Jean Blé Guirao Débadea, Secrétaire général adjoint III chargé de l`Organisation et de la Mobilisation et porte-parole adjoint de l`UDPCI, n’a pas sa langue dans la poche. Toujours fidèle à son langage direct, il enflamme, dans cette interview, le camp Gbagbo. Pour ce qui est de l’installation du Président Ouattara au Palais du Plateau, le ‘’Dougloudou national’’ est plus que formel : ‘’juste une question de jours !’’
Cela fait environ deux mois que vous êtes retranchés au Golf. Est-ce qu’aujourd’hui, on peut vraiment croire à un dénouement en faveur du camp Ouattara ?
Je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez une fois de plus, de m’adresser à nos compatriotes en ces moments difficiles et importants dans l’histoire de notre pays. Je commencerai par vous dire en termes de rappel que le 28 novembre 2010, a eu lieu le second tour du scrutin présidentiel pour sortir le pays de la crise qui le secoue depuis 2002. Avec un taux de participation de 81%, les Ivoiriens sont allés massivement voter et ont donné plus de 54% du suffrage exprimé au candidat du RHDP, le Dr Alassane Ouattara. Ainsi donc, depuis le 02 décembre, il est le Président de notre pays. Mais, malgré cela, nous assistons à un brigandage, à une confiscation du pouvoir, un vol, un hold-up du camp de Laurent Gbagbo et de Lmp. Depuis cette date, pour ne pas en rajouter à la souffrance des Ivoiriens, le Président Alassane Ouattara a opté pour la patience en espérant que son adversaire va se ressaisir. Hélas, Laurent Gbagbo ne veut pas quitter le pouvoir pour laisser le Président Alassane Ouattara s’installer.
Pensez-vous que Gbagbo partira sans violence ?
A ce stade, nous sommes étonnés pour ne pas dire surpris de ce que le Cnrd et Lmp n’arrivent pas à dire la vérité à Laurent Gbagbo. Pourtant, le processus est désormais irréversible. C’est vraiment dommage que les proches de Laurent Gbagbo ne puissent pas lui dire la vérité sur ce qu’il a fait depuis le 28 novembre en Côte d’Ivoire. Par son obstination, sa volonté de confisquer le pouvoir, il n’a plus de soutien de la communauté internationale, alors que le Président, Alassane, lui, bénéficie et du soutien du peuple et de celui de l’Onu et de l’Union Européenne. Laurent Gbagbo manipule la foule, et croit que les Ivoiriens sont avec lui. En réalité, c’est plutôt son clan ethnique ou régional et quelques copains qui sont avec lui et qui continuent de subir les conséquences malheureuses professionnelles et politiques de ses actes. Mais, rassurez-vous, il partira, de gré ou de force.
Les Ivoiriens trouvent le Président Alassane un peu lent dans sa manière de gérer cette crise. Comment expliquez-vous cette lenteur apparente ?
Oui, pour beaucoup d’Ivoiriens qui ne sont pas au cœur de l’information, à un moment donné, le temps peut paraître long, mais pour nous qui sommes ici au Golf, nous avons décrié cette situation quand l’occasion s’est présentée. Mais, malheureusement, nos propos avaient été véritablement extrapolés. Nous avons voulu dire ce jour-là que le temps paraissait long et que les Ivoiriens, malgré ce temps-là, étaient prêts à soutenir leur Président. C’est pour cela que nous avons dit que le plus important pour nous, ce n’était pas de dormir dans les chambres, ce n’était pas non plus de manger, mais de faire en sorte que la Côte d’Ivoire renaisse avec l’installation de son Président, Alassane Ouattara. C’est le message que nous avons voulu passer. Mais, malheureusement, nous avons vu notre message extrapolé. Cela a très été mal compris. Mais vous êtes d’accord avec moi que, véritablement, les Ivoiriens commencent à s’impatienter. Et le Président en est conscient. A la fin du mois de janvier, il viendra s’installer et Laurent Gbagbo sera là où il doit être. Laurent Gbagbo ira soit au village ou au TPI. Mais, une chose est sûre, Laurent Gbagbo devra libérer définitivement le Palais présidentiel pour laisser la place au Président de la République de Côte d’Ivoire. Le Président Alassane demande aux Ivoiriens d’être patients, car il a opté pour la voie pacifique d’abord, parce que voyez-vous, aujourd’hui, il y a plus de 500 morts. Des charniers ont été découverts dans différents endroits de la Côte d’Ivoire, avec des nombres impressionnants. En plus, il y a des enlèvements et des personnes anonymes abattues aux heures de couvre-feu. C’est pour vous dire que devant cette insécurité et devant l’allure à laquelle les choses vont, il y a une inquiétude galopante. Alors, les Ivoiriens ont raison de s’impatienter. Mais, nous leur demandons d’accorder juste un peu de temps au Président. Il fait ce qu’il peut pour que cette situation ne dépasse pas la date du 31 janvier 2011.
