La Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) a publié deux communiqués dans la presse, hier, pour informer sa clientèle des « perturbations avec des coupures dans les zones Centre, Nord, Ouest (CNO) de la Côte d’Ivoire et dans les pays voisins reliés au réseau interconnecté » intervenues dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier. Ces publications, en elles-mêmes, ne posent pas de problème dans la forme puisque, dans sa politique managériale, cette société a habitué ses abonnés à cette forme de communication chaque fois que le besoin s’est fait sentir. Mais, là où il y a problème, c’est dans le fond.
En effet, la Cie, dans son communiqué, s’est carrément substitué au gouvernement légitime ivoirien en rendant publique une mesure prise pour la sécurité nationale : “La Compagnie ivoirienne d’électricité rappelle à toute fins utiles que depuis le 19 janvier 2011, par courrier référencé N/Réf 001/MME/DGE, adressé à la direction générale, le ministre des Mines et de l’Energie du gouvernement Aké N’Gbo a décidé de la réquisition du dispatching national pour des raisons de sécurité nationale ”. Le gouvernement ivoirien a toujours communiqué à la population les informations de nature à être rendues publiques. Celles qui ne devaient pas l’être sont restées
secrètes. A quelle fin la Cie a-t-elle pris sur elle de diffuser une décision pouvant être classée secret défense ? Les responsables de la Cie n’ignorent certainement pas que, dans un pays, surtout en crise, un tel acte est suffisamment grave et qu’ils peuvent subir la rigueur de la loi.
En outre, en précisant que dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier, “des personnes mandatées par le ministère, présentes dans le dispatching, ont conduit toutes les opérations en ordonnant des manœuvres de coupure dans les zones CNO alors qu’aucune disposition d’exploitation ne l’exigeait”, la Cie ne se limite plus à son devoir, en tant qu’opérateur économique, de communiquer avec sa clientèle. Elle prend clairement position dans la crise postélectorale que connaît la Côte d’Ivoire. En effet, tel que libellé, ce communiqué veut faire comprendre que le gouvernement
ivoirien a délibérément interrompu la fourniture d’électricité dans les zones sus-citées
puisqu’aucune “ disposition d’exploitation ne les exigeait”. Quand on sait qu’il y a quelques jours, cette compagnie, sous le couvert du collectif des syndicats de la Cie et de la Sodeci soutenait “qu’interrompre volontairement la fourniture d’eau et d’électricité aux populations est un crime contre l’humanité », alors on est en droit de s’interroger sur ses réelles motivations. Veut-elle insinuer que le Président de la République, son Premier ministre et le gouvernement se rendent coupables de crime contre l’humanité ? Veut-elle susciter un soulèvement de l’opinion nationale et
internationale contre la Côte d’Ivoire et ses dirigeants ? Autant de questions auxquelles la Cie doit répondre pour situer les nombreux ivoiriens, qui luttent au péril de leur vie pour que la Côte d’Ivoire préserve sa souveraineté- sur sa réelle position dans la crise ivoirienne. D’autant qu’elle pressent déjà des perturbations qui seraient dues “à l’intervention directe de l’autorité dans l’exploitation du service de l’électricité”. Comme si, les perturbations disparaissent dès que la Cie maîtrise toute
la chaîne de production, de distribution et de commercialisation. On se souvient encore qu’il y a quelques années, une coupure d’électricité sur pratiquement toute l’étendue du territoire avait créé la panique au sein de la population. Une autre interruption de la fourniture avait plongé toute la zone Cno dans le noir il y a plusieurs mois. Non, la Cie ne peut pas faire croire à la population que l’incident survenu dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier est volontaire et qu’il ne peut être dû à un
problème technique.
En tout état de cause, la Cie n’avait pas seulement pour ambition d’informer sa clientèle. Elle avait des intentions inavoués qu’elle devra clairement afficher une fois pour toutes.
