Guillaume Kigbafori Soro, l’un des chefs de la rébellion armée en Côte d’Ivoire et “premier ministre” d’Alassane Ouattara, reconnu “président” par la Françafrique, ses alliés et Nicolas Sarkozy, est depuis hier vendredi, a-t-on appris, à Addis-Abeba (Ethiopie) pour arpenter les couloirs du sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est ouvert hier. Avant d’arriver dans la capitale éthiopienne, Soro a parcouru des capitales africaines pour solliciter des soutiens en vue d’une attaque armée
contre la Côte d’Ivoire afin de renverser le Président réélu, Laurent Gbagbo, et reconnu par les institutions ivoiriennes. Pour tenter de convaincre ses interlocuteurs, l’homme de main de Ouattara conduit une campagne d’intoxication autour du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne. Il a brandi, pour ce faire, le film vidéo de l’altercation survenue, le mardi 30 novembre 2010, entre le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba (représentant
du mouvement rebelle MPIGO au sein de la CEI, allié du RHDP donc proche de Ouattara) et Damana Adia Pickas, commissaire central de la CEI représentant le ministre de l’Intérieur au sein de la Commission, donc proche du Président Laurent Gbagbo. Cette altercation s’est produite au siège de la CEI à Abidjan-Cocody devant les cameras de la presse nationale et internationale.
Muni du film de cette altercation, Soro a soutenu, au dire des sources concordantes, à ses interlocuteurs que “Damana Pickas, un partisan du Président Laurent Gbagbo, a empêché la publication des résultats du second tour de l’élection présidentielle par le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, parce que le Président Gbagbo était perdant”. Toujours selon Guillaume Soro, “face à cette situation et parce que sa sécurité n’était plus garantie à cause des menaces qu’il recevait des partisans de Laurent Gbagbo, le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, l’a
joint par téléphone, dans la soirée du mercredi 31 janvier 2010, pour lui demander
d’assurer sa sécurité afin qu’il livre les résultats du scrutin”. Nos sources révèlent
que Soro a dit à ses interlocuteurs, dans les différentes capitales africaines où il s’est
rendu, que c’est au regard de « la menace » qui pesait sur la vie du président de la
CEI, qu’il lui a demandé de venir au Golf hôtel pour y proclamer les résultats. Soro
aurait soutenu que le Golf hôtel n’est pas le QG de campagne d’Alassane Ouattara
mais bien une sorte “d’annexe de la Primature”, puisque, poursuit Soro, “c’est là-bas
qu’il réside avec des membres de son cabinet”.
De toute évidence, tout ce que Guillaume Soro a dit en Afrique du Sud, en Guinée Equatoriale, au Congo-Brazzaville, en Zambie, au Mali etc. participe d’une vaste campagne d’intox qui n’a rien à voir avec la vérité des faits. D’autant que le mardi 30 novembre 2010, ce que l’opinion internationale a vu sur son petit écran n’était pas un empêchement puéril de la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il s’agissait simplement d’un commissaire central de la CEI (Damana Pickas) qui s’opposait à l’exécution
d’une forfaiture électorale par le porte-parole de la CEI (Bamba Yacouba, partisan d’Alassane Ouattara). En effet, compte tenu du déséquilibre dans la représentativité des différentes parties au sein de la Commission électorale indépendante, la CEI a adopté, depuis sa mise sur pied, le consensus comme mode de délibération et de travail au détriment de la votation. “C’est une règle de fonctionnement non écrite qui a cours depuis la création de la CEI. C’est ainsi que nous avons toujours fonctionné.
Il s’agit d’une pratique traditionnelle qui est devenue une règle de fonctionnement. Aucun résultat ne doit, par conséquent, être rendu public sans être consolidé et approuvé par la commission centrale par consensus. Bamba Yacouba le savait mais tentait de violer cette règle. C’est contre cela que nous nous sommes opposé”, explique Damana Pickas que nous avons joint hier.
La Commission électorale indépendante (CEI) ne l’est en réalité que de nom.