Il y a aussi que Gbagbo a pré-positionné des milices un peu partout dans la ville d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Cela constitue une inquiétude majeure pour les populations qui craignent d’être prises pour cibles après le départ de Gbagbo…
C’est ce qui fait que les Ivoiriens sont de plus en plus impatients. Parce que les miliciens, les mercenaires libériens, sierra léonais et angolais que Laurent Gbagbo a placés dans les différents quartiers ou dans les différentes villes du pays font beaucoup de torts à la population, une fois la nuit tombée et même en plein jour. C’est pourquoi, les Ivoiriens ont fini par comprendre que seul le Président Alassane Ouattara peut leur apporter la paix. Et j’espère que, rapidement, on fermera cette triste parenthèse. Vous voyez, dans la forêt, quand un gros arbre tombe, il emporte beaucoup d’arbustes qui sont autour de lui ainsi que les lianes qui lui sont accrochées. C’est de cette manière que tous ces gens qui tuent, sèment la terreur, font de l’arrogance, de la résistance dans l’armée, vont tomber de manière irréfutable avec Laurent Gbagbo. C’est pour vous dire que c’est vrai qu’il y a des problèmes d’insécurité, mais je connais les Ivoiriens. Je sais qu’ils font confiance en leur Président. Je leur demande de toujours lui faire confiance, parce que, dans quelques jours, Laurent Gbagbo ne sera qu’une simple parenthèse fermée.
Des informations nous parviennent selon lesquelles, le camp Gbagbo se prépare à conduire un assaut térrible contre le Golf Hôtel. Est-ce qu’à ce niveau, vous pouvez rassurer les Ivoiriens sur votre sécurité?
Chaque jour, nous prions pour ceux qui sont dehors, ceux qui sont à l’intérieur du pays, à Abidjan, afin que Dieu mette la main sur les tueurs de Laurent Gbagbo. Parce que, nous qui sommes ici, nous pensons être en sécurité et nous prions chaque jour pour que ceux qui ont l’intention d’attaquer le Golf le fassent rapidement afin que nous puissions aller installer le Président Alassane Ouattara ensemble au Palais. Je voudrais vous dire que depuis quelques mois, on entend çà et là, des bruits disant que des gens veulent attaquer le Golf. Nous prions pour que ce moment arrive rapidement en vue d’accueillir les assaillants aux mains nues, afin qu’ils nous aident à aller installer le Président Alassane Ouattara. Qu’ils arrêtent le bavardage inutile, les meetings, les menaces, les déclarations et autres intimidations et qu’ils viennent maintenant attaquer le Golf pour qu’on mette un terme à tout cela.
Est-ce que vous ne craignez pas que votre jeunesse qui est un peu isolée de vous soit détournée par les billets de banque du camp Gbagbo?
