Avec toute la bonne fois du monde, le premier ministre du kénya s’est retrouvé dans la crise ivoirienne. Raïla Odinga, envoyé de l’Union africaine, était en début de semaine à Abidjan. Cette fois ci, il est venu seul. Lors de son premier séjour il ya de cela quelques jours, celui qui a été floué lors d’élection libres dans son pays par le sortant Mwaï Kibaki, avait conduit la médiation aux côtés des émissaires de la CEDEAO. C’est un Raïla amer et déçu que les ivoiriens ont vu sortir d’Abidjan hier au petit matin. Il a abrégé sa mission initialement prévue pour durer une semaine. A l’aéroport, en face des journalistes, l’envoyé spécial du président de la commission de l’Union africaine a exprimé tout son désappointement. Et pour cause. Lors de son premier passage, .Laurent Gbagbo jouant les charmeurs s’était montré disposé au dialogue. Il a feint l’homme ouvert et disposé à trouver une issue à la crise post électorale de façon pacifique. Allant jusqu’à accepter un dialogue avec le président élu Alassane Ouattara. Fort de ces dispositions surprenantes de la part d’un homme que tous les autres décrivaient comme roublard, peu crédible et sans parole, le premier ministre du Kényan croyait à une réelle brèche pour des pourparlers sérieux. A son départ, à l’issue e la première médiation, il était certain d’avoir arraché quelque chose au putschiste du Plateau qui lui a promis la levée du blocus de l’hôtel du Golf. A son retour en Côte d’ivoire le lundi dernier, Odinga est stupéfait de voir les armes de Gbagbo toujours pointées contre le réceptif qui abritant le président élu et son gouvernement. Il interpelle Gbagbo. Ce dernier promet de lever le camp ce jour même. Le mardi, le blocus est toujours là. Sur le fond des discussions, Gbagbo se bouche les oreilles quand son hôte parle de son départ et des garanties et immunités que la communauté internationale pourra lui accorder. Devant la levure qui montait sans cesse, Odinga a compris. Il venait de gouter à la farine du boulanger.
D. Al Seni
D. Al Seni
