Le dernier sommet de l’Union africaine, le 16e du genre, a, au sujet de la Côte d’Ivoire, préconisé un panel de cinq (5) chefs d’Etat qui devra séjourner en Côte d’Ivoire, durant un mois, en vue de proposer des solutions de sortie de crise «contraignantes» pour les deux parties. La composition de ce panel est depuis hier rendu publique. Contre toute attente, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui y figurait a été remplacé par le président burkinabè, Blaise Compaoré. Cela est vu d’un mauvais œil par des leaders de la galaxie patriotique des zones Centre, Nord et Ouest (Cno). Watchard Kédjébo et Fofana Youssouf l’ont clairement dénoncé hier, dans une déclaration conjointe. Watchard a d’abord marqué sa satisfaction pour la décision prise par l’Ua d’envoyer une mission en Côte d’Ivoire, écartant par la même occasion l’option militaire. Toutefois, pour la crédibilité de l’Ua, il désapprouve la présence de Compaoré dans ce panel des chefs d’Etat. Car, «Compaoré qui est resté silencieux pendant longtemps a déclaré sur le perron de l’Elysée que le Burkina Faso va prendre ses responsabilités si M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir». Cela, explique-t-il, achève de convaincre le parti-pris de Compaoré qu’il accuse d’avoir trompé toute la communauté internationale. «Nous allons réserver un accueil mouvementé à M. Compaoré», a prévenu Watchard. Il demande à l’Ua de remplacer purement et simplement Compaoré pour lui éviter l’humiliation. «Compaoré ne peut plus être médiateur, parce qu’il a choisi son camp, celui de la rébellion», a-t-il conclu. Pour sa part, Fofana Youssouf de la Voix du Nord s’est contenté de dire qu’après trois ans de médiation dans la crise ivoirienne, Blaise Compaoré a montré son incapacité à influer sur le cours des choses. Sa présence parmi les cinq chefs d’Etat, pour lui, sonne plus comme un coup de pouce à la coalition rebelle. «Compaoré, en tant que médiateur a refusé de faire un bon rapport à l’Onu, à la Cedeao et à l’Ua», accuse Fofana Youssouf. Non sans faire une sévère mise en garde : «si c’est un affront qu’il fait aux Ivoiriens en venant en Côte d’Ivoire, cet affront sera lavé». Notons que ces deux leaders comptent saisir l’ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire pour lui signifier leur décision.
Carmen Amoin
carmenamoin@yahoo.fr
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