Je fais confiance en la jeunesse ivoirienne. Vous savez qu’elle est aussi mature. Laurent Gbagbo, après dix ans de pouvoir, après dix ans d’achat de conscience, d’asservissement, de répressions, d’assassinats, de tueries, de massacres des populations ne représente plus rien aux yeux des Ivoiriens. Ceux qui se sont entêtés à le suivre sont aujourd’hui dans de nombreux clubs de soutien à Laurent Gbagbo, qu’on appelle ‘’agoras’’, ‘’parlements’’, ‘’un million de filles pour Gbagbo’’ et j’en passe. Ceux-là, ne sont pas majoritaires. La preuve, lors du second tour de la présidentielle, le Président Alassane Ouattara a gagné proprement avec 54,10% du suffrage exprimé. Donc, je voudrais dire à la jeunesse ivoirienne, à ceux qui, aujourd’hui, n’arrivent pas à tenir le coup, ceux qui, hier, étaient au Pdci, au Rdr, au Mfa ou à l’Udpci et qui, à cause de billets de banque sont allés vers Laurent Gbagbo, que c’en est fini pour lui. La jeunesse ivoirienne qui a souffert pendant plus de dix ans sous le règne de Laurent Gbagbo n’est plus prête à suivre des aventuriers. Elle a donné sa voix au Président Alassane Ouattara, elle attend qu’il mette en place son programme de gouvernement afin que cette jeunesse ait un avenir radieux que d’avoir un avenir brouillé, où quand tu as une maitrise, le seul travail qu’on te donne, c’est d’animer les parlements et autres agoras.
C’est bien ce que vous dites, mais est-ce que le Président Alassane Ouattara a vraiment les moyens de mettre Gbagbo hors d’état de nuire ?
Le Président Ouattara a opté pour la patience, mais avec des stratégies de contournement de la force. Vous avez pu le constater, quand, malgré la clarté de l’élection, Laurent Gbagbo s’est accroché au pouvoir, le Président Alassane a actionné l’extérieur et l’UA, l’Union Européenne et bien d’autres organisations internationales ont reconnu notre victoire. Ça, c’était déjà un fait, mais Laurent Gbagbo n’a rien compris. Même si aujourd’hui, certaines voix s’élèvent en terme de soutien, ce sont des soutiens perdus, parce qu’ils n’ont pas le courage de leurs opinions. Ils disent soutenir Laurent Gbagbo, et lui prennent un peu d’argent, mais cela ne change en rien le sort de ce dictateur. Au niveau des finances, vous avez pu voir la méthode qu’il a utilisée. Progressivement, il a ridiculisé Laurent Gbagbo et il a enlevé celui qui faisait de lui, un poids au niveau de la BCEAO en la personne de Dakoury-Tabley, qui vient d’être limogé. Aujourd’hui, Gbagbo n’a plus d’argent et il sait qu’il est véritablement proche du Tpi. Regardez un peu, on disait que l’armée, la grande muette n’était pas d’accord avec le Président Alassane Ouattara, c’est faut ! Parce qu’il y a plusieurs militaires officiers qui sont d’accord avec lui et il y a beaucoup de nos camarades de la génération 90 qui ont fait l’Efa et qui sont aujourd’hui Colonels, commandants, Capitaines et Lieutenants. Ils ont décidé de prendre leurs responsabilités dans cette crise. Dans les jours à venir, ils vont véritablement dire non à l’imposture de Laurent Gbagbo. Je voudrais donc les encourager et leur dire que l’histoire de la Côte d’Ivoire s’écrit aujourd’hui, et qu’il faudrait qu’ils en soeint eux aussi les co-auteurs. La dernière étape, c’est le monde du travail où le mot d’ordre de paralysie qui a connu un véritable succès.
Est-ce que l’humiliation dont le Président Alassane a parlé a commencé pour Gbagbo ?
