Le coordonnateur local du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, Kouakou Dapa, par ailleurs maire de la commune de Bondoukou, fait le bilan partiel de ‘’l’opération pays mort’’.
Quel bilan faites-vous de la désobéissance civile à Bondoukou ?
Le mot d’ordre de désobéissance civile, lancé par nos responsables du Rhdp, a bien été suivi à Bondoukou. Chaque fois que nous avons décidé de paralyser Bondoukou, la ville est restée morte. Les activités économiques sur le terrain et le transport ont été paralysés. Les commerces et le marché sont restés fermés. La circulation des personnes s’est faite rare bien qu’autorisée. Les écoles ont fermé également leurs portes bien qu’on ne l’ait pas demandé expressément. En somme, le bilan de la désobéissance civile est largement positif à Bondoukou.
Le succès du mot d’ordre n’est-il pas lié aux incessantes manifestations du Rhdp dans la ville de Bondoukou pourtant contrôlée par les Fds ? Autrement dit, n’est-ce pas parce que vous êtes habitué à manifester que vous réussissez là où on récolte des résultats mitigés ?
Plusieurs facteurs expliquent cela. Lors de la crise de septembre 2002, Bondoukou a freiné l’avancée des Forces nouvelles. Cela n’a pas été reconnu par l’Etat comme il se doit. La population de Bondoukou qui est très cosmopolite, est l’exemple d’une cohabitation réussie. Koulango, Dioula, Abron et bien d’autres encore vivent ensemble en parfaite harmonie. Qu’on soit du Rhdp ou de Lmp (La majorité présidentielle), personne n’est discriminée pour son appartenance politique. Mais lorsque certains hommes politiques de Lmp traitent les autres de rebelles ou les accusent de faire le lit de la rébellion, c’est un manque de civisme. Quand il s’est agi de défendre la Côte d’Ivoire, personne n’a fait mieux que les populations du Zanzan. Personne ne viendra d’ailleurs, aujourd’hui, nous enseigner des leçons de civisme. Nous sommes de vrais nationalistes. Mais des nationalistes raisonnables. Aujourd’hui, à l’analyse des faits, nous nous rendons compte que le pouvoir politique que nous avons durement défendu n’est pas démocrate. Lorsqu’on passe des années à préparer des élections qui constituent la porte de sortie de crise, l’on doit également se préparer à accepter les résultats des urnes. Laurent Gbagbo a perdu les élections présidentielles, il doit reconnaître sa défaite et se préparer pour les futures élections. C’est inacceptable qu’il confisque le pouvoir d’Etat comme il le fait. Pour toutes ces raisons, les populations de Bondoukou empêcheront le président illégitime, Laurent Gbagbo de rester au pouvoir.
Récemment, Kouamé Sécré Richard a été chassé de la ville par les populations. Selon vous, qu’est-ce qui explique la colère des populations à son égard ?
Le gouvernement de Laurent Gbagbo n’est pas reconnu à Bondoukou. C’est un gouvernement illégitime qui n’a pas gagné les élections. Pour nous, Sécré Richard ne peut pas se soustraire à cette règle. Leur confiscation du pouvoir est anti-constitutionnelle et anti-démocratique. Lorsque Sécré Richard passe son temps à injurier les gens et à les traiter de rebelles, c’est inacceptable pour les populations. Il ne peut traiter les populations de Bondoukou de la sorte et venir sans être inquiété. Il doit réfléchir par deux fois avant de parler. L’Abron a une éducation qui lui permet d’avoir beaucoup de retenue et d’analyse avant de sortir des propos comme il le fait. Ce qui lui arrive, dépend de lui-même. Aux yeux des populations de Bondoukou, Sécré Richard n’est pas ministre. C’est un simple citoyen, un fils de la région. Il peut se prétendre ministre et avoir avec lui des éléments des forces de défense et de sécurité, mais il doit savoir qu’il ne pourra jamais tuer toute la population de Bondoukou. Demain, il aura à rendre compte. Pour ma part, je continue de prôner la fraternité dans notre différence. Chacun doit défendre ses positions sans injures et sans palabres. Je demande à Sécré Richard d’être moins excessif.
Peut-il séjourner tranquillement à Bondoukou sans aucun risque de se faire chasser encore une fois ?
Bondoukou appartient à tout le monde. Il est libre de venir à Bondoukou. Mais en tant que fils du Zanzan. Vous savez, ici, chacun a sa chapelle politique. Cependant, nous devons éviter d’attaquer verbalement les autres. Nous devons avoir beaucoup de considérations pour ceux qui sont en face.
Vous semblez avoir opté pour une nouvelle stratégie de désobéissance civile à Bondoukou. Qu’est-ce qui explique cela ?
En Côte d’Ivoire, nous avons déjà perdu beaucoup de vies humaines. L’objectif de nos manifestations est de faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo qui n’a pas été démocratiquement élu. De ce point de vue, nous pensons qu’il existe d’autres moyens pacifiques certes, mais fermes pour le contraindre à partir du pouvoir. Cela consiste à tout paralyser sans rien casser. C’est ce que nous avons récemment démontré. Pour cela, nous avons sensibilisé les populations sur la lutte du Rhdp et les raisons pour lesquelles Laurent Gbagbo doit partir du pouvoir. Cette stratégie évite des morts inutiles et permet d’atteindre plus efficacement notre objectif.
Envisagez-vous d’autres manifestations de désobéissance civile à Bondoukou dans les jours à venir ?
Bien sûr. Nous sommes prêts à manifester jusqu’à son départ. Si demain, nous lançons la désobéissance civile, Bondoukou sera à nouveau une ville morte. Il n’y aura plus d’affrontements de rues, de bastonnades et de tirs à balles réelles. Spontanément, les populations cesseront toute activité et resteront chez elles. Et si vous ne voyez personne dans les rues, je ne vois pas sur qui vous allez tirer.
Interview réalisée par Jean Michel Ouattara à Bondoukou
Quel bilan faites-vous de la désobéissance civile à Bondoukou ?
Le mot d’ordre de désobéissance civile, lancé par nos responsables du Rhdp, a bien été suivi à Bondoukou. Chaque fois que nous avons décidé de paralyser Bondoukou, la ville est restée morte. Les activités économiques sur le terrain et le transport ont été paralysés. Les commerces et le marché sont restés fermés. La circulation des personnes s’est faite rare bien qu’autorisée. Les écoles ont fermé également leurs portes bien qu’on ne l’ait pas demandé expressément. En somme, le bilan de la désobéissance civile est largement positif à Bondoukou.
Le succès du mot d’ordre n’est-il pas lié aux incessantes manifestations du Rhdp dans la ville de Bondoukou pourtant contrôlée par les Fds ? Autrement dit, n’est-ce pas parce que vous êtes habitué à manifester que vous réussissez là où on récolte des résultats mitigés ?
Plusieurs facteurs expliquent cela. Lors de la crise de septembre 2002, Bondoukou a freiné l’avancée des Forces nouvelles. Cela n’a pas été reconnu par l’Etat comme il se doit. La population de Bondoukou qui est très cosmopolite, est l’exemple d’une cohabitation réussie. Koulango, Dioula, Abron et bien d’autres encore vivent ensemble en parfaite harmonie. Qu’on soit du Rhdp ou de Lmp (La majorité présidentielle), personne n’est discriminée pour son appartenance politique. Mais lorsque certains hommes politiques de Lmp traitent les autres de rebelles ou les accusent de faire le lit de la rébellion, c’est un manque de civisme. Quand il s’est agi de défendre la Côte d’Ivoire, personne n’a fait mieux que les populations du Zanzan. Personne ne viendra d’ailleurs, aujourd’hui, nous enseigner des leçons de civisme. Nous sommes de vrais nationalistes. Mais des nationalistes raisonnables. Aujourd’hui, à l’analyse des faits, nous nous rendons compte que le pouvoir politique que nous avons durement défendu n’est pas démocrate. Lorsqu’on passe des années à préparer des élections qui constituent la porte de sortie de crise, l’on doit également se préparer à accepter les résultats des urnes. Laurent Gbagbo a perdu les élections présidentielles, il doit reconnaître sa défaite et se préparer pour les futures élections. C’est inacceptable qu’il confisque le pouvoir d’Etat comme il le fait. Pour toutes ces raisons, les populations de Bondoukou empêcheront le président illégitime, Laurent Gbagbo de rester au pouvoir.