“Une turbine devait rentrer en réparation. Cela allait réduire l’électricité sur le réseau et il fallait s’assurer que les sites stratégiques soient toujours alimentés” avait pourtant justifié le ministre Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement. Malgré cela, la Cie a tenu à diaboliser le gouvernement. Pour des raisons qu’elle seule sait.
Koné Modeste
En effet, la Cie, dans son communiqué, s’est carrément substitué au gouvernement légitime ivoirien en rendant publique une mesure prise pour la sécurité nationale : “La Compagnie ivoirienne d’électricité rappelle à toute fins utiles que depuis le 19 janvier 2011, par courrier référencé N/Réf 001/MME/DGE, adressé à la direction générale, le ministre des Mines et de l’Energie du gouvernement Aké N’Gbo a décidé de la réquisition du dispatching national pour des raisons de sécurité nationale ”. Le gouvernement ivoirien a toujours communiqué à la population les informations de nature à être rendues publiques. Celles qui ne devaient pas l’être sont restées
secrètes. A quelle fin la Cie a-t-elle pris sur elle de diffuser une décision pouvant être classée secret défense ? Les responsables de la Cie n’ignorent certainement pas que, dans un pays, surtout en crise, un tel acte est suffisamment grave et qu’ils peuvent subir la rigueur de la loi.
En outre, en précisant que dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier, “des personnes mandatées par le ministère, présentes dans le dispatching, ont conduit toutes les opérations en ordonnant des manœuvres de coupure dans les zones CNO alors qu’aucune disposition d’exploitation ne l’exigeait”, la Cie ne se limite plus à son devoir, en tant qu’opérateur économique, de communiquer avec sa clientèle. Elle prend clairement position dans la crise postélectorale que connaît la Côte d’Ivoire. En effet, tel que libellé, ce communiqué veut faire comprendre que le gouvernement
ivoirien a délibérément interrompu la fourniture d’électricité dans les zones sus-citées
puisqu’aucune “ disposition d’exploitation ne les exigeait”. Quand on sait qu’il y a quelques jours, cette compagnie, sous le couvert du collectif des syndicats de la Cie et de la Sodeci soutenait “qu’interrompre volontairement la fourniture d’eau et d’électricité aux populations est un crime contre l’humanité », alors on est en droit de s’interroger sur ses réelles motivations. Veut-elle insinuer que le Président de la République, son Premier ministre et le gouvernement se rendent coupables de crime contre l’humanité ? Veut-elle susciter un soulèvement de l’opinion nationale et
internationale contre la Côte d’Ivoire et ses dirigeants ? Autant de questions auxquelles la Cie doit répondre pour situer les nombreux ivoiriens, qui luttent au péril de leur vie pour que la Côte d’Ivoire préserve sa souveraineté- sur sa réelle position dans la crise ivoirienne. D’autant qu’elle pressent déjà des perturbations qui seraient dues “à l’intervention directe de l’autorité dans l’exploitation du service de l’électricité”. Comme si, les perturbations disparaissent dès que la Cie maîtrise toute
la chaîne de production, de distribution et de commercialisation. On se souvient encore qu’il y a quelques années, une coupure d’électricité sur pratiquement toute l’étendue du territoire avait créé la panique au sein de la population. Une autre interruption de la fourniture avait plongé toute la zone Cno dans le noir il y a plusieurs mois. Non, la Cie ne peut pas faire croire à la population que l’incident survenu dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier est volontaire et qu’il ne peut être dû à un
problème technique.
En tout état de cause, la Cie n’avait pas seulement pour ambition d’informer sa clientèle. Elle avait des intentions inavoués qu’elle devra clairement afficher une fois pour toutes.
“Une turbine devait rentrer en réparation. Cela allait réduire l’électricité sur le réseau et il fallait s’assurer que les sites stratégiques soient toujours alimentés” avait pourtant justifié le ministre Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement. Malgré cela, la Cie a tenu à diaboliser le gouvernement. Pour des raisons qu’elle seule sait.
Koné Modeste