Je crois que Laurent Gbagbo est au comble de son humiliation. Quand vous dites que vous êtes un Président et que, vous faites croire à tout le monde que vous êtes panafricaniste, et que la même Afrique vous coupe les vivres et son soutien politique, vous ne représentez plus rien. Ce n’est pas étonnant car, pendant ses dix ans de règne, Laurent Gbagbo n’a jamais eu d’ami parmi ses homologues. Tout le monde est contre lui. Quel type de président est-il ? A partir de là, il est en train de boire le calice jusqu’à la lie. Il est au fin fond de son humiliation, et je pense qu’à partir de ce moment, c’est clair que les Ivoiriens vont lui dire un matin que trop c’est trop ! Ça suffit ! Et donc, Laurent Gbagbo va partir comme il est venu, c`est-à-dire qu’il est venu grâce à la rue, je crois que son destin est forcement lié à la rue, il partira par la rue.
A quoi doit-il s’attendre ?
Regardez un peu les signaux. On fait croire aux gens qu’on a viré leurs salaires. Les gens vont dans les agences de la BCEAO qui sont fermées, il n’y a pas de salaires. Donc, il y a un salaire fictif. Aujourd’hui, les prix des denrées de base ont augmenté de façon vertigineuse. Les ménages grognent et pleurent. Ce n’est pas à cause d’un pouvoir que Laurent Gbagbo va faire souffrir tout un peuple. Il y a eu les élections et il a le devoir d’accepter les résultats de ces élections. Mais ce qui me décourage, c’est que dans son camp, il n’y a personne d’assez courageux pour lui dire, Laurent Gbagbo, on a assez fait, il est maintenant temps qu’on quitte le pouvoir s’il nous reste encore un peu de dignité. C’est pourquoi, je voudrais lancer un appel solennel à travers votre organe à tous les Ivoiriens qui s’accrochent encore au pouvoir illégitime de Laurent Gbagbo. Il faut leur dire que la Côte d’Ivoire est une et indivisible. Il faut leur dire que nous, RHDP, qui arrivons au pouvoir, avons fait dix ans dans l’opposition sous Laurent Gbagbo. Mais nous n’en sommes pas morts pour autant, nous avons pu faire notre politique. C’est vrai que Laurent Gbagbo était contre la démocratie et contre la liberté et les droits de l’homme, mais nous avons fait tout ce que nous pouvions pour en arriver là. Je leur demande donc d’accepter le résultat des urnes et de retourner dans l’opposition et engager le combat des élections locales. Après cinq ans, ils pourront revenir, si véritablement ils ont de la chance. L’humiliation a atteint son comble, et ils se rendent à des réunions comme des rats. Cela ne fait pas beau à voir.
Etes-vous vraiment sûr de cette affaire ?
Des amis m’ont contacté, ils m’ont demandé que je lance un appel. Ils m’ont aussi demandé si véritablement il y avait des garantis. Je ne suis pas militaire, encore moins paramilitaire mais, ce que je voudrais leur dire, c’est que la confiance qui a régné entre nous de 1990 à 1995, jusqu’à ce que tous nous quittions l’Université, doit prévaloir. Ils sont aujourd’hui à la Gendarmerie, à la Police, à la douane aux Eaux et Forêts. Je voudrais leur dire qu’ils n’ont pas à craindre. Le Président Alassane Ouattara est un homme de parole, c’est un homme d’honneur. Tout ce qu’il demande à ces officiers, c’est de ne pas suivre aveuglement leurs officiers Généraux parce que beaucoup sont trempés jusqu’au coup par rapport aux tueries, aux assassinats et à tout ce que Laurent Gbagbo a fait pendant ses dix ans de pouvoir. Il ne faudrait pas qu’ils soient leurs complices. Je leur demande, moi qui ai été leur secrétaire général à la Fesci, d’entrer dans la République, auprès du Président Alassane Ouattara, et de prendre leur part dans le développement de la Côte d’Ivoire. C’est à ce prix seulement qu’ils pourront véritablement continuer l’œuvre qu’ils ont commencée, à savoir remodeler l’armée ivoirienne. Qu’ils rejoignent sans état d’âme, leurs aînés qui ont déjà pris leur responsabilité en se joignant au Président Alassane Ouattara. Et qu’ils mettent un terme à la parade nauséabonde du clan Gbagbo qui a pris la Côte d’ Ivoire en otage. Le temps est venu pour eux, de prendre leur responsabilité et de libérer la Côte d’Ivoire.
