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Politique Publié le mardi 25 janvier 2011 | Le Patriote

Le Général soutient Gbagbo contre le peuple : Mangou, la reconnaissance du ventre

Jeudi 4 novembre 2004. Contre la volonté de sa hiérarchie (Général Doué Mathias, CEMA d’alors a toujours nié sa participation à ce projet funeste), le Colonel Mangou lance une contre-offensive sur Bouaké et Korhogo, deux villes occupées par les Forces Nouvelles. Commandant du théâtre des opérations à Yamoussoukro, Mangou venait de forcer l’admiration de Gbagbo Laurent et de sa horde de va-t-en-guerre. L’opération baptisée «Dignité», mal ficelée sera fatale au clan Gbagbo.

Le bombardement d’un camp de l’armée française à Bouaké suscite la colère de l’Elysée. La réplique ne se fait pas attendre. Les Sukhoï et les MI 24 de Gbagbo sont détruits par la Licorne. Mais qu’à cela ne tienne. L’audace du soldat de 52 ans (au moment des faits) mérite récompense.

Dans le même mois de novembre 2004, il est bombardé chef d’état-major des armées (CEMA) avec le grade de Colonel Major en remplacement de Doué Mathias qui paie cash son refus de bombarder les populations civiles du nord de la Côte d’Ivoire. Un mois après, en décembre 2004, il est promu Général de Brigade. Le 1er décembre 2007, il monte au grade de Général de division. Une ascension fulgurante qui ne laisse personne indifférent en Côte d’Ivoire. Que cachent les promotions des officiers supérieurs de l’armée. Trois ans plus tard, Gbagbo colle une quatrième étoile sur la tenue de Mangou. Il est promu Général de corps d’armée, le 1er août 2010. Lieutenant-colonel à la prise de pouvoir de Gbagbo en 2000, Philippe Mangou est devenu en l’espace de dix ans, Général de corps d’armée. Sous-directeur chargé de la doctrine et de l'emploi au ministère de la Défense et nommé porte-parole des Forces armées de Côte d'Ivoire (FANCI), à la faveur de la crise armée de septembre 2002, Mangou n’a pas tort d’affirmer : « Je sais où j’étais et où le président Gbagbo m’a enlevé pour faire de moi ce que je suis aujourd’hui». Sans risque de se tromper, Gbagbo l’a sorti du tiroir du ministère de la Défense. Son zèle à soutenir le dictateur d’Abidjan n’est pas fortuit. Mangou ne peut que servir Gbagbo, son bienfaiteur. Restant collé aux bottes du putschiste électoral, c’est le retour de l’ascenseur à un « sauveur ». Dès lors, Mangou soutient un individu et non la République. Sa volonté à mourir avec Gbagbo est tellement logique. Et il ne s’en cache pas. «Les forces de défense et de sécurité iront avec le président Gbagbo jusqu’au bout de sa mission et ce jusqu’au sacrifice suprême. Le président Gbagbo est en train de réécrire l’histoire de la Côte d’Ivoire», a-t-il lancé fièrement lors d’un rassemblement des jeunes patriotes, partisans de Gbagbo, le samedi dernier au stade Robert Champroux à Marcory (Abidjan). Dès cet instant, il n’y qu’un seul bienfaiteur qui vaille pour cet officier. Mais, ce fils de pasteur doit savoir qu’il est disqualifié pour parler au nom de l’armée depuis qu’il est entré en rébellion aux côtés de Gbagbo. Car, les Forces de défense ivoiriennes ne peuvent soutenir Gbagbo dont la sécurité est assurée par des mercenaires et miliciens. Il peut soutenir “jusqu’au bout” Gbagbo pour lui témoigner sa reconnaissance, mais qu’il laisse les soldats ivoiriens hors de son projet suicidaire. Ils ont le droit à la vie. En outre, que peut réussir encore cet officier milliardaire sur le terrain ? Comme aime le lui rappeler son seigneur, Gbagbo, il n’a pas gagné la guerre contre les Forces Nouvelles. Et ce n’est pas l’ECOMOG qu’il vaincra. Une force sous-régionale composée au moins de huit armées nationales. La reconnaissance du ventre prime sur les intérêts du peuple à ses yeux. Et c’est normal qu’il se mette à rêver.

OUATTARA Gaoussou
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