Le gouvernement ivoirien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé, a récusé hier le Premier ministre kényan Raïla Odinga, désigné par l’Union africaine (UA)) pour conduire la médiation dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. C’était au cours d’une conférence de presse tenue à son cabinet au Plateau.
«Nous récusons le Premier ministre kényan, médiateur de l’Union africaine dans la crise postélectorale que notre pays traverse pour sa prise de position flagrante en faveur d’Alassane Ouattara. Cependant nous restons ouverts aux discussions, qu’elles viennent de l’Union africaine ou d’ailleurs, de la part de bonnes volontés». Le ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire, M. Alcide Djédjé, a ainsi clairement affiché, hier, la volonté du président Gbagbo
et de son gouvernement dirigé par le professeur Aké N’Gbo de ne plus accepter le Premier ministre kényan désigné par l’UA pour conduire la médiation dans la crise postélectorale que vit la Côte d’Ivoire. Il l’a signifié au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée à son cabinet et dont l’ordre du jour portait justement sur le compte rendu de la visite de celui qu’on peut d’ores et déjà qualifier d’ex-médiateur.
Cette conférence de presse faisait suite à la déclaration fracassante que le Premier ministre kényan a faite peu avant son départ d’Abidjan, hier matin à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët. Dans cette déclaration surprenante, après avoir écourté de façon tout aussi surprenante son séjour qui était prévue pour une semaine, l’ex-médiateur de l’UA disait avoir demandé à M. Alassane Ouattara, d’une part de «nommer certains des alliés de M. Gbagbo dans le
gouvernement qu’il formerait en tant que président» et d’autre part, de lui offrir «des garanties de sécurité et de liberté dans l’exercice des ses activités futures, y compris l’option de continuer de faire la politique en Côte d’Ivoire ou de s’établir dans un pays de son choix».
Rétablissant la vérité des faits relatifs à cette mission de l’UA, le ministre Alcide Djédjé a rappelé que Raïla Odinga a été reçu par le président de la République Laurent Gbagbo le lundi 17 janvier en fin d’après-midi. Au cours de cette rencontre, le Premier ministre kényan a demandé, selon le ministre ivoirien des Affaires étrangères, au président Gbagbo de lever le «blocus» du Golf Hôtel afin de permettre la discussion avec Alassane Ouattara. A ce sujet, explique le ministre Alcide Djédjé, le président Gbagbo a indiqué au Kénayan qu’il a adressé un courrier au président
de l’Union Africaine dans lequel il a expliqué que le maintien du blocus s’explique par la présence de 300 à 400 soldats rebelles à l’intérieur du Golf Hôtel avec des armes lourdes qui ont servi à l’attaque durant les manifestations du jeudi 16 décembre 2010. Et que face à cette situation, il a fallu prendre un minimum de mesures de sécurité pour protéger les personnalités qui résident ou travaillent dans la zone. En tout état de cause, a indiqué le ministre Alcide Djédjé, le président a suggéré que les Forces de défense et de sécurité aient une rencontre avec les soldats rebelles
pour voir les modalités de la levée du blocus du Golf Hôtel. Enfin, selon le ministre des Affaires étrangères, le président Gbagbo a demandé à l’ex-médiateur d’être son interprète auprès de Ouattara pour que soit mis fin aux violences organisées dans le cadre de l’opération «Ville morte».
En se rendant chez Alassane Ouattara, le Premier ministre kényan avait promis de revoir le président Gbagbo, le lendemain mardi à 16 heures. Mardi, le président Gbagbo attendait de revoir l’ex-médiateur quand il a été surpris d’apprendre, de la part du représentant permanent de l’UA, que Raïla Odinga a décidé de partir d’Abidjan, dès hier mercredi à 7h30. Et pourtant, indique le chef de la diplomatie ivoirienne, la note officielle annonçait sa visite pour une semaine.