MASS DOMI
massoueudomi@yahoo.fr
Cela fait environ deux mois que vous êtes retranchés au Golf. Est-ce qu’aujourd’hui, on peut vraiment croire à un dénouement en faveur du camp Ouattara ?
Je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez une fois de plus, de m’adresser à nos compatriotes en ces moments difficiles et importants dans l’histoire de notre pays. Je commencerai par vous dire en termes de rappel que le 28 novembre 2010, a eu lieu le second tour du scrutin présidentiel pour sortir le pays de la crise qui le secoue depuis 2002. Avec un taux de participation de 81%, les Ivoiriens sont allés massivement voter et ont donné plus de 54% du suffrage exprimé au candidat du RHDP, le Dr Alassane Ouattara. Ainsi donc, depuis le 02 décembre, il est le Président de notre pays. Mais, malgré cela, nous assistons à un brigandage, à une confiscation du pouvoir, un vol, un hold-up du camp de Laurent Gbagbo et de Lmp. Depuis cette date, pour ne pas en rajouter à la souffrance des Ivoiriens, le Président Alassane Ouattara a opté pour la patience en espérant que son adversaire va se ressaisir. Hélas, Laurent Gbagbo ne veut pas quitter le pouvoir pour laisser le Président Alassane Ouattara s’installer.
Pensez-vous que Gbagbo partira sans violence ?
A ce stade, nous sommes étonnés pour ne pas dire surpris de ce que le Cnrd et Lmp n’arrivent pas à dire la vérité à Laurent Gbagbo. Pourtant, le processus est désormais irréversible. C’est vraiment dommage que les proches de Laurent Gbagbo ne puissent pas lui dire la vérité sur ce qu’il a fait depuis le 28 novembre en Côte d’Ivoire. Par son obstination, sa volonté de confisquer le pouvoir, il n’a plus de soutien de la communauté internationale, alors que le Président, Alassane, lui, bénéficie et du soutien du peuple et de celui de l’Onu et de l’Union Européenne. Laurent Gbagbo manipule la foule, et croit que les Ivoiriens sont avec lui. En réalité, c’est plutôt son clan ethnique ou régional et quelques copains qui sont avec lui et qui continuent de subir les conséquences malheureuses professionnelles et politiques de ses actes. Mais, rassurez-vous, il partira, de gré ou de force.
Les Ivoiriens trouvent le Président Alassane un peu lent dans sa manière de gérer cette crise. Comment expliquez-vous cette lenteur apparente ?
Oui, pour beaucoup d’Ivoiriens qui ne sont pas au cœur de l’information, à un moment donné, le temps peut paraître long, mais pour nous qui sommes ici au Golf, nous avons décrié cette situation quand l’occasion s’est présentée. Mais, malheureusement, nos propos avaient été véritablement extrapolés. Nous avons voulu dire ce jour-là que le temps paraissait long et que les Ivoiriens, malgré ce temps-là, étaient prêts à soutenir leur Président. C’est pour cela que nous avons dit que le plus important pour nous, ce n’était pas de dormir dans les chambres, ce n’était pas non plus de manger, mais de faire en sorte que la Côte d’Ivoire renaisse avec l’installation de son Président, Alassane Ouattara. C’est le message que nous avons voulu passer. Mais, malheureusement, nous avons vu notre message extrapolé. Cela a très été mal compris. Mais vous êtes d’accord avec moi que, véritablement, les Ivoiriens commencent à s’impatienter. Et le Président en est conscient. A la fin du mois de janvier, il viendra s’installer et Laurent Gbagbo sera là où il doit être. Laurent Gbagbo ira soit au village ou au TPI. Mais, une chose est sûre, Laurent Gbagbo devra libérer définitivement le Palais présidentiel pour laisser la place au Président de la République de Côte d’Ivoire. Le Président Alassane demande aux Ivoiriens d’être patients, car il a opté pour la voie pacifique d’abord, parce que voyez-vous, aujourd’hui, il y a plus de 500 morts. Des charniers ont été découverts dans différents endroits de la Côte d’Ivoire, avec des nombres impressionnants. En plus, il y a des enlèvements et des personnes anonymes abattues aux heures de couvre-feu. C’est pour vous dire que devant cette insécurité et devant l’allure à laquelle les choses vont, il y a une inquiétude galopante. Alors, les Ivoiriens ont raison de s’impatienter. Mais, nous leur demandons d’accorder juste un peu de temps au Président. Il fait ce qu’il peut pour que cette situation ne dépasse pas la date du 31 janvier 2011.
