les conditions d’une négociation une fois qu’il aura rencontré Ouattara.
On comprend donc mal qu’il achève sa visite aussi précipitamment par une déclaration teintée d’impertinence à l’égard du gouvernement ivoirien contenant des menaces à peine voilées. Un autre coup de fil de l’Elysée aurait-il eu raison des bonnes intentions du médiateur de l’organisation panafricaine ? Pour afficher sa détermination ce dernier a d’ailleurs, paradoxalement décidé de se mettre en mission pour briser le cercle de soutien du Président ivoirien. En tout cas, Odinga vient de donner raison à certains chefs d’Etat qui avaient vu sa désignation par l’Ua d’un mauvais œil.
Emmanuel Fofana
Euphorique à sa sortie d’audience avec le Président de la République, Laurent Gbagbo, le lundi dernier, en fin d’après-midi, le Premier ministre kenyan mandaté par l’Union africain pour conduire la médiation dans la crise ivoirienne est rentré à Abuja, hier, au petit matin. Ecourtant son séjour dans la capitale ivoirienne, pourtant annoncé pour durer plusieurs jours, par une déclaration dans laquelle il a récité, sans respirer, la leçon Sarkozy. «Les portes pour une amnistie continueront de se refermer si les partisans de monsieur Gbagbo continuent de commettre des crimes contre les civils et les éléments des Forces onusiennes.
Monsieur Gbagbo doit savoir que ses activités peuvent amener les amis de la Côte d’Ivoire à user de diverses mesures en vue de soutenir la démocratie, la sécurité et la stabilité dans le pays», a lancé Raila Odinga, au pied de l’avion devant le conduire à Abuja, après avoir quitté son hôtel à pas de loup. Douchant ainsi les espoirs d’une sortie de crise par les négociations comme le préconise une bonne partie de la communauté internationale.
Cette attitude, pour le moins lâche de l’émissaire de l’organisation panafricaine a suscité la réaction d’Alcide Djédjé Ilahiri, ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire. «Le Président Gbagbo attendait le Premier ministre, Raila Odinga mardi à 16h, après sa sortie d’audience avec Ouattara. Quand on a pris contact avec lui, il a dit qu’il était en réunion. On est donc surpris par ce départ subit et cette déclaration», a indiqué le chef de la diplomatie ivoirienne au cours d’une conférence animée dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères avant d’ajouter : «le gouvernement ivoirien considère que Odinga a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d’Ivoire».
Le gouvernement ivoirien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, récuse donc le Premier ministre kenyan qui, selon Alcide Djédjé se comporte désormais comme un acteur de la crise ivoirienne. En tout cas, l’attitude du médiateur est curieuse. Il n’a pas fait cas de son audience avec Ouattara. Aucun journaliste n’a d’ailleurs été autorisé à couvrir cette rencontre. Mieux, l’émissaire de Jean Ping s’est contenté d’évoquer le blocus devant l’Hôtel du Golf comme la principale raison du blocage de la médiation. Alors que la veille, à sa sortie d’audience avec le chef de l’Etat ivoirien, il avait parlé de «progrès» sur des points. Promettant, par ailleurs, de créer les conditions d’une négociation une fois qu’il aura rencontré Ouattara.
On comprend donc mal qu’il achève sa visite aussi précipitamment par une déclaration teintée d’impertinence à l’égard du gouvernement ivoirien contenant des menaces à peine voilées. Un autre coup de fil de l’Elysée aurait-il eu raison des bonnes intentions du médiateur de l’organisation panafricaine ? Pour afficher sa détermination ce dernier a d’ailleurs, paradoxalement décidé de se mettre en mission pour briser le cercle de soutien du Président ivoirien. En tout cas, Odinga vient de donner raison à certains chefs d’Etat qui avaient vu sa désignation par l’Ua d’un mauvais œil.
Emmanuel Fofana
