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Société Publié le lundi 31 janvier 2011 | Le Patriote

Le pardon est-il possible sans la vérité ?

© Le Patriote Par Emma
Présidentielle 2010 - Le premier ministre Guillaume Soro échange avec les religieux avant la proclamation des résultats
Mardi 2 novembre 2010. Abidjan. Primature. Photo: le Senior évangéliste Ediémou Blin Jacob, chef de l`Eglise du Christianisme céleste, Mgr Kutwa, chef de l`Eglise catholique, et le Cheick Boikary Fofana, chef de la communauté Musulmane, face à la presse
Le Forum des confessions religieuses s’est mise en mission. Elle a entrepris de sillonner les lieux de culte tant musulmans que chrétiens pour sensibiliser les différentes communautés religieuses. L’objectif étant d’amener les Ivoiriens à faire la part des choses dans la crise vécue actuellement par la Côte d’Ivoire. Quoi de plus normal pour des hommes de Dieu conscients de leur mission auprès de leurs fidèles. Mais, là où le bât blesse, c’est le message distillé par ces guides religieux. Les fidèles musulmans présents à la mosquée Siaka Koné, à qui l’imam Koudouss, président du CNI s’est particulièrement adressé, en leur demandant « de pardonner », n’ont pas compris la posture du dignitaire religieux. « Il nous demande de pardonner quoi ? Il ne dit pas ce qui s’est passé et il nous demande de pardonner. Moi, je ne comprends pas ce message, qu’on nous dise la vérité au moins », a déclaré une vielle dame que nous avons rencontrée à la fin de la cérémonie. Elle a raison la vielle dame. Avant de
demander aux populations de pardonner, il faut d’abord leur dire la vérité. Si le forum a entrepris cette tournée, c’est parce que la Côte d’Ivoire est secouée actuellement par une crise post-électorale. Crise née du refus du candidat LMP, Laurent Gbagbo d’accepter sa défaite, et de se maintenir au pouvoir grâce à un putsch institutionnel. Toute chose qui n’est pas du
goût des partisans du vainqueur de l’élection présidentielle, Alassane Ouattara, dont on sait qu’Abobo est l’un des fiefs à Abidjan. Sortis pour manifester contre le hold-up électoral, les habitants de cette commune ont été violentés par les forces de l’ordre et les miliciens de Gbagbo. L’on a enregistré de nombreux morts et disparus ainsi que des blessées. C’est à ces
personnes meurtries dans leur peau, vivant dans la psychose d’être à tout moment abattues par les miliciens à la solde de l’ex-président que l’imam Koudouss est venu « demander de pardonner ». Une posture vraiment incomprise.

De plus, l’on n’a pas compris le président CNI quand il a accusé certaines personnes de vouloir faire la guerre à la Côte d’Ivoire, alors qu’ils ont des milliers de ressortissants en Côte d’Ivoire. Personne n’a parlé de faire une guerre à la Côte d’Ivoire. Il est seulement question d’utiliser la force légitime pour faire partir un dictateur qui a perdu les élections et qui refuse
de céder le fauteuil présidentiel. Cette intervention n’expose en aucun cas les ressortissants des pays auxquels fait référence l’imam et qu’il il n’a pas osé nommer. A moins qu’il n’ait une autre idée en tête.

En tous cas, les fidèles musulmans et chrétiens venus écouter le message du forum des confessions religieuses sont repartis plus perplexes qu’ils ne l’étaient avant.

DM
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