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Politique Publié le samedi 22 janvier 2011 | Nord-Sud

Elections, médiations… : Gbagbo, éternel mauvais perdant ?

© Nord-Sud Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances
Après la présidentielle dont le Front populaire ivoirien (Fpi) conteste les résultats, ce sont à présent les médiateurs dans la crise ivoirienne qui sont désormais dans le collimateur de M. Gbagbo et de ses partisans. Et, le dernier à essuyer le courroux des frontistes, est le Premier ministre, Raila Odinga, désigné par l`Union africaine, pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise post-électorale. Son inflexibilité à se laisser “corrompre`` par l`ancien régime a amené ses pontes à récuser le médiateur de l`Union africaine. « Nous récusons le Premier ministre kényan, médiateur de l`Union africaine dans la crise post-électorale que notre pays traverse pour sa prise de position flagrante en faveur d`Alassane Ouattara », avait annoncé, mardi dernier, Alcide Djédjé, un proche de Laurent Gbagbo, après le départ de M. Odinga de la Côte d`Ivoire. Son discours sera repris, hier, par Gnamien Yao qui aurait voulu que Raila Odinga amène le nouveau président, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, à se rencontrer. S`agissant du parti pris dont est accusé le médiateur, il porte sur un engagement ferme pris par Laurent Gbagbo de lever le blocus du Golf hôtel, le 3 janvier dernier, lors de la première mission du Premier ministre kényan en Côte d`Ivoire.

Revenu pour la seconde fois, Raila Odinga a fait du respect de cet engagement non-respecté, un préalable aux discussions. C`est un niet cinglant que lui opposent Laurent Gbagbo, son gouvernement et Bruno Dogbo Blé, le commandant de la garde républicaine. Face à ce blocage, le médiateur a tiré les conclusions qu`il n`irait pas loin avec le camp de Laurent Gbagbo visiblement fermé aux discussions, en mettant fin à ce deuxième round de sa mission de bons offices. Il n`en fallait pas plus pour susciter le courroux des ``Refondateurs`` qui ont d`abord tenté de convaincre M. Odinga, à l`aéroport, de renoncer à partir. C`est un niet poli qu`il oppose à son tour à ses interlocuteurs. Mieux, il met sur la place publique, les autres entraves faites par l`ancien régime.

Toute chose qui a amené Alcide Djédjé à sortir de ses gonds pour récuser Raila Odinga de l`UA et demander un autre médiateur. « Nous restons ouverts aux discussions, qu`elles viennent de l`Union africaine ou d`ailleurs, de la part de bonnes volontés », a laissé entre l`ancien ambassadeur de la Côte d`Ivoire près les Nations Unies. Réaction de mauvais perdant car, de bons amis de M. Gbagbo, notamment le Sud-africain Thabo M`Béki, le Béninois Thomas Boni Yayi et le Cap-Verdien, Pedro Pires ont tenté de dénouer la crise sans succès. Ils ont buté contre les mêmes intransigeances du Fpi. Après eux, est venu Olusegun Obasanjo qui n`a rien obtenu de concret de Laurent Gbagbo qui veut visiblement avoir raison sur tout le monde. La communauté internationale qui a compris son manège, ferait mieux de changer de fusil d`épaule, faute de quoi, elle devra s`apprêter à aller compter d`autres victimes dans d`autres pays où doivent avoir lieu des élections cette année. Et, dans cette optique, l`homme fort de Bangui laisse déjà apparaître des signes qu`il emboîtera le pas à Laurent Gbagbo.

Marc Dossa
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