Puisque sur les 31 membres qui compose sa commission centrale, 18 sont issus de l’opposition armée et non armée. Dans les détails, il s’agit de 10 membres pour le RHDP (coalition politique rassemblant le PDCI, RDR, MFA et l’UDPCI) ; le PIT version Francis Wodié proche du RHDP a 2 membres ; les mouvements de la rébellion armée (MPCI, MPIGO, MJP) ont 6 membres. Sur les 13 membres restants, La majorité présidentielle et les entités censées être proches de Laurent Gbagbo possède 10 membres. C’est donc pour atténuer ce déséquilibre que le consensus a
été adopté comme mode de fonctionnement de la CEI. Tout comme la règle interne à la CEI qui exige que le président de la Commission électorale ne doit livrer les résultats provisoires qu’entourer des membres de la commission centrale. Ce que Youssouf Bakayoko n’a pas fait, le jeudi 1er décembre 2010, au Golf hôtel. D’où la nullité de son acte frappé d’ailleurs de forclusion.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
contre la Côte d’Ivoire afin de renverser le Président réélu, Laurent Gbagbo, et reconnu par les institutions ivoiriennes. Pour tenter de convaincre ses interlocuteurs, l’homme de main de Ouattara conduit une campagne d’intoxication autour du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne. Il a brandi, pour ce faire, le film vidéo de l’altercation survenue, le mardi 30 novembre 2010, entre le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba (représentant
du mouvement rebelle MPIGO au sein de la CEI, allié du RHDP donc proche de Ouattara) et Damana Adia Pickas, commissaire central de la CEI représentant le ministre de l’Intérieur au sein de la Commission, donc proche du Président Laurent Gbagbo. Cette altercation s’est produite au siège de la CEI à Abidjan-Cocody devant les cameras de la presse nationale et internationale.
Muni du film de cette altercation, Soro a soutenu, au dire des sources concordantes, à ses interlocuteurs que “Damana Pickas, un partisan du Président Laurent Gbagbo, a empêché la publication des résultats du second tour de l’élection présidentielle par le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, parce que le Président Gbagbo était perdant”. Toujours selon Guillaume Soro, “face à cette situation et parce que sa sécurité n’était plus garantie à cause des menaces qu’il recevait des partisans de Laurent Gbagbo, le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, l’a
joint par téléphone, dans la soirée du mercredi 31 janvier 2010, pour lui demander
d’assurer sa sécurité afin qu’il livre les résultats du scrutin”. Nos sources révèlent
que Soro a dit à ses interlocuteurs, dans les différentes capitales africaines où il s’est
rendu, que c’est au regard de « la menace » qui pesait sur la vie du président de la
CEI, qu’il lui a demandé de venir au Golf hôtel pour y proclamer les résultats. Soro
aurait soutenu que le Golf hôtel n’est pas le QG de campagne d’Alassane Ouattara
mais bien une sorte “d’annexe de la Primature”, puisque, poursuit Soro, “c’est là-bas
qu’il réside avec des membres de son cabinet”.
De toute évidence, tout ce que Guillaume Soro a dit en Afrique du Sud, en Guinée Equatoriale, au Congo-Brazzaville, en Zambie, au Mali etc. participe d’une vaste campagne d’intox qui n’a rien à voir avec la vérité des faits. D’autant que le mardi 30 novembre 2010, ce que l’opinion internationale a vu sur son petit écran n’était pas un empêchement puéril de la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il s’agissait simplement d’un commissaire central de la CEI (Damana Pickas) qui s’opposait à l’exécution
d’une forfaiture électorale par le porte-parole de la CEI (Bamba Yacouba, partisan d’Alassane Ouattara). En effet, compte tenu du déséquilibre dans la représentativité des différentes parties au sein de la Commission électorale indépendante, la CEI a adopté, depuis sa mise sur pied, le consensus comme mode de délibération et de travail au détriment de la votation. “C’est une règle de fonctionnement non écrite qui a cours depuis la création de la CEI. C’est ainsi que nous avons toujours fonctionné.
Il s’agit d’une pratique traditionnelle qui est devenue une règle de fonctionnement. Aucun résultat ne doit, par conséquent, être rendu public sans être consolidé et approuvé par la commission centrale par consensus. Bamba Yacouba le savait mais tentait de violer cette règle. C’est contre cela que nous nous sommes opposé”, explique Damana Pickas que nous avons joint hier.
La Commission électorale indépendante (CEI) ne l’est en réalité que de nom.
Puisque sur les 31 membres qui compose sa commission centrale, 18 sont issus de l’opposition armée et non armée. Dans les détails, il s’agit de 10 membres pour le RHDP (coalition politique rassemblant le PDCI, RDR, MFA et l’UDPCI) ; le PIT version Francis Wodié proche du RHDP a 2 membres ; les mouvements de la rébellion armée (MPCI, MPIGO, MJP) ont 6 membres. Sur les 13 membres restants, La majorité présidentielle et les entités censées être proches de Laurent Gbagbo possède 10 membres. C’est donc pour atténuer ce déséquilibre que le consensus a
été adopté comme mode de fonctionnement de la CEI. Tout comme la règle interne à la CEI qui exige que le président de la Commission électorale ne doit livrer les résultats provisoires qu’entourer des membres de la commission centrale. Ce que Youssouf Bakayoko n’a pas fait, le jeudi 1er décembre 2010, au Golf hôtel. D’où la nullité de son acte frappé d’ailleurs de forclusion.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr