«Jeunesse et emploi en Côte d’Ivoire : états des lieux». C’est le thème du séminaire qu’organise depuis hier le ministère de la Jeunesse et de l’Emploi. Selon les statistiques environ 79% de la population ivoirienne a moins de 35 ans en 2008 et ceux âgés de 15 à 34 ans représentent près de 37% de cette population. A partir de ces chiffres, on remarque que la jeunesse constitue un enjeu majeur pour le développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, cette frange de la population rencontre divers obstacles dans l’exercice de sa citoyenneté. Ces obstacles sont liés à la précarité de leurs conditions de vie. Notamment dans les domaines de l’éducation, la formation, la santé, la participation aux précises de décision. Et surtout dans le domaine de l’emploi. Il faut dire que la situation de l’emploi en Côte d’Ivoire en général et celle de la jeunesse en particulier est loin d’être reluisante. Ce secteur est caractérisé par un chômage accru. Le chômage des jeunes dont l’âge est situé entre 15 et 24 ans est le plus important. Le taux de chômage de cette tranche d’âge est de 24,2%. Et celui des 25-34 ans est de 17,5%. Le chômage touche plus les femmes que les hommes. Il est plus important en milieu urbain. Notamment dans les grandes villes comme Abidjan qu’en milieu rural. Pour preuve, le taux de chômage des femmes est de 19,8% contre 12,1% chez les hommes. Il est de 27,4% en milieu urbain contre 8,7% en milieu rural. Le taux de chômage à Abidjan est de 33,2%. Par ailleurs, les travailleurs indépendants représentent la part la plus importante des emplois (48,8%). Les travailleurs non rémunérés viennent en deuxième position (31,6%). Et l’emploi salarié boucle la boucle (18,7%). Les personnes en situation de sous-emploi représentent 23,8% de la population totale occupée. A savoir 18,6 pour la population masculine. Et 30,9% pour la population féminine. L’emploi à durée indéterminée s’est plus dégradé en 2006. Sa contribution à l’emploi total, en effet, est de 14,8% avec 16,8% pour les adultes et 12,7% pour les jeunes. Que dire de l’emploi à durée déterminée ? Une baisse est observée avec une contribution plus élevée des jeunes que celle des adultes. Cette contribution est de 68,7%. L’emploi sans contrat reste dominant. Cependant, la part emplois saisonniers et occasionnels demeure faible. Mais elle a augmenté en 2006 par rapport à 2002. Au total, la situation de l’emploi et celle de la jeunesse se sont fortement détériorées entre 1998 et 2008. Conscient de cette situation, le Président de la République, Laurent Gbagbo a décidé de faire de l’emploi des jeunes une préoccupation majeure. Selon le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Charles Blé Goudé, ce séminaire vient à point nommé. Puisqu’il vise à faire l’état des lieux de la politique nationale de la jeunesse et de l’emploi. En plus, c’est l’occasion de faire le bilan des activités de chaque structure du ministère ; identifier les atouts, les contraintes et les faiblesses de ces structures ; donner les perspectives pour une politique efficiente de la jeunesse et de l’emploi. Le ministre soutient qu’il attend beaucoup de ce séminaire qui prend fin, demain.
Yacouba Gbané
Yacouba Gbané