Pour le ministre Alcide Djédjé, le fait que le premier ministre Raïla Ondinga insiste sur la levée du blocus du Golf Hôtel, qui n’est en réalité qu’un point subsidiaire et qui n’a rien à avoir avec les questions de fond, montre que la volonté du l’ex-médiateur n’est pas le règlement de la crise, mais pour donner un coup de pousse au coup d’Etat électoral de la France. Un coup d’Etat électoral qui a pourtant échoué, insiste le ministre, Alcide Djédjé. Le mi-nistre des Affaires étrangères de la
République de Côte d’Ivoire estime même que la levée du blocus du Golf Hôtel est un stratagème pour attaquer la ville d’Abidjan à partir de cet hôtel. Pour lui, Alassane Ouattara et les siens ne sont pas intéressés par les discussions. Ils n’ont, estime-t-il, que la guerre dans la tête. Et le ministre d’indiquer que les bruits de bottes qui sont entendus de Bouaké sont révélateurs de ce qu’une attaque se prépare contre la Côte d’Ivoiren
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
«Nous récusons le Premier ministre kényan, médiateur de l’Union africaine dans la crise postélectorale que notre pays traverse pour sa prise de position flagrante en faveur d’Alassane Ouattara. Cependant nous restons ouverts aux discussions, qu’elles viennent de l’Union africaine ou d’ailleurs, de la part de bonnes volontés». Le ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire, M. Alcide Djédjé, a ainsi clairement affiché, hier, la volonté du président Gbagbo
et de son gouvernement dirigé par le professeur Aké N’Gbo de ne plus accepter le Premier ministre kényan désigné par l’UA pour conduire la médiation dans la crise postélectorale que vit la Côte d’Ivoire. Il l’a signifié au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée à son cabinet et dont l’ordre du jour portait justement sur le compte rendu de la visite de celui qu’on peut d’ores et déjà qualifier d’ex-médiateur.
Cette conférence de presse faisait suite à la déclaration fracassante que le Premier ministre kényan a faite peu avant son départ d’Abidjan, hier matin à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët. Dans cette déclaration surprenante, après avoir écourté de façon tout aussi surprenante son séjour qui était prévue pour une semaine, l’ex-médiateur de l’UA disait avoir demandé à M. Alassane Ouattara, d’une part de «nommer certains des alliés de M. Gbagbo dans le
gouvernement qu’il formerait en tant que président» et d’autre part, de lui offrir «des garanties de sécurité et de liberté dans l’exercice des ses activités futures, y compris l’option de continuer de faire la politique en Côte d’Ivoire ou de s’établir dans un pays de son choix».
Rétablissant la vérité des faits relatifs à cette mission de l’UA, le ministre Alcide Djédjé a rappelé que Raïla Odinga a été reçu par le président de la République Laurent Gbagbo le lundi 17 janvier en fin d’après-midi. Au cours de cette rencontre, le Premier ministre kényan a demandé, selon le ministre ivoirien des Affaires étrangères, au président Gbagbo de lever le «blocus» du Golf Hôtel afin de permettre la discussion avec Alassane Ouattara. A ce sujet, explique le ministre Alcide Djédjé, le président Gbagbo a indiqué au Kénayan qu’il a adressé un courrier au président
de l’Union Africaine dans lequel il a expliqué que le maintien du blocus s’explique par la présence de 300 à 400 soldats rebelles à l’intérieur du Golf Hôtel avec des armes lourdes qui ont servi à l’attaque durant les manifestations du jeudi 16 décembre 2010. Et que face à cette situation, il a fallu prendre un minimum de mesures de sécurité pour protéger les personnalités qui résident ou travaillent dans la zone. En tout état de cause, a indiqué le ministre Alcide Djédjé, le président a suggéré que les Forces de défense et de sécurité aient une rencontre avec les soldats rebelles
pour voir les modalités de la levée du blocus du Golf Hôtel. Enfin, selon le ministre des Affaires étrangères, le président Gbagbo a demandé à l’ex-médiateur d’être son interprète auprès de Ouattara pour que soit mis fin aux violences organisées dans le cadre de l’opération «Ville morte».
En se rendant chez Alassane Ouattara, le Premier ministre kényan avait promis de revoir le président Gbagbo, le lendemain mardi à 16 heures. Mardi, le président Gbagbo attendait de revoir l’ex-médiateur quand il a été surpris d’apprendre, de la part du représentant permanent de l’UA, que Raïla Odinga a décidé de partir d’Abidjan, dès hier mercredi à 7h30. Et pourtant, indique le chef de la diplomatie ivoirienne, la note officielle annonçait sa visite pour une semaine.
Pour le ministre Alcide Djédjé, le fait que le premier ministre Raïla Ondinga insiste sur la levée du blocus du Golf Hôtel, qui n’est en réalité qu’un point subsidiaire et qui n’a rien à avoir avec les questions de fond, montre que la volonté du l’ex-médiateur n’est pas le règlement de la crise, mais pour donner un coup de pousse au coup d’Etat électoral de la France. Un coup d’Etat électoral qui a pourtant échoué, insiste le ministre, Alcide Djédjé. Le mi-nistre des Affaires étrangères de la
République de Côte d’Ivoire estime même que la levée du blocus du Golf Hôtel est un stratagème pour attaquer la ville d’Abidjan à partir de cet hôtel. Pour lui, Alassane Ouattara et les siens ne sont pas intéressés par les discussions. Ils n’ont, estime-t-il, que la guerre dans la tête. Et le ministre d’indiquer que les bruits de bottes qui sont entendus de Bouaké sont révélateurs de ce qu’une attaque se prépare contre la Côte d’Ivoiren
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr