Alassane Ouattara, seul président ivoirien reconnu par la communauté internationale, a ordonné lundi l`arrêt pour un mois des exportations de cacao dont le pays est 1er producteur mondial, et de café, espérant étrangler financièrement Gbagbo pour qu`il lui cède le pouvoir.
Le gouvernement Ouattara "informe les opérateurs économiques de l`arrêt
immédiat de toute exportation de café et de cacao à compter du lundi 24
janvier 2011 et ce jusqu`au 23 février 2011", a annoncé dans un communiqué le
Premier ministre Guillaume Soro.
Les contrevenants "seront considérés comme finançant les activités de
l`administration illégitime de Monsieur Laurent Gbagbo et s`exposent à des
sanctions internationales, sans préjudice des poursuites pénales des
juridictions nationales", a menacé M. Soro.
Le cacao et le café --dont la Côte d`Ivoire est 12e producteur mondial
représentent 40% des recettes d`exportations du pays et environ 20% de son PIB.
Cette annonce a eu un effet immédiat sur les cours du cacao qui se sont
envolés lundi sur les marchés de Londres et New York, avec un bond de 6% dans
les premiers échanges.
Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, a affirmé à l`AFP
que la mesure "n`aura aucun effet sur le terrain".
Son collègue ministre du Budget, Justin Katinan Kone, a dénoncé lors d`un
point presse "une affaire purement commerciale" en accusant, sans le nommer,
"un exportateur très proche de M. Ouattara" d`avoir "bénéficié de l`embellie
des cours (...) pour pouvoir faire des grosses affaires".
"Toutes les dispositions ont été prises pour que les exportateurs puissent
vendre tranquillement leurs produits", a-t-il assuré.
Selon Gilles Yabi, directeur de projet sur l`Afrique de l`Ouest à l`ONG
International Crisis Group (ICG), "si quelques opérateurs hésitent et
appliquent ce mot d`ordre, ce sera déjà quelques millions (de francs CFA) en
moins pour Gbagbo, et c`est l`objectif du camp Ouattara".
Les Etats-Unis ont soutenu l`arrêt des exportations, qui "fait partie de
notre stratégie pour priver de ressources" M. Gbagbo, a déclaré le
porte-parole de la diplomatie américaine Philip Crowley, accusant le président
sortant d`utiliser les ressources économiques ivoiriennes afin "d`acheter le
soutien de l`armée et des acteurs politiques".
La décision de M. Ouattara illustre un peu plus la grave crise dans
laquelle la Côte d`Ivoire est plongée depuis la présidentielle du 28 novembre.
MM. Ouattara et Gbagbo s`estiment chacun président légitime et ont formé
chacun un gouvernement. Le premier a été reconnu par la quasi-totalité de la
communauté internationale qui presse en vain le second de quitter le pouvoir.
Après l`échec de plusieurs médiations africaines et avant une hypothétique
action militaire brandie par l`Afrique de l`Ouest, lui couper les vivres est
l`autre stratégie pronée par M. Ouattara et ses soutiens extérieurs pour
pousser Laurent Gbagbo vers la sortie.
Samedi, le camp Ouattara avait marqué un point politico-économique avec le
départ du gouverneur ivoirien de la Banque centrale des Etats de l`Afrique de
l`Ouest (BCEAO), Philippe-Henry Dacoury-Tabley, un proche de M. Gbagbo.
Il était accusé de n`avoir pas respecté la décision ministérielle de donner
à M. Ouattara la signature à la BCEAO et d`avoir autorisé le décaissement de
quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d`euros) en faveur du régime
Gbagbo.
L`Union européenne, qui a déjà gelé les avoirs de M. Gbagbo, de 90 membres
de son entourage et de plusieurs entreprises, n`a pas exclu à terme de
recourir à l`arme de l`embargo commercial pour faire plier M. Gbagbo.
Le camp Gbagbo a assuré lundi à l`AFP que les salaires des fonctionnaires
avaient été versés pour janvier.
Sur le plan militaire, le projet de la Communauté économique des Etats de
l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) d`intervenir pour déloger Gbagbo reste au stade
de la menace. Mais le Nigeria, qui assure la présidence tournante de cette
organisation, a demandé lundi au Conseil de sécurité de l`ONU d`autoriser le
recours à la force.
"Sans une résolution du Conseil de sécurite de l`ONU, un recours à la force
de la Cédéao ne serait pas légitime", a dit à l`AFP le ministre nigérian des
Affaires étrangères Odein Ajumogobia.
