Le 16e Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba du 30 au 31 décembre dernier a proposé une énième ‘’négociation’’ pour une sortie de crise pacifique en Côte d’Ivoire. A cet effet, cinq Chefs d’Etat africains ont été désignés pour permettre un départ honorable de Laurent Gbagbo du pouvoir et ce, dans un délai d’un mois. Il s’agit des Présidents du Tchad, Idriss Deby, de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, du Burkina Faso, Blaise Compaoré et de l’Afrique Sud, Jacob Zuma qui seront accompagnés par le Président de la Commission de l’UA, Jean Ping et celui de la commission de la Cedeao, James Victor Gbeho. Même si la proposition d’un Panel a été saluée du bout des lèvres par le camp Gbagbo, il n’en demeure pas moins que les refondateurs ne comptent pas lâcher le pouvoir aussi facilement. En effet, à peine le Sommet a donné ses conclusions sur le règlement de la crise en Côte d’Ivoire, que les réactions ne se sont pas fait attendre du côté de La Majorité Présidentielle (LMP). Pour le porte-parole du gouvernement illégal Aké N’Gbo, Ahoua Don Mello, l’arrivée des Chefs d’Etat africains en Côte d’Ivoire pour un dénouement pacifique de la crise est salutaire. Cependant, il affirme attendre de prendre connaissance de la feuille de route de cette mission avant de s’en réjouir. Le Conseiller diplomatique de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, quant à lui, ne porte pas de gant pour faire planer des nuages d’un éventuel échec de cette mission. Selon lui, si la feuille de route de cette mission va contre la Constitution ivoirienne, elle sera rejetée. De façon subtile, Alcide Djédjé, annonce que si l’arrivée des Chefs d’Etat africains s’inscrit dans une logique de départ de Laurent Gbagbo du pouvoir, elle ne pourra pas aboutir. Ainsi, Alcide Djédjé vient de rendre les émissaires de l’Union Africaine à l’évidence. Car, tous ceux qui ont essayé de s’inscrire dans cette voie de règlement pacifique de la crise ivoirienne en demandant le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir ont tous échoué. Les émissaires de la Cedeao (Yayi Boni, Pedro Pires, Ernest Koroma) en passant par l’ex-Président nigérian, Olusegun Obasanjo, le Président de la Commission de l’UA, Jean Ping et l’émissaire de l’UA, Raïla Odinga sont tous passés sans réussir à convaincre Laurent Gbagbo de partir. Loin donc d’être sceptique, le camp Gbagbo par cette démarche, prépare déjà l’échec de cette mission de l’UA qui a pourtant la caution des Nations Unies. A preuve, avant même l’arrivée des émissaires de l’UA, la caisse de résonnance du camp Gbagbo, Charles Blé Goudé est monté au créneau pour dénoncer la composition du panel de l’UA, précisément la présence du Président burkinabè, Blaise Compaoré dans cette équipe. Selon le ‘’général de la rue’’, le Président burkinabè pour avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara dans cette crise, ne peut être considéré comme neutre. De ce fait, cette mission de l’UA perd de sa crédibilité. Le moins qu’on puisse dire c’est que LMP est dans une logique, celle de faire échec par tous les moyens au départ de Laurent Gbagbo du pouvoir. D’où l’échec de toutes les missions en Côte d’Ivoire pour essayer de raisonner le Président sortant. Voici qu’avant l’arrivée des cinq Chefs d’Etat de l’Union Africaine pour le Panel, tout est en train d’être mis en œuvre pour son échec.
Lance Touré
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