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Politique Publié le jeudi 20 janvier 2011 | Notre Voie

Marcel Gossio (DG du Port d’Abidjan) : “La Côte d’Ivoire ne sera pas à genoux”

© Notre Voie
Marcel Gossio, DG du Port d`Abidjan
Notre Voie : Nous venons de visiter le port et nous avons constaté qu’il n’y a pas de rupture d’activités contrairement à ce qui se raconte. Quel commentaire faites-vous ?

Marcel Gossio : Quand on crée un port, c’est pour son économie d’abord et nous pouvons le faire marcher avec notre propre consommation. Aujourd’hui, il se trouve qu’à cause des conventions internationales, nous sommes obligés d’aider les pays de l’hinterland. On envoie au Burkina Faso et au Mali, 1,5 million de tonnes de marchandises. Les matières arrivent au port et les usines les transforment sur place avant de les envoyer à l’hinterland. Nos usines travaillent aussi pour alimenter les marchés de l’UEMOA. Au niveau économique, tout dépend de nous et de notre port.
Ce ne sont pas eux qui font le port comme on veut le faire croire. Les gens racontent que les Maliens ne passent plus par le port d’Abidjan, donc le port va tomber.

Non, il y a d’abord notre consommation nationale. Il y a les fondamentaux de notre économie et puis il y a le savoir-faire des opérateurs du port d’Abidjan. Le terminal à conteneurs par exemple répond aux standards internationaux et est comparable aux terminaux des ports des pays les plus évolués en débarquement et en chargement.

Nous réalisons 25 à 30 mouvements ou cadences par heure et par portique. Nous avons quatre portiques, alors vous comprenez qu’on va vite. C’est pourquoi Maersk Line dit que le port d’Abidjan est le plus performant d’Afrique. On n’attend pas longtemps au port d’Abidjan. Les autres ports de la sous-région sont petits par rapport à celui d’Abidjan. Un navire qui attend dépense environ 25 millions par jour.

Ils ont donc intérêt à vite charger ou décharger. Nous avons les infrastructures et le matériel nécessaire pour le faire dans le temps.


N.V : Pouvez-vous nous dire le niveau du trafic actuel du port ?

M.G : Au niveau du trafic général, à fin octobre, nous étions à une hausse de 4,9% et en fin décembre 7,54%. Il ya donc une augmentation.


N.V : Quel commentaire faites-vous des sanctions de l’U.E contre les ports ivoiriens,
notamment celui d’Abidjan ?

M.G : Moi, je l’ai vu comme tout le monde dans la presse. Je ne sais pas sur quoi l’UE se fonde pour sanctionner le PAA et je ne connais pas bien le contenu de cette sanction. Mais je crois que ce sont des décisions idiotes et irresponsables. Qu’est-ce que le port a à avoir dans les questions d’élection de quelqu’un qui dit qu’il est élu alors qu’il ne l’est pas ? Mais s’ils prennent des sanctions contre le port d’Abidjan c’est pour geler ses comptes qui se trouvent être dans leurs pays. Mais ces comptes, c’est pour payer les entreprises européennes. Je ne les payerai pas et puis c’est
tout. Mais ça ne sera pas de mon fait. C’est leurs gouvernants qui ne veulent pas qu’on les paye. Et puis j’arrêterais de travailler avec les fournisseurs européens.

Nous irons ailleurs et suivez mon regard. La France et l’Europe ne font pas le monde. Il faut que notre pays vive et il va vivre. Il faut aussi dire que les amis de Sarkozy qui sont à l’hôtel du Golf sont ceux-là qui ont combattu le fait qu’on attribue les entreprises aux français : Ouattara, Bédié et leur porte-parole Achi Patrick. Le G7 qui a donné naissance au RHDP, se plaignait de la mainmise de la France sur l’économie ivoirienne. C’est pour vous dire que la position de Sarkozy n’est pas pour défendre les intérêts français, mais pour protéger ses petits copains qui sont au Golf
Hôtel, les mettre au pouvoir afin de se partager la cagnotte. Nous allons résister et la
Côte d’Ivoire ne sera pas à genoux.


N.V : Alors quelles sont les perspectives actuelles du port ? Les pays de l’hinterland doivent-ils craindre pour leurs économies ?

M.G : Pour l’instant, notre objectif, c’est d’entretenir l’existant et d’étendre le port à l’Île Boulay. On a fait 24 millions de tonnes de marchandises en 2009, avec toutes ces perturbations qu’on a connues en 2010, nous allons tourner autour de 24 à 25 millions de tonnes. Concernant les pays de l’hinterland, il n’y a pas à s’inquiéter. Le port d’Abidjan est leur port et je leur ai construit 4 magasins. Notre problème, ce sont les rebelles de Ouattara qui sont sur la route.


N.V : M. Bolloré, homme d’affaires français et l’un des grands partenaires du port en termes d’investissement, est resté dans un mutisme depuis le début de cette crise. Quelle est votre appréciation de ce manque de réaction?

M.G : M. Bolloré est un homme d’affaires, ce n’est pas un va-t-en guerre comme Alliot Marie ou Sarkozy. Il ne faut pas mélanger les affaires et la politique. Je lui ai donné des informations sur cette crise, car il peut être interrogé dessus. Donc je lui ai donné de la documentation sur cette crise.

Djè Abel
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