Il y a aussi que Gbagbo a pré-positionné des milices un peu partout dans la ville d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Cela constitue une inquiétude majeure pour les populations qui craignent d’être prises pour cibles après le départ de Gbagbo…
C’est ce qui fait que les Ivoiriens sont de plus en plus impatients. Parce que les miliciens, les mercenaires libériens, sierra léonais et angolais que Laurent Gbagbo a placés dans les différents quartiers ou dans les différentes villes du pays font beaucoup de torts à la population, une fois la nuit tombée et même en plein jour. C’est pourquoi, les Ivoiriens ont fini par comprendre que seul le Président Alassane Ouattara peut leur apporter la paix. Et j’espère que, rapidement, on fermera cette triste parenthèse. Vous voyez, dans la forêt, quand un gros arbre tombe, il emporte beaucoup d’arbustes qui sont autour de lui ainsi que les lianes qui lui sont accrochées. C’est de cette manière que tous ces gens qui tuent, sèment la terreur, font de l’arrogance, de la résistance dans l’armée, vont tomber de manière irréfutable avec Laurent Gbagbo. C’est pour vous dire que c’est vrai qu’il y a des problèmes d’insécurité, mais je connais les Ivoiriens. Je sais qu’ils font confiance en leur Président. Je leur demande de toujours lui faire confiance, parce que, dans quelques jours, Laurent Gbagbo ne sera qu’une simple parenthèse fermée.
Des informations nous parviennent selon lesquelles, le camp Gbagbo se prépare à conduire un assaut térrible contre le Golf Hôtel. Est-ce qu’à ce niveau, vous pouvez rassurer les Ivoiriens sur votre sécurité?
Chaque jour, nous prions pour ceux qui sont dehors, ceux qui sont à l’intérieur du pays, à Abidjan, afin que Dieu mette la main sur les tueurs de Laurent Gbagbo. Parce que, nous qui sommes ici, nous pensons être en sécurité et nous prions chaque jour pour que ceux qui ont l’intention d’attaquer le Golf le fassent rapidement afin que nous puissions aller installer le Président Alassane Ouattara ensemble au Palais. Je voudrais vous dire que depuis quelques mois, on entend çà et là, des bruits disant que des gens veulent attaquer le Golf. Nous prions pour que ce moment arrive rapidement en vue d’accueillir les assaillants aux mains nues, afin qu’ils nous aident à aller installer le Président Alassane Ouattara. Qu’ils arrêtent le bavardage inutile, les meetings, les menaces, les déclarations et autres intimidations et qu’ils viennent maintenant attaquer le Golf pour qu’on mette un terme à tout cela.
Est-ce que vous ne craignez pas que votre jeunesse qui est un peu isolée de vous soit détournée par les billets de banque du camp Gbagbo?