La crise postélectorale en Côte d`Ivoire a fait 260 morts depuis la mi-décembre, selon l`ONU.
Le gouvernement Ouattara "informe les opérateurs économiques de l`arrêt
immédiat de toute exportation de café et de cacao à compter du lundi 24
janvier 2011 et ce jusqu`au 23 février 2011", a annoncé dans un communiqué le
Premier ministre Guillaume Soro.
Les contrevenants "seront considérés comme finançant les activités de
l`administration illégitime de Monsieur Laurent Gbagbo et s`exposent à des
sanctions internationales, sans préjudice des poursuites pénales des
juridictions nationales", a menacé M. Soro.
Le cacao et le café --dont la Côte d`Ivoire est 12e producteur mondial
représentent 40% des recettes d`exportations du pays et environ 20% de son PIB.
Cette annonce a eu un effet immédiat sur les cours du cacao qui se sont
envolés lundi sur les marchés de Londres et New York, avec un bond de 6% dans
les premiers échanges.
Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, a affirmé à l`AFP
que la mesure "n`aura aucun effet sur le terrain".
Son collègue ministre du Budget, Justin Katinan Kone, a dénoncé lors d`un
point presse "une affaire purement commerciale" en accusant, sans le nommer,
"un exportateur très proche de M. Ouattara" d`avoir "bénéficié de l`embellie
des cours (...) pour pouvoir faire des grosses affaires".
"Toutes les dispositions ont été prises pour que les exportateurs puissent
vendre tranquillement leurs produits", a-t-il assuré.
Selon Gilles Yabi, directeur de projet sur l`Afrique de l`Ouest à l`ONG
International Crisis Group (ICG), "si quelques opérateurs hésitent et
appliquent ce mot d`ordre, ce sera déjà quelques millions (de francs CFA) en
moins pour Gbagbo, et c`est l`objectif du camp Ouattara".
Les Etats-Unis ont soutenu l`arrêt des exportations, qui "fait partie de
notre stratégie pour priver de ressources" M. Gbagbo, a déclaré le
porte-parole de la diplomatie américaine Philip Crowley, accusant le président
sortant d`utiliser les ressources économiques ivoiriennes afin "d`acheter le
soutien de l`armée et des acteurs politiques".
La décision de M. Ouattara illustre un peu plus la grave crise dans
laquelle la Côte d`Ivoire est plongée depuis la présidentielle du 28 novembre.
MM. Ouattara et Gbagbo s`estiment chacun président légitime et ont formé
chacun un gouvernement. Le premier a été reconnu par la quasi-totalité de la
communauté internationale qui presse en vain le second de quitter le pouvoir.
Après l`échec de plusieurs médiations africaines et avant une hypothétique
action militaire brandie par l`Afrique de l`Ouest, lui couper les vivres est
l`autre stratégie pronée par M. Ouattara et ses soutiens extérieurs pour
pousser Laurent Gbagbo vers la sortie.
Samedi, le camp Ouattara avait marqué un point politico-économique avec le
départ du gouverneur ivoirien de la Banque centrale des Etats de l`Afrique de
l`Ouest (BCEAO), Philippe-Henry Dacoury-Tabley, un proche de M. Gbagbo.
Il était accusé de n`avoir pas respecté la décision ministérielle de donner
à M. Ouattara la signature à la BCEAO et d`avoir autorisé le décaissement de
quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d`euros) en faveur du régime
Gbagbo.
L`Union européenne, qui a déjà gelé les avoirs de M. Gbagbo, de 90 membres
de son entourage et de plusieurs entreprises, n`a pas exclu à terme de
recourir à l`arme de l`embargo commercial pour faire plier M. Gbagbo.
Le camp Gbagbo a assuré lundi à l`AFP que les salaires des fonctionnaires
avaient été versés pour janvier.
Sur le plan militaire, le projet de la Communauté économique des Etats de
l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) d`intervenir pour déloger Gbagbo reste au stade
de la menace. Mais le Nigeria, qui assure la présidence tournante de cette
organisation, a demandé lundi au Conseil de sécurité de l`ONU d`autoriser le
recours à la force.
"Sans une résolution du Conseil de sécurite de l`ONU, un recours à la force
de la Cédéao ne serait pas légitime", a dit à l`AFP le ministre nigérian des
Affaires étrangères Odein Ajumogobia.
La crise postélectorale en Côte d`Ivoire a fait 260 morts depuis la mi-décembre, selon l`ONU.