Récemment, Kouamé Sécré Richard a été chassé de la ville par les populations. Selon vous, qu’est-ce qui explique la colère des populations à son égard ?
Le gouvernement de Laurent Gbagbo n’est pas reconnu à Bondoukou. C’est un gouvernement illégitime qui n’a pas gagné les élections. Pour nous, Sécré Richard ne peut pas se soustraire à cette règle. Leur confiscation du pouvoir est anti-constitutionnelle et anti-démocratique. Lorsque Sécré Richard passe son temps à injurier les gens et à les traiter de rebelles, c’est inacceptable pour les populations. Il ne peut traiter les populations de Bondoukou de la sorte et venir sans être inquiété. Il doit réfléchir par deux fois avant de parler. L’Abron a une éducation qui lui permet d’avoir beaucoup de retenue et d’analyse avant de sortir des propos comme il le fait. Ce qui lui arrive, dépend de lui-même. Aux yeux des populations de Bondoukou, Sécré Richard n’est pas ministre. C’est un simple citoyen, un fils de la région. Il peut se prétendre ministre et avoir avec lui des éléments des forces de défense et de sécurité, mais il doit savoir qu’il ne pourra jamais tuer toute la population de Bondoukou. Demain, il aura à rendre compte. Pour ma part, je continue de prôner la fraternité dans notre différence. Chacun doit défendre ses positions sans injures et sans palabres. Je demande à Sécré Richard d’être moins excessif.
Peut-il séjourner tranquillement à Bondoukou sans aucun risque de se faire chasser encore une fois ?
Bondoukou appartient à tout le monde. Il est libre de venir à Bondoukou. Mais en tant que fils du Zanzan. Vous savez, ici, chacun a sa chapelle politique. Cependant, nous devons éviter d’attaquer verbalement les autres. Nous devons avoir beaucoup de considérations pour ceux qui sont en face.
Vous semblez avoir opté pour une nouvelle stratégie de désobéissance civile à Bondoukou. Qu’est-ce qui explique cela ?
En Côte d’Ivoire, nous avons déjà perdu beaucoup de vies humaines. L’objectif de nos manifestations est de faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo qui n’a pas été démocratiquement élu. De ce point de vue, nous pensons qu’il existe d’autres moyens pacifiques certes, mais fermes pour le contraindre à partir du pouvoir. Cela consiste à tout paralyser sans rien casser. C’est ce que nous avons récemment démontré. Pour cela, nous avons sensibilisé les populations sur la lutte du Rhdp et les raisons pour lesquelles Laurent Gbagbo doit partir du pouvoir. Cette stratégie évite des morts inutiles et permet d’atteindre plus efficacement notre objectif.
Envisagez-vous d’autres manifestations de désobéissance civile à Bondoukou dans les jours à venir ?
Bien sûr. Nous sommes prêts à manifester jusqu’à son départ. Si demain, nous lançons la désobéissance civile, Bondoukou sera à nouveau une ville morte. Il n’y aura plus d’affrontements de rues, de bastonnades et de tirs à balles réelles. Spontanément, les populations cesseront toute activité et resteront chez elles. Et si vous ne voyez personne dans les rues, je ne vois pas sur qui vous allez tirer.
Interview réalisée par Jean Michel Ouattara à Bondoukou