Je fais confiance en la jeunesse ivoirienne. Vous savez qu’elle est aussi mature. Laurent Gbagbo, après dix ans de pouvoir, après dix ans d’achat de conscience, d’asservissement, de répressions, d’assassinats, de tueries, de massacres des populations ne représente plus rien aux yeux des Ivoiriens. Ceux qui se sont entêtés à le suivre sont aujourd’hui dans de nombreux clubs de soutien à Laurent Gbagbo, qu’on appelle ‘’agoras’’, ‘’parlements’’, ‘’un million de filles pour Gbagbo’’ et j’en passe. Ceux-là, ne sont pas majoritaires. La preuve, lors du second tour de la présidentielle, le Président Alassane Ouattara a gagné proprement avec 54,10% du suffrage exprimé. Donc, je voudrais dire à la jeunesse ivoirienne, à ceux qui, aujourd’hui, n’arrivent pas à tenir le coup, ceux qui, hier, étaient au Pdci, au Rdr, au Mfa ou à l’Udpci et qui, à cause de billets de banque sont allés vers Laurent Gbagbo, que c’en est fini pour lui. La jeunesse ivoirienne qui a souffert pendant plus de dix ans sous le règne de Laurent Gbagbo n’est plus prête à suivre des aventuriers. Elle a donné sa voix au Président Alassane Ouattara, elle attend qu’il mette en place son programme de gouvernement afin que cette jeunesse ait un avenir radieux que d’avoir un avenir brouillé, où quand tu as une maitrise, le seul travail qu’on te donne, c’est d’animer les parlements et autres agoras.
C’est bien ce que vous dites, mais est-ce que le Président Alassane Ouattara a vraiment les moyens de mettre Gbagbo hors d’état de nuire ?
Le Président Ouattara a opté pour la patience, mais avec des stratégies de contournement de la force. Vous avez pu le constater, quand, malgré la clarté de l’élection, Laurent Gbagbo s’est accroché au pouvoir, le Président Alassane a actionné l’extérieur et l’UA, l’Union Européenne et bien d’autres organisations internationales ont reconnu notre victoire. Ça, c’était déjà un fait, mais Laurent Gbagbo n’a rien compris. Même si aujourd’hui, certaines voix s’élèvent en terme de soutien, ce sont des soutiens perdus, parce qu’ils n’ont pas le courage de leurs opinions. Ils disent soutenir Laurent Gbagbo, et lui prennent un peu d’argent, mais cela ne change en rien le sort de ce dictateur. Au niveau des finances, vous avez pu voir la méthode qu’il a utilisée. Progressivement, il a ridiculisé Laurent Gbagbo et il a enlevé celui qui faisait de lui, un poids au niveau de la BCEAO en la personne de Dakoury-Tabley, qui vient d’être limogé. Aujourd’hui, Gbagbo n’a plus d’argent et il sait qu’il est véritablement proche du Tpi. Regardez un peu, on disait que l’armée, la grande muette n’était pas d’accord avec le Président Alassane Ouattara, c’est faut ! Parce qu’il y a plusieurs militaires officiers qui sont d’accord avec lui et il y a beaucoup de nos camarades de la génération 90 qui ont fait l’Efa et qui sont aujourd’hui Colonels, commandants, Capitaines et Lieutenants. Ils ont décidé de prendre leurs responsabilités dans cette crise. Dans les jours à venir, ils vont véritablement dire non à l’imposture de Laurent Gbagbo. Je voudrais donc les encourager et leur dire que l’histoire de la Côte d’Ivoire s’écrit aujourd’hui, et qu’il faudrait qu’ils en soeint eux aussi les co-auteurs. La dernière étape, c’est le monde du travail où le mot d’ordre de paralysie qui a connu un véritable succès.
Est-ce que l’humiliation dont le Président Alassane a parlé a commencé pour Gbagbo ?
Je crois que Laurent Gbagbo est au comble de son humiliation. Quand vous dites que vous êtes un Président et que, vous faites croire à tout le monde que vous êtes panafricaniste, et que la même Afrique vous coupe les vivres et son soutien politique, vous ne représentez plus rien. Ce n’est pas étonnant car, pendant ses dix ans de règne, Laurent Gbagbo n’a jamais eu d’ami parmi ses homologues. Tout le monde est contre lui. Quel type de président est-il ? A partir de là, il est en train de boire le calice jusqu’à la lie. Il est au fin fond de son humiliation, et je pense qu’à partir de ce moment, c’est clair que les Ivoiriens vont lui dire un matin que trop c’est trop ! Ça suffit ! Et donc, Laurent Gbagbo va partir comme il est venu, c`est-à-dire qu’il est venu grâce à la rue, je crois que son destin est forcement lié à la rue, il partira par la rue.
A quoi doit-il s’attendre ?
Regardez un peu les signaux. On fait croire aux gens qu’on a viré leurs salaires. Les gens vont dans les agences de la BCEAO qui sont fermées, il n’y a pas de salaires. Donc, il y a un salaire fictif. Aujourd’hui, les prix des denrées de base ont augmenté de façon vertigineuse. Les ménages grognent et pleurent. Ce n’est pas à cause d’un pouvoir que Laurent Gbagbo va faire souffrir tout un peuple. Il y a eu les élections et il a le devoir d’accepter les résultats de ces élections. Mais ce qui me décourage, c’est que dans son camp, il n’y a personne d’assez courageux pour lui dire, Laurent Gbagbo, on a assez fait, il est maintenant temps qu’on quitte le pouvoir s’il nous reste encore un peu de dignité. C’est pourquoi, je voudrais lancer un appel solennel à travers votre organe à tous les Ivoiriens qui s’accrochent encore au pouvoir illégitime de Laurent Gbagbo. Il faut leur dire que la Côte d’Ivoire est une et indivisible. Il faut leur dire que nous, RHDP, qui arrivons au pouvoir, avons fait dix ans dans l’opposition sous Laurent Gbagbo. Mais nous n’en sommes pas morts pour autant, nous avons pu faire notre politique. C’est vrai que Laurent Gbagbo était contre la démocratie et contre la liberté et les droits de l’homme, mais nous avons fait tout ce que nous pouvions pour en arriver là. Je leur demande donc d’accepter le résultat des urnes et de retourner dans l’opposition et engager le combat des élections locales. Après cinq ans, ils pourront revenir, si véritablement ils ont de la chance. L’humiliation a atteint son comble, et ils se rendent à des réunions comme des rats. Cela ne fait pas beau à voir.
Etes-vous vraiment sûr de cette affaire ?
Des amis m’ont contacté, ils m’ont demandé que je lance un appel. Ils m’ont aussi demandé si véritablement il y avait des garantis. Je ne suis pas militaire, encore moins paramilitaire mais, ce que je voudrais leur dire, c’est que la confiance qui a régné entre nous de 1990 à 1995, jusqu’à ce que tous nous quittions l’Université, doit prévaloir. Ils sont aujourd’hui à la Gendarmerie, à la Police, à la douane aux Eaux et Forêts. Je voudrais leur dire qu’ils n’ont pas à craindre. Le Président Alassane Ouattara est un homme de parole, c’est un homme d’honneur. Tout ce qu’il demande à ces officiers, c’est de ne pas suivre aveuglement leurs officiers Généraux parce que beaucoup sont trempés jusqu’au coup par rapport aux tueries, aux assassinats et à tout ce que Laurent Gbagbo a fait pendant ses dix ans de pouvoir. Il ne faudrait pas qu’ils soient leurs complices. Je leur demande, moi qui ai été leur secrétaire général à la Fesci, d’entrer dans la République, auprès du Président Alassane Ouattara, et de prendre leur part dans le développement de la Côte d’Ivoire. C’est à ce prix seulement qu’ils pourront véritablement continuer l’œuvre qu’ils ont commencée, à savoir remodeler l’armée ivoirienne. Qu’ils rejoignent sans état d’âme, leurs aînés qui ont déjà pris leur responsabilité en se joignant au Président Alassane Ouattara. Et qu’ils mettent un terme à la parade nauséabonde du clan Gbagbo qui a pris la Côte d’ Ivoire en otage. Le temps est venu pour eux, de prendre leur responsabilité et de libérer la Côte d’Ivoire.
MASS DOMI
massoueudomi@yahoo.fr